Se dire les choses / To speak clearly

Lyon (14)

Se dire des choses

Pour se remettre au clair,

Pour être en vérité et avancer.

Se dire des choses

Et risquer d’entendre des mots difficiles à écouter,

Des idées rudes à comprendre, à emmagasiner.

A suivre sur ce lien : 

https://apprendreaecouter.com/2015/06/02/se-dire-les-choses/

C’est comme ça, la vie/ That’s life / La vida consiste en esto

Las Bardenas Reales (40)

Je suis déçu, frustré, contrarié et même très désappointé.
Mais quand personne n’y est pour rien, c’est comme ça.
La vie continue malgré tout avec ce manque pas agréable.
Mais que ce manque puisse être comblé par un sourire.
Un sourire pour acter la situation et envisager la suite.
L’envisager de manière pragmatique, claire et raisonnable.
C’est comme ça, dans la vie, il y a des merdes et des paradis.
Ce n’est pas du fatalisme parce que je ne me résigne pas.
Je ne baisse pas les bras mais plutôt j’entraperçois les emmerdes
Comme des tremplins vers des chemins que je n’aurai jamais soupçonné.
C’est comme ça. La vie nous réserve des surprises, des inattendues.
Vaut mieux en rire car cela ne veut pas la peine de s’y morfondre.
Nous sommes appelés à être vivant, et non à subir les évènements ;
Ok, souvent, on encaisse et parfois lourdement. Puis l’accueillir malgré tout.
Les emmerdes n’empêchent pas la joie de jaillir en nous. Ce n’est pas incompatible.
Bien sur, il faut laisser le temps au temps d’encaisser et que revienne en nous le peps !
Je nous souhaite de jongler avec plus de légèreté entre nos hauts et nos bas.

La vie peut paraitre sec, aride alors que d’autres s’émerveillent devant ce paysage. Comme quoi, tout dépend du regard qu’on peut porter sur notre quotidien.

Une mobilisation historique! Et maintenant?

4 millions de personnes. Et maintenant ?

Nous nous sommes mis debout contre le terrorisme, contre l’obscurantisme.

Que pouvons-nous faire pour que les politiques prennent de meilleurs décisions ?

Que pouvons-nous faire à notre échelle ?

Tout d’abord, il me semble que la meilleure arme est la prévention à travers l’éducation, la sensibilisation, le dialogue pour que chaque jeune puisse se sentir à sa place.

Faire prendre conscience que chaque jeune, quelque soit son origine, quelque soit son histoire et ses croyances, a son rôle à jouer dans l’avenir de notre société.

Faire prendre conscience que nous devons et pouvons les rendre responsable avec leurs talents, leurs capacités. Surtout de rester souder et de persévérer en équipe face aux colères, face aux fanatismes.

Sachons composer avec eux leur musique de vie, et qu’il puisse prendre eux-mêmes le bâton de chef d’orchestre pour mener à bien leur projet personnel, professionnel etc…

Sachons parler, dialoguer, communiquer et que chaque acteur s’occupant de jeunes puissent être formés, sensibilisés.

La prévention spécialisée est vitale pour accompagner les jeunes en dérive ainsi que leurs familles.

La formation des professeurs et des directeurs est aussi vitale pour un dialogue adapté.

Les lois ne suffisent pas si elles ne se sont pas comprises, si elles n’ont pas de sens pour chacun. Il faudrait multiplier les lieux de paroles, d’échanges pour que la peur, la crainte, la colère s’amenuise.

Et maintenant ?

Ne baissons pas les bras et ne laissons pas essouffler notre marche.

Condamnons sans hésiter toute forme d’appel à la haine et à la violence, et promouvons toute forme d’expression permettant la dignité de chacun.

Si 4 millions de personnes sont allés marcher, tout est possible.

Et surtout, ne nous contentons pas de lutter pour notre territoire mais aussi, de faire avancer les choses au niveau internationale comme les horribles massacres au Nigéria par le groupe terroriste Boko Haram.

N’oublions pas les autres populations qui vivent au quotidien le terrorisme, l’obscurantisme.

