Etant sourd, comment je passais mon entretien ?

Voici ce que je disais direct en entretien.

« Pour info, je suis sourd, accessoirement. »

Je l’annonçais après m’être présenté pour que la personne en face voie déjà comment je parle et j’entends !

L’avantage, ce que souvent en entretien, le bureau était calme et j’ai rarement été dérangé par des bruits ambiants.
Généralement, les personnes parlent assez fort et distinctement.

Sinon, j’étais obligé de dire d’office que j’étais sourd et je leur faisais part de mes besoins pour passer une entrevue confortable.

Je me souviens d’un entretien en octobre 20120 quand j’avais eu 4 personnes masquées autour d’une table. Gloups!
Ils étaient assez éloignés et heureusement à la dernière minute, ils avaient enlevés leurs masques. Ouf ! Tu sais pourquoi ?

Ils savaient déjà que j’étais sourd. Je l’avais signalé lors d’un contact téléphonique, et même dans ma lettre de motivation. Pourquoi se cacher ?

Il était pour moi d’être authentique, sincère et transparent. Je sais, parfois cela pouvait me jouer des tours. Néanmoins, j’ai rarement eu des mauvaises surprises.

A part un entretien qui a dû être écourté. Car un problème s’était posé à pause de ma surdité. C’était pour un poste d’éduc spé en foyer pour sdf, en 2009 !
« Cela va être compliqué Monsieur Laplane. Comment vous allez réagir dans une salle de 50 personnes dont une grande partie est éméchée, bruyante ?
J’ai bien dû reconnaître que ça allait être difficile ».

Sinon, c’est sûr qu’il ne fallait pas que je bosse dans une boîte où il n’y avait pas cette confiance et cette compréhension de la différence.

En même temps, j’ai souvent postulé dans le secteur médico-social. Les gens sont généralement ouverts et encore, je sais ! Mais j’avais beaucoup plus d’opportunités.

Bref, en entretien, je disais souvent les avantages que m’apportait ma surdité telle que la capacité d’écoute et d’observation, avec des exemples concrets.

En fonction du courant qui passe avec le recruteur, j’utilise l’humour. Je suis très sensible à l’ambiance de l’entretien. J’essaie de me tenir droit et d’avoir une posture décontracté. Pas trop non plus, je ne m’affale pas sur le siège tout de même !

Je me souviens d’un entretien pour un poste d’éducateur spécialisé remplaçant. Mon interlocutrice était dos à la fenêtre. Déjà, c’est un mauvais point, mais son bureau était éclairé. Cela a compensé. Après 20 minutes d’échanges, j’aperçus un oiseau dehors. Je fus distrait quelques millièmes de secondes. Tout de suite, je m’excusais.

Intriguée, elle m’interroge : « Comment allez-vous faire si vous êtes facilement distrait par les oiseaux quand vous accompagnerez les enfants dehors ? « 

– « Tout simplement, je leur montre l’oiseau ! « 

En gros, pour passer un entretien :

– il est important d’être soi

– De faire de ton mieux avec ton stress

– D’utiliser l’humour avec parcimonie

– Etre dans l’écoute active et répondre brièvement.

Tu dirais quoi encore ?

Y a t-il des métiers interdits pour les sourds ?

Alors, est-ce qu’il y a des métiers interdits pour les sourds?

Voici donc ma réponse en carrousel !

Bien sûr, aucun métier n’est interdit. Tout est question de sécurité puis de connaissance des aménagements possibles.

Comme tu le sais, nous avons des types de surdité très divers donc une personne sourde peut être musicien comme un contrebassiste par exemple, mais une autre sourde ne peut pas!

Bref, restons sourds à ceux et celles qui nous disent qu’on ne peut pas y arriver.
Tout est possible !

Comment annoncer mon handicap en entreprise ?

J’avoue que sur le coup, je fus pris au dépourvu.

Comment annoncer mon handicap à mes collègues ?

