Un animateur en EHPAD #2 – Mon quotidien

Chaque matin depuis une semaine, j’ai pris une habitude qui me prend du temps mais qui est pour moi essentiel. Avec une blouse et un masque, je vais saluer les résidents un par un au seuil de leur chambre. Cela me prends une grosse heure. Certaines résidentes sont ravies et une me fait rire à chaque fois. Elle me lance d’une traite:  « Bonjour, bon courage, bonne journée ».
Essentiel pour assurer une présence joyeuse, pour apporter un quotidien différent autre que les soins et les apports de boissons et gâteaux.
Je parcours les trois étages et prends au maximum les escaliers. C’est mon sport quotidien. Et à chaque étage, je me lave les mains.
Au passage, je vous confirme qu’en portant le masque toute la journée, je respire toujours et je n’ai pas de maux de tête. Je l’enlève juste pour manger ! 

Ensuite, je prends des moments de jeux en individuel genre des mémory, des photos mystères, des jeux de mémoire avec des objects cachés sous un tissu.
Jeudi dernier, une résidente me disait à chaque fois « Pendule » quand j’avais retiré une bougie ronde. Au bout du quatrième essai, je lui fais des gros yeux et elle s’était mis à rire : « Non, pas de pendule. »

A partir de 11h, les résidents commencent à être amenés dans leurs salles de restaurations. Hop, je prépare une petite activité que je fais par table en attendant qu’ils soient servis. Une autre résidente s’était écrié : »Qu’est-ce que vous nous réservez cette fois-ci ? »
Demain, je prévois des quizz dans la thématique « Tour du monde » .

Juste avant ma pause de midi, pendant qu’ils mangent, je prépare mon activité de l’après-midi (quand je ne fais pas l’accueil des familles certains jours).

Enfin, l’après-midi, je varie les activités entre la « Table magique » avec la Tovertafel » (Un vrai régal surtout quand, jeudi dernier,  Madame W se régalait en fin de séance alors qu’elle n’était pas du tout motivé au début), ou bien des jeux de mots, des revues de presse. A venir, je ferai aussi des ateliers peintures puis des séances cinéma etc…

Mais comment les personnes me comprennent avec le masque ? Ce n’est pas simple il est vrai mais en articulant bien, ça passe. Comme le faisait remarquer madame Y, mes yeux parlent plus que mon masque.

Et comment j’entends mes collègues ? Par chance, je comprends presque tout car ils parlent assez fort, sont expressifs. Bref, j’ai de la chance d’avoir une équipe de choc! Puis j’ai une collègue aide-soignante qui utilise par moments la langue des signes. Alors on se fait passer des messages de temps en temps dans le couloir, de loin 😀 !
Le petit plus, le masque chirurgical étouffe moins les sons que le masque en tissu.

Pour l’instant, aucun cas Covid dans l’établissement depuis le début et nous espérons que cela va continuer comme ça.

A très bientôt pour de nouvelles anecdotes ! (Tous les lundis, peut-être!)

L’arrivée d’un bébé

Une petite fille est arrivée.

Un quotidien est tout chamboulé.

Un sacré rayon de soleil

Renouvelé chaque jour à merveille.

On s’apprivoise, on s’avise

On décode les grimaces,  les pleurs.

On savoure les sourires qui visent

Nos tous tremblants cœurs.

Emerveillement matinal

Soin du regard et du toucher.

Vigilance délicate au coucher.

Jeux et histoires phénoménales.

Une petite fille est arrivée.

Une nouvelle vie est à construire.

Chaque seconde à braver

L’inconnu, et s’instruire

Pour accompagner un être en devenir.

Toujours je t’aimerai / Forever I love you / Siempre Te querré

Comme c’est la Saint-Valentin, j’en profite pour ressortir ce texte que j’avais écrit en mai 2014!

 

Chaque matin, je me lève pour t’aimer

Dans chacun de mes actes et de mes pensées.

Chaque soir, je me couche dans tes bras tendres

Pour toujours sentir ton cœur battre et l’entendre.

Même si parfois, je suis fatigué, un peu rochon,

Toujours, je t’aimerai malgré mes airs de cochon.

Même si je ne dis rien ou bien même que je te gronde,

Toujours je t’aimerai avec mes idées parfois frondes.

Si on s’accroche, si tu me fais mal, si on se frictionne,

Toujours je t’aimerai car notre amour pardonne.

Je croirai toujours en toi, en nous pour le meilleur

Malgré le pire qui parfois assombrit en mode majeur.

Toujours je t’aimerai car nous nous parlerons sans cesse.

Il faut toujours communiquer avec une ferme tendresse.

