Ma relation avec la langue des signes est compliquée

Ma relation avec la langue des signes est compliquée !

Tout d’abord, la langue des signes n’est pas ma langue maternelle.
Certes, je suis né sourd mais j’ai grandi dans un environnement entendant.

❌ Mes parents ont tenté de monter une association et faire en sorte que je sois dans une école bilingue LSF / Français orale mais les pouvoirs publics n’ont pas suivis.
Alors j’ai intégré une école ordinaire avec beaucoup d’orthophonie et du soutien scolaire.

✔ Vers 15 ans, j’ai découvert la langue des signes en rencontrant des jeunes sourds lors des colonies mixtes entre enfants sourds et entendants. J’avais l’impression de retrouver une nouvelle famille.

❌ Après ma licence de géographie, je suis parti dans un Institut pour Jeunes sourds pour être professeur remplaçant pour enfants sourds. Alors qu’initialement, je voulais être élève-professeur et passer le CAPEJS.

Lors de mes premières semaines, tous les collégiens me considéraient comme un faux sourd car je parlais. Ma langue des signés étaient précaire.
Au bout de trois mois, je fus viré pour insuffisance professionnelle.
⭕ Je tirais un trait sur la langue des signes pendant quelques années.

✅ En 2014, quand j’ai eu mon diplôme de licence pro de documentation scientifique, je fus embauché en tant que documentaliste dans un lieu d’informations sur la surdité. Je fus ravi et j’ai repris un peu la LSF.

🔴 En 2015, je fus rejeté par un collègue interprète LSF pendant une semaine lors de sa venue aux bureaux. Si je lui parlais, il ne me répondait pas. Si je lui signais, tout allais bien. Pour lui, comme j’étais sourd, je devais apprendre la langue des signes.
A cause de cette situation, entre-autres je fis un burn-out.

Ces rencontres ne m’ont pas beaucoup aidé à aborder la LSF sereinement.

✔ Quand j’ai lancé ma conférence-théâtralisée, quand je pouvais au niveau finance, je faisais appel à une interprète LSF. Je me régalais par moments avec des clin d’oeil avec elle.

😱 Enfin, un jour de 2019, j’ai joué ma conférence-théâtralisée devant une soixantaine de personnes dont les trois quarts du public étaient sourdes. J’avais mis le paquet grâce au soutien de Talentéo en ayant du sous-titrage, une codeuse LPC et un interprétariat en LSF.
😵 Lors des questions-rapides, je fus bien malmené même si sur le coup, je ne m’étais pas rendu compte.

✅ Finalement, en 2021, je me suis formé en langue des signes françaises pour pouvoir échanger plus facilement lors des rencontres, surtout lors des salons. J’ai le niveau A2 pour l’instant.

Et maintenant ?
J’avoue que cela ne me manque pas car je suis bien dans la langue orale et je prends du plaisir à parler, à être sur scène avec la voix.
Cela ne m’empêche de rester en lien avec le monde de la langue des signes malgré quelques traumatismes relationnels.

Pour résumer, nous aimerions être respectés dans notre choix de communication et que cela ne soit pas imposé par l’environnement. Et surtout que ce choix puisse être accessible en tout lieu et en tout temps !

Merci pour ta lecture !

Ah oui, je ferai mes voeux 2023 bientôt, promis ! 😀

Quatrain #4 – Choisir

J’ai choisi de parler

Et de rester appareillé.

Je suis sourd, point idiot.

L’implant n’est pas dans mes tuyaux.

 

Médecins, j’assume mon choix

Et je ne suis pas aux abois.

N’oubliez pas votre serment.

Incarnez-le bien ardemment.

 

Que mes paroles soient entendues

Et ma liberté, respecté.

J’appelle à la réciprocité.

Évitons les malentendus

 

Les résolutions (ou pas) d’un travailleur

Alors que l’année 2018 est déjà là, je me suis dit qu’une poignée de résolutions ne pourrait pas nous faire du mal .

Alors, commençons :