Il y a plusieurs paramètres à prendre en compte :
❗ l’acceptation de mon handicap
❗ Le degré d’ouverture de mon équipe. Comment sont-ils prêts à recevoir la différence ?
❗ Le niveau de confiance envers mes collègues

Pourquoi l’annoncer ?
✔️ Mieux faire comprendre à l’équipe pourquoi j’ai tel comportement, une telle habitude pour me préserver.
✔️ Pour instaurer de la confiance et de la compréhension, et surtout de la bienveillance
✔️ Obtenir de meilleurs aménagements qui sera profitable pour tout le monde. Je serai plus efficace et la dynamique sera plus bénéfique au sein de l’entreprise.
✔️ L’annonce du handicap est levier pour agir sur des problématiques qui touchent l’ensemble des salariés, telles que la prévention des risques psychosociaux, la santé au travail ou la conciliation entre vie privée et vie professionnelle.

Comment donc l’annoncer ?
✅ Tout d’abord, il me semble important de rester positif pour rassurer, conforter que mes collègues continuent à faire confiance.
✅ Je peux l’annoncer lors d’une réunion en ayant bien préparé mon discours et en ayant prévu un temps d’échanges ou prévu une journée de sensibilisation.
✅ Annoncer mes besoins et mes forces.

🤗 Pour anecdote, j’ai joué ma conférence « Au secours, j’ai un collègue sourd » sur mon lieu de travail dans un foyer d’accueil médicalisé, en long intérim. J’avais une collègue qui n’était pas très agréable. Et quand elle a vu ma conférence que j’avais joué pour le plaisir devant les résidents. Elle était venu me voir après dans le bureau. « Vivien, j’ai mieux compris et je suis désolé pour mes comportements désagréables avec toi ». Les jours qui ont suivis, elle a adopté une attitude plus chaleureuse. Et j’ai travaillé plus confortablement quand nous étions en binômes.

💪🏼 Sensibiliser mes collègues de façon décalé peut être une façon de désamorcer les incompréhensions, les conflits.
💪🏼 Il me semble important de bien en parler en amont avec mon référent handicap pour aborder la situation de manière appropriée.
Evidemment, que ça soit un handicap invisible ou visible, ça change beaucoup de choses. Cela passe beaucoup par la dialogue.

Et toi ? Comment as-tu évoqué ton handicap avec tes collègues ? Ou le prévois-tu ?
J’ai hâte d’entendre ton témoignage et de pouvoir compléter ce sujet.

Végétarisme et emploi

Tu es végétarien ?
Et tu veux bosser ?
…..
🧐 Tu ne vois pas le problème ?
Moi non plus.

💪Le plus important, ce sont tes compétences !
😊Nous devrions avoir la même posture avec tous les candidats ! Sans exception !

Qu’en penses-tu ?

PS: l’idée de la photo m’est venue en conduisant hier 😅, en poireautant à un feu rouge !

T’es sourd ou quoi ? – SEEPH

Après InVersion, Talentéo est fier de diffuser la web série « T’es sourd ou quoi ? » à l’occasion de la #SEEPH2019 !

Un projet co-écrit, co-produit, co-imaginé et coloré par L’Agence T by Talentéo et Vivien Laplane alias Vivien Apprendre à écouter

A découvrir sans plus tarder !

Survie dans un taudis

Il fait froid et humidasse.

Jimmy tente de se réchauffer.

Les murs sont très mal isolés.

Un courant d’air désagréable se faufile sous la porte d’entrée.

Les moisissures prennent leurs aises dans les recoins de la salle de bains

Et de la cuisine.

Il voit la vaisselle s’accumuler. Il n’a pas le temps.

Il veut fuir de son studio pour aller au travail.

Son studio ? C’est plutôt un cagibi ouvert aux fantômes.

Aux mauvais esprits qui encombrent ses pensées.

Jimmy aimerait bien prendre le temps de réfléchir

Mais comment ? L’Esprit financier le tourmente.

Il a peur de ne pas finir le mois.

L’Esprit de la faim le guette à tout moment.