Notre amour est un combat avec des instants de bonheur

Qui peuvent sembler une éternité, suspendus sans heure.

Alors oui, j’ai choisi de t’aimer pour toujours, à chaque instant.

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Sculpture à Landevennec (Finistère)

Je souhaite à chaque personne de vivre des temps d’amour, d’amitiés aussi fortes, aux liens de complicité et de respect, de confiance et d’écoute.

C’est souvent se renoncer en partie mais c’est pour un mieux-être, un épanouissement inattendu vers des contrées insoupçonnées.

N’ayez donc pas peur !

 

Et sur ce , vacances pour moi pour une semaine en montagne dans la neige! 🙂

Très bonne semaine à vous tous

De l’impossible à l’un possible

Lyon (46)

Juste imaginer que là, je prépare mon sac à dos.

Prendre le nécessaire pour un voyage.

Claquer la porte et marcher vers la route.

Je fais du stop à l’entrée de l’autoroute.

Un camion me prend pour Venise.

Je laisse mon regard balayer l’horizon

Et mes oreilles écouter le chauffeur.

Il parle de son boulot, de ses emmerdes.

Puis c’est l’heure du repas. Il m’emmène au resto.

Enfin à la cantine des routiers où fusent des rires

Ou bien des engueulades et des accolades,

Puis comme ça, je décide de descendre au milieu de l’Italie.

Pour aller marcher dans la campagne aux multiples chapelles

Ou bien des petits villages perchés sur les collines.

Je refais du stop et une Ferrai m’emmène sur la cote, à Bari.

Je me fais loger chez l’habitant où je découvre les saveurs particulières

Des pâtes très variés, aux sauces très multiples.

Arrivé sur la côte, je déambule à travers les rochers et les plages

Pour me laisser bercer par les vagues et les mouettes.

Puis je prends un bateau, au hasard qui m’emmène en Calabre.

Et mon esprit vogue vers un horizon inconnu, devant mon écran.

Je réalise que je ne suis pas parti. Mes rêves paraissent impossible.

Mais tout peut devenir possible si l’on se rapproche de nos désirs.

Saisir des opportunités et prendre les moyens

Malgré nos réalités de vie tel que des handicaps, des maladies

Ou bien simplement des contraintes familialles, professionnelles.

Grand sourire aux lèvres en se disant:  » C’est un possible ».

Puis devant mon bureau, je reprends paisiblement mon travail.

Je nous souhaite pleins de trouvailles pour accomplir en partie nos rêves.

Le blues du chomeur

Sans boulot, lors d’une journée grise quand il n’a pas de rendez-vous, la solitude le pèse comme les angoisses qui le paralysent.
C’est une journée sans où il tourne en rond. Il n’arrive à rien faire car aucune motivation.
Les émotions lui prennent trop de place et doit respirer fortement pour récupérer de l’air.
Est-ce les gens peuvent le comprendre, l’entendre s’ils n’ont jamais vécu cette situation?
Tous ses amis bossent sauf lui. 
Il fait froid dehors et veut rester au chaud.
Mais la chaleur humaine lui manque mais à petites doses, car se retrouver dans une grande foule, il aurait une crise de panique. 
Il a honte des ses larmes. Il a honte de ses troubles qui l’empêchent d’être bien. 
Il voudrait bien téléphoner à quelqu’un mais qui? 
Il voudrait bien lire mais quoi?
Il voudrait regarder un film mais lequel?
Il voudrait bien dormir mais comment?
Il voudrait bien manger mais pourquoi?
Sans boulot, lors d’une journée grise et froide, sans lumière dans l’appartement, il erre telle une mouche ayant perdu ses ailes.
C’est une journée sans.
Le lendemain est un jour et pourtant, il s’inquiète.
C’est ainsi qu’un jour, on lui téléphone.
Il commence à vivre.
Il a un nouveau travail. Temporaire certes mais un travail où il peut se sentir utile.

Le vieil homme

Sur la jetée en pleine tempête, 

Un vieil homme affronte les écumes.
Du varech s’échoue, il l’hume.
Des souvenirs fuient sa tête.
Son regard est secoué par le ressac.
Ses pensées enfermées dans un sac

Où l’homme marche contre le vent.
Emmitouflé dans son ciré,
Il rit, s’esclaffe plus qu’avant.
Il respire dans sa folle virée
Dans une nature déchaînée.
Il s’est évadé de la routine
Et redécouvre sa destinée
Riche de vie, de protéines
Qu’il ne soupçonnait guère. 
Il saisit son existence fier
Grâce à l’océan majestueuse
aux histoires mystérieuses.