Oui, indignons-nous mais agissons aussi auprès des puissants de ce monde, à différentes échelles selon leurs compétences.

Maladie rare, syndrome, une tare?

Le regard de la société nous invite à la performance.

Mais que faire quand on est atteint d’une maladie rare ?

Rien qu’à être nous-même et faire de cette tare

Un tremplin vers notre épanouissement avec clémence.

Il est essentiel d’être en contact avec des personnes qui sont atteint du même syndrome, de la même maladie. Pour mieux se soutenir, être compris et comprendre, être entendu et entendre. J’en ai fait l’expérience que récemment. Cela fait un bien fou. Un bien fou de lire des témoignages et de témoignages. De se sentir moins seul.  Nécessaire quand la souffrance devient pesante, lourde face une société qui veut s’améliorer sans cesse en regardant peu l’humanité « diminué ».

Les maladies rares, les syndromes font partie de la vie et on ne devrait pas en avoir honte.

Osons nous engager, être audacieux dans nos projets, nos choix de vies pour clouer le bec à ceux qui se moquent de nos infirmités, plus ou moins grandes.

Ne restons pas seul. Émerveillons-nous sur les points positifs, sur nos progrès et de moins se focaliser sur nos faiblesses. Facile à dire, bien sur. C’est dans le temps que l’on peut arriver à avancer pas à pas, à rebondir sur des regards ou des paroles de tendresse, d’amitiés, d’amour. Alors, buvons et savourons les mots doux, les mots réconfortants en chassant d’un geste les railleries, les maladresses.

A vous qui avez une maladie rare, un syndrome, je vous souhaite un bon courage et de cueillir sans cesse avec délectation les petits moments de bonheurs pour surpasser les souffrances.

Vivons et n’ayons pas honte.

Quand le conflit vient

Parc des oiseaux (235)

Tu es en désaccord avec ton compagnon, ton ami.

Une énorme frustration monte en toi.

Le ton monte. Vous ne vous comprenez pas.

La tentation est grande de laisser tomber, de rompre

D’avoir le dernier mot ou bien de fuir.

N’aie pas peur de prendre une juste distance pour que vous puissiez être apaisé et discuter.

Ne laisse jamais le conflit s’envenimer, trainer. Un conflit ne veut pas dire que c’est la fin d’une relation. C’est peut-être la fin d’une certaine type de relation. Alors, il faudrait s’ajuster, se réajuster.

Se dire oui chaque jour, oui dans l’amitié et surtout dans l’amour.

N’aie pas peur de faire le premier pas. Ce n’est pas un signe de lâcheté mais de courage. Même si tu pressens que ce n’est pas toi en cause.

Ne fuis pas. Reste avec la personne que tu aimes, reste disponible.

N’aie pas peur de renouer le dialogue et d’entreprendre une démarche de pardon. Le pardon n’est pas oublier mais accueillir ce que l’autre a fait et croire en lui, en elle. Le pardon crée un lien de confiance de plus. Un seul pardon, ne suffit pas mais sept fois pardon, sans cesse.

Les conflits peuvent être constructifs si on prend les moyens de se comprendre par la suite, de se dire les choses, sur ce qui nous habite vraiment, être en vérité.

Je vous souhaite du courage dans ceux qui vivent des conflits au sein des familles, au sein des réseaux d’amitiés.

Un projet de vie?

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Un projet de vie ?

J’ai l’impression que c’est un concept de professionnel. En soi-même, il me semble qu’on ne se pose pas cette question. C’est une question de culture et de milieu de vie, d’éducation.

Peut-on avoir un projet de vie quand nous sommes ballotés par la vie, quand on la subit. Je pense à certaines personnes qui sont dans la précarité ou bien, vivent des situations difficiles (ou pas).

Réfléchir à un projet de vie ? Ce n’est pas donné à tout le monde. Peut-être qu’on se le fait inconsciemment. Déjà enfant, nous le faisons : « Quand je serai grand, je serai maitresse ».

Mais c’est quoi exactement un projet de vie ? C’est se donner un but dans sa vie et se donner les moyens pour y arriver. C’est se sentir acteur de sa vie et que l’on peut influer sur notre avenir sur le présent. C’est pouvoir envisager ce que sera nos lendemains ? On les souhaite tout confort, ou bien être assisté, indépendant, être fonctionnaire ou non, être à la campagne ou en ville ?

