Bonjour tout le monde,
Je vous présente la couverture de mon nouveau livre, avec une illustration réalisée par Magali Hubac !
La quatrième de couverture est prête. Je ne vous la montrerai que la semaine prochaine. Suspense !
Belle soirée à vous !
Bonjour tout le monde,
Je vous présente la couverture de mon nouveau livre, avec une illustration réalisée par Magali Hubac !
La quatrième de couverture est prête. Je ne vous la montrerai que la semaine prochaine. Suspense !
Belle soirée à vous !
Je reconnais qu’en tant intérimaire, j’apprécie quand il y a des relèves et que les informations circulent. Surtout quand c’est écrit. Je suis sûr au moins qu’il n’y ait pas de malentendus. Quand ce n’est pas écrit, je fais au moins répéter une fois l’information pour être sûr d’avoir tout compris, et de ne pas commettre de bourde.
Cette semaine, j’ai découvert un nouveau lieu dans le cadre de mes intérims. Et là, pas de relève. La personne avait qui j’allais travailler me racontait le problème de transmission entre les équipes.
Ma mémoire est devenue sans doute courte et qu’il n’y a pas forcément de relève dans chaque établissement. Je parle surtout pour les foyers de vie, les FAM, les MAS et tout autre lieu où les équipes se croisent avec des horaires décalés. Mes chers et chères collègues, j’attends vos témoignages !
J’apprécie aussi quand mes collègues transmettent des informations sur une première prise en charge. Ce n’est hélas pas souvent le cas et je déteste ça. Pourquoi ? Parce que je préfère que la personne que j’accompagne se sente en sécurité et qu’il n’ait pas face à lui un gars qui hésite, qui pourrait lui faire mal (sans faire exprès bien entendu).
En théorie, quand les informations circulent bien et que chacun sait ce qu’il a faire, tout se passe bien. Mais ça, c’est de la théorie. On sait bien qu’en pratique, il peut y avoir un gouffre selon les relations entre collègues et les affinités dans l’équipe (Voir Travail d’équipe) . Hélas, hier, cela n’a pas loupé, je me suis bien fait marché dessus au niveau respect de la parole. Le collègue en est question faisait des choses à ma place alors que nous nous étions bien répartis les rôles. Que nenni ! Il a presque tout fait sans m’en informer.
Je me souviens d’un cours de psychologie sur la dynamique relationnelle. La rétention d’informations est une forme de pouvoir et d’avoir la mainmise sur son environnement. Et oui le partage d’informations est tout un art et cela s’apprend. Avec quels supports sommes-nous le plus à l’aise pour transmettre des informations ? Cahier de liaison en papier ou numérique, agenda, classeur où tout est bien trié, clair.
La problématique aussi dans la transmission à l’oral ou à l’écrit, c’est la question d’être à l’aise pour en parler, avec quels mots, avec quelle posture ? Savoir aussi le transmettre dans un lieu et moment adéquat, quand l’autre est disponible pour l’intégrer.
Bref, cela implique aussi apprendre à écouter, à s’écouter, à oser demander si on ne comprends pas.
Bon courage donc aux jeunes professionnels et même aux moins jeunes qui intègrent une nouvelle fonction, ou une nouvelle structure.
Bonnes vacances pour ceux qui en ont.
En tant qu’éducateur spécialisé, on pourrait ne pas imaginer faire la toilette à ceux que nous accompagnons. « Surtout pas, c’est le rôle des AMP ou des aides-soignants ».
Et pourtant, quand nous travaillons dans un foyer de vie, dans un internat, nous sommes plus amenés à faire les toilettes ou à les accompagner dans leurs gestes pour se laver.
Il est vrai qu’au début, cela peut paraitre rebutant et pourtant c’est un acte essentiel de la vie quotidienne : la propreté et le bien-être. Puis c’est le premier contact dans la journée entre l’accompagnant et le résident. Cela permet de tisser un lien avec la personne, dans la délicatesse du soin et de l’écoute dans ses besoins.
Instant culture : le mot Toilette vient du latin « Texere, textus » qui signifie « tisser » De tellette (toile), fin 14ème siècle, ce mot désignait une petite pièce de toile qui servait à envelopper la marchandise. (Source : Sociodoc)
Etre à l’écoute de ses postures agréables ou pas, être dans la méthode pour amener le résident à vivre la toilette le plus sereinement possible. Enfin, facile à dire que de faire pour certains résidents. Les premières fois, j’ai été maladroit comme tout apprenant et en même temps, je prenais le temps de rassurer, de lui parler et de veiller que tout se passe bien.
Lors des habillages, ces derniers jours avec certains, j’ai amené de l’humour ce qui a a été très apprécié car se dévoiler tout nu et se laisser manipuler, ce n’est jamais simple. Même si pour certains, c’est habituel.
– M’enfin Vivien, arrêtes un peu, c’est tellement évident !