L’Esprit de la santé a pris ses vacances.

L’Esprit de la soif l’enveloppe parfois

Quand il ne peut plus payer l’eau.

L’Esprit d’Amour a fait ses valises pour un temps

Car il est trop encombré par ses esprits qui le fait plier de douleurs, parfois.

Mais l’esprit d’Espérance est toujours là, discret malgré tout.

Jimmy ne chancèlera pas, il ne veut pas finir dans la folie.

Il le pourrait avec sa solitude dans ce taudis.

Il cache sa détresse à ses collègues de travail.

Ils ne le savent pas. Il a trop honte.

A quoi bon ? On le considère comme un travailleur modèle.

Il ne veut pas briser ce mythe.

On verrait une incohérence entre ce qu’il vit chez lui et à son boulot.

Il ne voudrait pas être rejeté, renié, trahi.

Son travail, c’est ce qu’il aide à tenir.

Alors il ne peut pas se permettre de ne plus avoir d’emploi.

L’esprit du désespoir pourrait pointer ses gros sabots.

Que vaudrait alors sa vie ?

 

Le mal-logement n’est pas une fatalité. Chaque homme, chaque femme, chaque enfant devrait vivre dignement, avec un minimum de confort.

Est-ce que l’homme, accaparé par tant de soucis ou qui vit dans l’inconfort permanent, peut prendre le temps de réfléchir, de débattre et penser à l’avenir de son quartier, de sa ville, de son pays ou de sa planète ? Tout dépend de ses priorités.

Pour se révolter et agir concrêtement

Nous devons dénoncer les injustices

Mais ensemble pour mieux convaincre la justice

De faire valoir les droits de la dignité de chaque homme.

Mais faisons aussi des propositions claires et précis

Au lieu de râler et de point du doigt en boucle.

N’ayons pas peur d’agir en pleine conscience

Pour aller contre une loi qui va à l’encontre de notre liberté.

Favorisons la prévention, l’éducation au lieu de la répression.

Ne nous leurrons pas, malheureusement, l’Esprit du 11 janvier a été récupéré

Même si une grande partie qui sont allés manifestés ont été sincères.

Nous serons surveillés si nous avons quelque chose à nous reprocher.

Je continuerai à vivre au quotidien, sans peur ni méfiance

Mais avec vigilance, prudence et une juste coopération si besoin.

Ne tombons pas dans l’extrême bien sur. La radicalisation ne mène à rien et nous renferme.

Diffusons des informations justes, fiables et qui n’amènent pas de la haine,

Ni des colères non constructives genre des photos d’une députée qui dort à l’assemblée nationale.

Connaissez-vous vraiment le contexte de la photo ? Que faisais t-elle avant ?

Dénonçons sur des faits précis où l’on peut argumenter et avancer des solutions justes et réalisables.

Je trouve ça aberrant de voir des informations erronés circuler qui ne font pas avancer les choses.

Mais réfléchissons vraiment et ayons vraiment un sens critique pour agir dans le bon sens.

Courage à ceux qui se battent pour plus de dignité, pour ceux qui peinent à vivre,

Pour ceux qui galèrent, pour ceux qui ont traversé des dangers pour trouver une vie meilleure.

Courage à ceux qui apportent de la vraie joie, une vraie dynamique de vie porteur de sens.

Je continue à dire que tout est toujours possible si nous sommes cohérents entre ce que l’on dit et ce que l’ont fait.

Au travail!

Une véritable libération de pouvoir travailler, après de longues semaines sans emploi et d’une année de formation et des mois de chômage.

Le travail libère l’esprit où l’on peut s’épanouir, se rendre utile et avoir une place dans la société.

Je souhaite à chacun de pouvoir s’affirmer, créer, innover, être dynamique dans son boulot.

Véritable chance de pouvoir travailler en ces temps de crise.

Je souhaite du bon courage à ceux qui cherchent encore et qui peinent.

Retraite Chambarand 2011 (75)

Allez, confiance et détermination!