Je nous souhaite…. Voeux 2019

Je nous souhaite une année de petits bonheurs, de solidarité et de fraternité, de la bienveillance quand viendront les coups durs, les coups de mous.

Je nous souhaite de profiter des instants de rire, de sérénité, de goûter des découvertes et des expériences inattendues.

Je nous souhaite de vivre nos rêves les plus fous, avec ce que nous sommes réellement, sans limites, sans se préoccuper du regard de l’autre, sans tabou.

Je nous souhaite de semer, de créer, d’innover pour un monde moins pire avec nos quotidiens personnels et professionnels.

Je nous souhaite une harmonie entre nos valeurs, nos pensées, nos paroles et nos actes, et de persévérer.

Je nous souhaite d’accueillir nos moments de fragilité, d’impuissance et de se relever avec des personnes sur qui nous pouvons compter.

Je nous souhaite de la douceur envers nous-même et les autres, pour avoir un regard plus apaisé malgré la dureté de nos réalités.

Pas de bonnes résolutions mais des envies à concrétiser, des actes petits ou grands, à court terme et à long terme.

Osons rêver vraiment et se rapprocher au maximum de nos rêves en mettant les moyens chaque jour.

Je nous souhaite de provoquer notre chance, d’être audacieux et saisir chaque instant comme un cadeau.

Je nous souhaite d’aimer sans compter, de sourire sans réfléchir, de respirer sans cesse.

Je nous souhaite de vivre tout simplement sans subir mais la vivre à fond avec nos forces singulières, insoupçonnables.

Ne restez pas sourd à votre coeur et raison !

Prenez bien soin de vous et à très bientôt pour de nouvelles aventures

Accueillir le silence

Accueillir le silence,

Un temps calme pour reposer ses neurones.

Juste écouter sa respiration,

Et goûter la saveur fraiche de l’air.

Se permettre de cueillir les émotions

Comme elles viennent,

Dans une solitude sereine.

Juste un temps pour laisser le corps se détendre

Le temps d’un instant hors des tracas.

Pour laisser émerger la vie

Et pourquoi ne pas sourire ?

Ou bien pleurer avec ce qui advient.

Sans regrets, sans remords avec ce que l’on est.

Fermer les yeux

Inspirer au plus profond de soi

Pour être le plus vrai possible.

Être soi.

Puis mettre ses sens en éveil

Puis se rendre disponible

Avec confiance

En regardant autour de soi.

Se protéger

Puis se donner la permission

D’être bien,

Même pour un court instant.

C’est peut-être un avant-goût de l’éternité.

N’oublions jamais que le bonheur est un chemin

Et non un but à atteindre.

Facile à dire que de faire

Mais le vivre rien qu’une seconde, cela fait un bien fou.

Et pourquoi pas retenter l’expérience ?

Les petits bonheurs d’un travailleur social

Les petits bonheurs d’un travailleur social ?     (D’après mes expériences)

  • Après des semaines de cris, de boucan, une matinée calme après avoir instauré un cadre sécurisant, apaisant auprès des jeunes.
  • Quand un de tes jeunes avec des troubles autistiques arrive à s’exprimer par un geste ce qu’il ressent après plusieurs semaines de frustration.
  • Quand un jeune ne part plus en colère quand on lui dit non.
  • Lors d’un atelier musique, un jeune arrive enfin à produire un rythme et qu’il est attentif au aux autres. Le must, c’est quand la psy vient et dit : « C’est énorme, il n’a jamais fait ça ! »
  • Qu’après plusieurs semaines de contact avec les jeunes tu arrives enfin à établir un lien de confiance avec leurs parents.
  • Quand un jeune te redemande de faire le jeu alors que t’avais galéré pour le préparer et qu’il ne finissait jamais un jeu.
  • Quand ce matin-là, la jeune avec une déficience intellectuelle n’a pas mis ses crottes dans toute sa salle de bain.
  • Quand un jeune polyhandicapé arrive à se détendre après des jours de douleurs, et par la suite, il fait un petit sourire.
  • Quand un jeune rend un service et que c’est énorme pour lui de le faire.
  • Quand entre collègues, on se comprend et que nous posons des actions qui apportent ses fruits.
  • Quand on sent une vraie cohésion de groupe qui s’établit dans l’équipe.
  • Quand notre hiérarchie nous dit merci pour telle action.

Y aurait encore pleins de choses à dire, tellement les petites victoires sont parfois insignifiants mais essentiels pour notre boulot.