  • Arrêter de se plaindre et de râler dans le vide. Autant y aller dans le vif et ne plus tourner autour du pot. (Si si râler un bon coup une fois pas semaine, non ?)
  • Ne plus élever la voix même quand je suis épuisé, crevé, éreinté, agacé, très désappointé, très en colère.
  • Aller aux réunions avec le sourire et se dire que j’ai une place à prendre, et ne plus fermer ma gueule.
  • Savoir prendre du recul et savoir se remettre en cause en cas d’erreur. Les échecs font grandir, c’est bien connu.
  • Ne pas prendre de haut ce qui débute dans le métier et être humble.
  • Ne pas vouloir trucider le directeur ou un autre type de supérieur hiérarchique qui me sape le travail au quotidien et la relation avec une personne. (Même si c’est très tentant).
  • Ne plus mélanger ma vie privée et ma vie professionnelle.
  • Ne dire que des choses positives et n’avoir que des mots valorisants pour ceux que j’accompagne. (Pas simple, n’est-ce pas ?)
  • Rester calme en toute chose et ne plus frapper involontairement du mobilier. (Volontairement, non ? Cela peut faire du bien. Quoique !)
  • Garder le sourire même quand tu as envie de chialer ou d’hurler. (Un masque serait bien)
  • Savoir dire stop quand c’est contraire à tes valeurs, tes principes.
  • Savoir poser un vrai cadre.
  • D’écouter la personne vraiment jusqu’au bout. (Même si c’est ch… pénible.)
  • Ne plus faire de fautes d’orthographes dans les écrits.(Ou écrire en texto, au choix !)
  • Savoir se poser quand rien ne va plus et oser se reposer
  • Oser passer le relais quand ça ne va plus dans la gestion d’une crise, d’un conflit
  • Ne jamais rester seul(e)e) face à une merde quelconque, minime soit-il !
  • Accepter que je ne sois pas superman mais humain avec des limites
  • Faire confiance à ses capacités et ses talents de créativité et d’adaptabilité
  • Crier un bon coup dans une salle insonorisée pour éviter que des petits innocents s’en prennent pleins la tronche.
  • Etre pragmatique, efficace et oser mettre ses mains dans le cambouis.

Mais en fait, nos choix dans nos décisions, comportements ne se décident pas quand une nouvelle année commence. C’est maintenant quand c’est nécessaire et pour la vie. Tout un apprentissage le travail avec l’autre, le travail en équipe etc…( Hasta la vista !)

Bon courage donc à tous les travailleurs de tout horizon

(Pour ceux qui l’ont remarqué, j’ai largement repris les points abordés lors d’un article l’année dernière pour les travailleurs sociaux) 🙂

Et si je t’aimais ?

Et si je choisissais de t’aimer

Tel que tu es, entièrement.

ET si je t’aimais sans pitié, sans charité

Mais tout simplement en vérité.

Parce que c’est  une volonté de ma part de croire en toi.

De toujours être à tes côtés dans les moments difficiles

Comme dans les moments de joie.

Je choisis de t’aimer.

Comment ? En te respectant, en t’écoutant.

De me donner à toi sans t’étouffer

Mais aussi sans m’oublier.

Je te choisis toi car tu es unique.

Tu n’es comparable à personne.

En t’aimant, je choisis de fructifier notre relation

Et qu’elle puisse être réparée sans cesse

Avec le dialogue et le pardon.

Je prends le risque de t’aimer

Car cela peut faire mal avec les inquiétudes,

Les incompréhensions plus ou moins passagères.

Je choisis de t’aimer dans le temps.

Ce n’est pas un sentiment amoureux qui nous ferait planer

Mais un choix que nous faisons dans notre relation.

C’est de pouvoir jongler entre le je, toi et nous avec bienveillance

En toute liberté même si ça passe par des renoncements.

L’union entre deux personnes n’entraine pas la confusion entre les deux personnes.

Il y a bien toujours deux personnalités propres, disctincts mais qui forme une autre personne qui est la relation d’amour, le couple formé.

Je choisis de t’aimer parce que tu comptes pour moi

Et que j’ai confiance en toi, confiance en nous.

Il y a bien sur un mystère de l’amour, de l’amitié.

Pourquoi sommes-nous si proches l’un et l’autre ?

Mais ce qui peut faire la force notre amour,

C’est de se choisir et de pouvoir se le dire,

Sans cesse chaque jour même si c’est difficile

Avec nos fatigues, nos humeurs, nos mécanismes familiaux.

Notre entourage peut sentir cet amour quand nous rayonnons.

Nous pouvons très bien rayonner même si entre-nous nous vivons des choses douloureuses

Comme des deuils, la difficulté d’avoir un enfant, les conflits familiaux, l’handicap du conjoint ou de l’ami.

Rien n’empêche de coexister entre la joie de s’aimer et la difficulté de vivre certaines situations.

Je choisis de t’aimer en connaissance de cause et j’y crois,

Surtout quand nous avons déjà traversé avec succès des épreuves qui auraient pu avoir raison de notre relation.

De t’aimer, c’est choisir de tenir bon et de croire en ce qui nous unit.

Parfois cela nous dépasse et cela vaut la peine d’être vécu.

J’ai pu mesurer à quel point c’est primordial de se redire oui chaque jour.

Je souhaite vraiment à tous les couples ou amis de pouvoir se dire les choses avec bienveillance et sincérité, et de se le redire sans cesse.

Un choix crucial

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Face à un choix,

Il prend une mine,

Un air d’anchois.

Il boit une bibine.

Il doit se décider.

Il respire lentement

Pour se dérider.

Un certain renoncement ?

Fuir ou affronter les vents.

Il demande des avis, des conseils.

Rien n’est en jeu. Pas d’oseilles.

Mais lui seul sait ce qui est bon pour lui.

Alors quoi ? ll dévêt ses peurs en pluie

Il regarde le positif et le négatif.

Maintenant, il faut choisir sans soutif.

Il rit nerveusement et s’émerveille

Devant la mer bleu vermeille.

Ses pas le mènent vers un panorama.

C’est décidé. Il prendra du tarama.