Dans le cadre de l’accompagnement des personnes, comment faire en sorte que leur projet de vie soit la leur et qu’il ne soit pas plaqué sur nos attentes inconscientes ?

Un projet de vie, cela demande de la réflexion, de se connaitre et de connaitre un peu le monde qui nous entoure.

Est-ce un luxe de prendre le temps de savoir qu’elle est exactement notre projet de vie ?

Je dirais qu’elle est essentielle pour chacun si nous voulons nous épanouir dans un contexte qui nous convienne le mieux.

Je vous souhaite de prendre le temps et que vous puissiez réaliser vos projets, et pour ceux qui accompagnent des personnes, du courage et de la patience.

La sensibilité, une force?

Etre sensible n’est pas une faiblesse, ou être de petite nature. C’est être facilement touché par ce qui nous entoure. La misère, la précarité jusqu’à la joie, la beauté peuvent nous atteindre au plus profond sans que l’autre puisse comprendre.

Même si la sensibilité nous joue parfois des tours, elle est une force.

Nous avons plusieurs degrés de sensibilités. Ceux qui ont en énormément, c’est le plus difficile à vivre. Je veux dire par là, que parfois, nous sommes tellement touchés par l’autre, par ce que l’on voit que l’on risque de s’oublier de vivre, en se culpabilisant.

Être trop sensible, nous pouvons étouffer l’autre car on peut prendre de la place par nos émotions.

Cela peut aussi nous faire mal d’être touché et surtout sentir un décalage entre ce que l’on vit et ce qu’on ne peut pas faire. Le sentiment d’impuissance est énorme.

Bien sûr, il y a différentes façons de la vivre comme à travers les arts. Ces derniers peuvent canaliser notre sensibilité.

Nous évoquons parfois des personnes qui sont des durs, alors qu’au fond, ce sont des êtres sensibles qui souffrent en restant blindés.

                N’ayons pas honte d’être sensible. Se laisser toucher dans une mesure le plus juste possible peut nous ouvrir un horizon insoupçonnable.

                « Dieu sait que nous n’avons jamais à rougir de nos larmes, car elles sont comme une pluie sur la poussière aveuglante de la terre qui recouvre nos cœurs endurcis.  » De Charles Dickens, extrait de Les grandes espérances.

Portrait: Droit à l’image?

Bonjour à tous,

Je me pose beaucoup de questions chez certains photographes qui prennent les gens à leur insu et les partagent sur le blog.

Que peut-on en dire du droit à l’image? N’est-ce pas une atteinte à la vie privée?

Je sais que dans mes dossiers, j’ai beaucoup de portraits mais je ne me vois pas les mettre sur mon blog pour des raisons de respects. Peut-être que c’est une question culturelle?

Je vous en mets un:

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Qu’en pensez-vous? Quel effet cela vous fait?

Vivre la coupe du monde autrement

Au début, je ne voulais pas regarder les matchs de la coupe du monde. Car je savais que c’était construit dans des conditions très défavorables et injustes envers les populations locales. Je sais que le sang a coulé et coulera encore malheureusement à cause du zèle des policiers, de la politique autoritaire de Dilma Rousseff. Par solidarité, je ne voulais pas regarder les matchs. Puis les propos de Platini pour calmer les brésiliens m’avaient bien agacé. Mais quel salaud, celui-là comme la FIFA considéré comme mafieuse.

Puis en me posant, les pays qui ont été sélectionnés pour la coupe du monde, je ne pense pas que certains soient de mèche avec les dirigeants et leurs mentalités. Certaines équipes se sont battues pour aller au Brésil, des petits pays dont on entend peu parler ou bien de manière négative. Je pense au Costa Rica, à l’Iran, aux pays africains, à la Bosnie, etc….  C’est aussi une occasion de mieux connaitre leurs pays à travers le foot, le sport comme on peut le voir à travers les jeux olympiques. Au lieu de boycotter, ne pourrait-on pas mieux sensibiliser les supporters ? J’idéalise un peu mais j’essaie de voir la coupe du monde autrement. C’est aussi une occasion de parler du Brésil avec tout ce qu’il porte de beau et laid comme la misère.

