Un ami 

Il est toujours là

Au moindre joie

Au moindre pleur.

Il peut rester dans le silence

Et pourtant il est là, 

Il ne t’oublie pas. 

Il croit toujours en toi

Malgré tes bourdes, tes faiblesses.

Sa présence à tes cotés est gratuite. 

Il n’attends rien de toi. 

Il t’aime tout simplement.

Le temps pour lui n’a pas de prise. 

Sa fidélité sera sans faille. 

Et pourtant il faut en prendre soin. 

N’oublie pas de le remercier, 

Tout simplement. 

L’amitié s’entretient

Elle peut s’approfondir

En fonction de vos désirs,

En fonction de vos chemins. 

L’ami peut te déplacer, te dérouter

Pour que tu puisses grandir encore plus 

Je te souhaite d’avoir des vrais amis

Qui ne te laisseront jamais tomber

Au moindre tracas. 

N’aie pas peur de l’amitié. 

C’est une sacrée et belle aventure

Que je souhaite à chacun. 

Patience d’un jour pour…

Dans un lien à tisser,

Dans un regard à préserver

Et prendre de la distance

Quand cela a du sens

Et revenir à l’essentiel. 

De la persévérance

Pour un plaisir d’être ensemble.

Patience d’un jour

Patience pour toujours

Dans chaque acte d’amour.

Et des fruits de joie profonde viendront

Et féconderont pour cicatriser nos blessures. 

Et si je te regardais ?

Et si je te regardais

Comme tu es, avec ce que tu vis à l’instant présent

Sans regarder ton passé, tes erreurs, des pesanteurs

Sans préjuger sur ton avenir en fonction de ce que tu as vécu.

Juste te regarder simplement avec sincérité,

Avec bienveillance en veillant de ne faire aucune supposition.

Et si je te regardais gratuitement

Sans rien attendre de toi,

Sans que tu aies besoin de me prouver de quoi que ce soit.

Et si je te regardais avec amour, avec amitié, avec fraternité.

Et si je te regardais sans méfiance, sans amertume, sans haine

Même si tu m’es inconnu, même si tu n’as pas l’air « convenable.

Je ne te regarderai pas avec naïveté ni avec pitié

Quel que soit tes souffrances, ton handicap.

Te regarder juste toi

En respectant ta dignité, ton intimité.

J’irai plus loin si tu le souhaite pour se parler,

Pour s’écouter et échanger.

Et si je te regardais pour entrer en communication avec toi.

Te regarder pour reconnaître que tu es là, présent.

Te regarder et être disponible à ce que tu vis à cet instant.

Te regarder sans juger, sans arrière-pensée.

Ce n’est jamais simple de regarder l’autre

A cause de nos vécues, de nos histoires respectives.

Mais cela vaut le coup d’essayer.

 

Se regarder pour ouvrir nos cœurs avec liberté et sérénité.

Un  vrai challenge et une aventure de tous les jours.

Gaspard ou de l’importance du lien

Complètement seul. Il a envie de crever sur son banc.

Il lorgne les couples, des groupes d’amis éclatant de rire

Passant non loin de lui, ignorant ce qu’il est.

Dans sa piaule, il se gèle à cause des trous dans les murs.

Gaspard a coupé les ponts avec sa famille. Il est en colère.

En colère contre le monde surtout contre sa maladie qui le ronge.

Plus de boulot. Plus de droits. Des dettes à n’en plus finir.

Il fuit les associations pour ne pas voir des pitiés, de la mièvrerie.

Il marche souvent sur les berges du Rhône où l’eau semble l’appeler.

C’est ainsi qu’un soir, il tombe à l’eau. Il ne sait pas nager.

Ses vêtements encrassés l’emmènent vers le fond. Il se laisse aller.

Puis soudain, il sent qu’on le ramène à la surface. Il se débat.

On lui parle mais il hurle de colère. Une gifle le secoue sec.

Désorienté, il entend une voix cingler sa tête :

« Ce jeune a risqué sa vie pour vous sortir de là ».

En ouvrant bien ses yeux, il aperçoit un jeune au teint marron

Et aux yeux bleus, complètement trempé.

Il est surpris par son regard. Un regard non jugeur, juste surpris.

Il entend des sirènes. Des voix s’approcher.

Il se sent pris dans un tourbillon de honte. Une émotion jamais connue.

Une autre traverse son esprit. De la reconnaissance.

Sa colère a complètement disparu dans les profondeurs du Rhône.

Son sauveteur s’approche de lui : « Bon courage. Je suis avec vous. Je m’appelle Khalid ».

Gaspard murmure son prénom et bredouille de confusion.

On l’allonge sur une civière après l’avoir débarrassé de vêtements inutiles, trempés.

Une couverture de survie l’enveloppe.

Khalid était encore là ainsi que le gars qui l’avait engueulé.

Le Samu l’emmène à l’hôpital.

Hospitalisation. Prise en charge. Une infirmière prend soin de lui.

 

Le lendemain, Khalid est venu le visiter.

Des amis de ce dernier sont aussi venus.

Echanges interminables.

Puis il est sorti et a été accueilli dans la famille de Khalid.

Une énorme solidarité. Il se sent revivre.

Ils sont même venus retaper son appartement.

Son corps lui fait moins mal et repense à sa femme

Qui l’a quitté y a deux ans.

Il se souvient de son numéro de portable.

Il emprunte le téléphone de Khalid.

Retrouvailles. Un autre type de relation.

Une communication plus juste et vraie.

Les liens se solidifient. Il a envie de se battre

Pour sa femme et ses nouveaux amis.

 

6 mois après, il a trouvé un boulot de magasinier.

Un pur bonheur. Il en est fier.

Il sait que rien n’est plus important que de garder de bonnes relations.

De rester en lien, d’être connecté à ce qui fait sens à sa vie.