Tout est dans l’endurance, la persévérance dans notre passion du métier.

J’invite vraiment chacun à relire régulièrement sa pratique, en le partageant avec ses collègues ou autres éducateurs qui peuvent comprendre et entendre.

Je souhaite à chacun d’oser être ce qu’il est, avec ses convictions pour faire émerger des petits victoires, et d’y toujours y croire.

Et vous, quelles sont vos petites victoires ?

Pas de bonheur chez les sourds ?

On dit souvent que la musique, le son, la voix peut apporter beaucoup au bien être des personnes. Mais alors, ceux qui sont sourds complètement et qui entendent très mal et ne peuvent pas apprécier les sons qui les agressent, les étourdissent ?

Peut-on trouver un sens à sa vie dans le silence complet ?

J’en suis convaincu. Oui. Je comprends très bien ceux qui rejettent ceux qui apprécient la musique, ceux qui entendent et savourent les sons. Mais on ne peut pas, sans cesse se battre contre ce qui nous manque.

Pour ma part, je n’ai pas d’odorat en plus de ma surdité. Donc deux sens en moins dont une, heureusement arrangé par un appareillage à l’oreille. L’odorat ne me manque pas puisque je ne sais pas ce que je sais. C’est ainsi.

Là où je compense énormément et que je trouve un sens à la vie, et c’est bien sur personnel, c’est la vue. Je puise mes ressources dans l’observation de la nature, des gens, des relations humaines à travers la photographie et l’écriture. Surtout la photographie. C’est un pur régal pour moi de faire des photos et de les partager.

Un sens à la vie dans le silence ? On peut le trouver en contact avec des gens qui nous entourent, nous aiment tel qu’on est malgré le souci de la communication sauf si on arrive à se parler en LSF (Langue des Signes Françaises) ou en LPC (Langage Parlé complété).

Même dans le silence, nous avons chacun des ressources inexplorées ou peu exploitées, j’en suis certain. Par exemple, le toucher, certains peuvent avoir un don pour le modelage (j’en ai fait en CM2 et parait-il, j’avais un talent fou), pour la sculpture ou autre. On peut y prendre du plaisir et y trouver ses petits bonheurs à créer. Je crois fermement qu’en s’accomplissant, qu’en mettant en œuvre ce qu’on aime faire, on peut trouver une grande joie.

Même si reconnais ma grande chance, je souhaite vraiment que ceux qui sont dans une profonde surdité et qui la vivent très mal puissent trouver des bouts de bonheurs. Et ces petits bouts de bonheurs sont uniques pour chacun.

Des petits bouts de bonheur d’un sourd

Malgré les embûches, les malentendus, les silences oppressants, rien ne m’empêche d’avoir des petits bouts de bonheur. Malgré les regards des autres, les rires étouffés, les indifférences, rien ne m’empêche de savourer des tranches de vie à un instant T.

Grâce à mon appareil auditif, je prends du plaisir à écouter les oiseaux chanter ou bien à écouter de la bonne musique. Qu’est-ce que c’est bon d’entendre de telle chose dans le calme !

Grâce à mon appareil, je peux couper le son et ne plus entendre les cris des enfants dans la cour ou bien le gars qui téléphone fort dans le train. Un pur petit bonheur que seul je goûte s’il n’y a pas d’autres sourds dans le coin.

Le fait que je sois sourd et en plus pas d’odorat, je compense sur d’autres sens tel que la vue et le toucher. Et là, c’est plein de bouts de plaisirs de se balader, de contempler de belles choses et de prendre des photos. Le nec plus ultra, c’est de partager mes photos que j’ai prises avec jubilation comme un faucon en plein vol, un écureuil grimpant sur un arbre (j’en ai jamais pris encore, c’est un projet en cours), une lumière saisissante sur une fleur colorée etc…

Le bonheur, c’est de s’extraire un instant des emmerdes et vivre le présent comme un cadeau. Rien n’empêche l’autre. Lâcher prise quand on peut. Se laisser cueillir par l’imprévu.

Le dernier bout de bonheur que je pourrai vous partager, c’est de savourer une conversation dans un lieu calme et d’en ressortir revigoré (malgré la fatigue) avec une belle rencontre.

Le summum, comme on nous dit souvent que les sourds sont des « handicapés de la communication », c’est de réussir à communiquer et à se comprendre jusqu’à la complicité.

Et vous, arrivez-vous à avoir des petits bouts de bonheur ?