On ne peut pas mettre tout le monde dans le même sac. » Ouais, ceux qui regardent le football sont des salauds et n’ont pas conscience du sang qui coule ». « Les footeux sont des merdeux ». Nous avons le droit de ne pas aimer le foot mais nous avons le devoir d’accepter que d’autres aiment le foot.

Il est vrai que je préfère le rugby. Et pourtant, ce vendredi soir, j’ai regardé France-Suisse. Quand c’est bien joué, du rythme, cela peut-être beau à voir et apprécié. Je ne regrette. Je n’ai pas eu la sensation d’avoir trahi.

Nous pouvons très bien regarder les matchs et à côté de ça, soutenir les projets de développement. «  Ouais, c’est pour te donner bonne conscience ».  Appelez-ça, comme vous voulez !

J’essaie juste de voir comme vivre cet événement autrement pour ne pas être dans les extrêmes et dans des positions radicales.

 

Qui sont donc les travailleurs sociaux ?

Quels sont leurs visages que la plupart ont du mal à imaginer ?

Des gens qui sont présents pour combler un manque, pour être médiateur, pour être passeur d’humanité, pour accompagner des gens en souffrance, tout types de souffrances.

L’image d’Épinal des travailleurs sociaux serait du plâtre pour reboucher les trous dans les murs, ou bien des puching ball remplaçant la société qui n’assume pas la différence, l’exclusion.

Qu’avons- nous comme travailleur social ? Il y a des éducateurs spécialisés, des moniteurs-éducateurs, des assistantes sociales, des conseillers conjugaux et familiaux, des aide-médico-pédagogique, les psychologues. Puis il y a des corps de métiers para-médicaux qui assurent malgré eux le lien social tel que les orthophonistes ( logopèdes pour les Belges) , les kinés, les médecins, les infirmiers, les psychiatres et pleins d’autres.

Il ne suffit pas aux travailleurs sociaux d’être des tampons, des éponges mais un corps en entier qui écoute, agit, accompagne, lutte pour préserver l’intégrité, la dignité de chacun.

Je suis éducateur spécialisé dans l’âme me battant pour faire changer les regards sur le handicap, sur les différences, pour faire le lien et construire des chemins adaptés à chacun selon leurs histoires, leurs forces et fragilités.

Je prends du plaisir, dans mon métier, à innover, créer des outils pour que chacun puisse s’exprimer, que chacun puisse acquérir son indépendance. La patience est de mise dans la répétition d’un cadre sécurisant, apaisant selon l’ambiance de l’institution. Tissage de liens par la confiance, l’écoute, le respect, la bienveillance avec rigueur.

Pour les travailleurs sociaux, il nous faut des moyens pour répondre aux personnes en souffrance. Comment prévenir, limiter la casse d’une chute vertigineuse de la misère sociale si les politiques ne nous soutiennent pas ?

Comment faire passer de l’intérêt personnel à l’intérêt général ? Que chacun de nous, on peut trouver notre compte si on met chacun du sien, là où on est.

Osons le partenariat, les possibles échanges de nos compétences pour faire face aux écueils.

J’ai expérimenté dans mon métier l’intérêt d’une équipe soudée. Les personnes qui ont été accompagnés en sortent grandis car ils font face à des adultes cohérent entre eux, responsable de leurs décisions et justes.

Je voudrais vous partager que j’y crois encore et qu’il faut arrêter de se lamenter, d’être fatalistes. Oui, il y aura toujours des idiots, des individualistes. Nous sommes là aussi pour les remettre à leur place. Pour que les choses changent, avancent, il faudrait d’abord changer nous-mêmes.

À ceux qui ne sont pas dans le social, n’oubliez pas les travailleurs de l’ombre. Venez les soutenir comme vous êtes, en les regardant de manière plus juste.

Je vous souhaite d’être lucide, réaliste, engagé dans ce qu’il vous paraît possible de mener combat.

Osons être ensemble malgré nos divergences.