Hélas, pas pour certains, en discutant avec une collègue aide-soignante, elle me partageait que des éducateurs , éducatrices refusaient de « mettre la main à la m »..euh à la pâte. « Chacun devait tenir son rôle ».
Et bien non, hier et aujourd’hui par exemple, nous étions un aide-soignant, une maitresse de maison et moi, éduc spé, pour s’ccuper des toilettes de 9 résidents. Pour certaines personnes, c’était nécessaire que nous soyons deux pour des cas lourds. D’une pour éviter de se faire mal au dos, et de deux, on risque de faire moins d’erreurs. Attention, toujours avec l’accord de la personne. Je me souviens d’avoir demandé à une jeune de choisir qui ferait la toilette. Toujours important que sa parole puisse être respecté le plus possible. C’est évident mais parfois des accompagnants l’oublient et tombent dans la routine, avec des gestes mécaniques jumelés avec la fatigue, oubliant de mettre de la tendresse malgré tout.
Pour ma part, je trouve que c’est un bon moyen de travailler en équipe quand il le faut, et cela peut permettre aux résidents d’être rassuré sur une bonne ambiance qui pourrait régner au sein d’une équipe (quand il y en a!). Cela peut sécuriser la personne d’évoluer dans un cadre sain.
Dans le référentiel du diplôme d’éducateur spécialisé, certaines compétences sont en lien direct avec les toilettes: Instaurer une relation et favoriser la construction de l’identité et le développement des capacités
Et oui, permettre à la personne de réapproprier son corps, de faire les gestes appropriés l’amenant à être propre pour lui-même et les autres.
J’avoue que parfois, avec la fatigue, on essaie d’être le plus pragmatique possible et le plus efficace. Mais quels sont nos priorités ? Quels moyens avons-nous à disposition pour accompagner la personne le plus sereinement possible ?
A vos claviers et témoignages ! Sans tabous !
Bonjour Séraphin, vous êtes éducateur dans un foyer expérimental accueillant des jeunes fracassés par la vie mais aussi des jeunes qui veulent donner un sens à leur vie. Quelle est votre parcours ?
De combattant, je dirais. J’ai travaillé tout d’abord des années dans une Maison d’enfants à Caractère Social puis en CHRS. J’ai travaillé auprès de publics très divers et variés. De toute culture, de toute religion, de toute catégorie sociale car leur point commun était la vie qui ne leur a pas fait de cadeau. Surtout des parents dépassés par les évènements, maltraitants malgré eux parfois.
Y a-t-il des moments où vous ne pensez plus à votre métier que vous exercez depuis trente ans ?
Oui, quand je dors. Et encore !
Pourquoi ce métier ?
Je pourrai vous poser la même question. Pourquoi êtes-vous journaliste ?
C’est moi qui pose les questions, vous permettez ?
La remise en question est constructif vous savez. Ce n’est pas péjoratif. Prendre de la distance est nécessaire…. Pourquoi ce métier ? C’est ce métier qui m’a choisi et j’ai été porté par cette dynamique. Y –t-il des raisons valables ou non valables ? C’est comme si vous me demandez pourquoi j’aime ma femme ?
Je ne savais pas qu’un éducateur philosophait.
C’est très important pour s’entretenir. Nous ne pouvons pas être que dans l’action. N’être que dans le faire, on s’épuise, cela devient une routine.
Vous ne vous êtes jamais emmerdé dans votre métier ?
Si, avec mes collègues. Avec les jeunes, c’est différent. C’est quand ça bouge que c’est intéressant. Quand ils sont calmes, il y a moins de matière à travailler. Quoique, cela dépend.
Revenons à notre sujet initial. Vous gérez un foyer expérimental où la direction est basée sur une coopération entre un éducateur et un gestionnaire. Que les règles sont posées avec les jeunes qui intègrent le foyer à chaque année. Et surtout qu’il y a une pièce interdite aux adultes sauf lors d’un gouter annuel, où la confiance est de mise. Chose étonnante, la pièce est la plus propre de la maison et magnifiquement décoré.
Oui, au début, c’était une pièce vide où les jeunes pouvaient taguer, aménager ce qu’ils voulaient. Au fur et à mesure, ils se sont rendus compte que le rangement, la beauté d’un lieu leur procurait un bien-être. Ils étaient heureux. Ils se sentaient chez eux. Comme dans leur chambre, on n’y pénètre pas. On fait le point avec le jeune dans une autre pièce. On fait très attention à ce que chaque jeune préserve son intimité et construit son identité propre.
Un concept revient souvent dans la philosophie de ce foyer : l’Amour. Cela ne fait pas bisounours ?
Cela le parait aux yeux d’une société qui recherche la performance, l’élitisme gommant les différences. Non, l’Amour doit être la base de notre société. L’Amour permet la confiance, le partage. Ne plus être gentils mais vrais comme chacun doit l’être au fond de lui-même et pas en fonction de ceux que disent les autres de manière négative. Nous essayons d’avoir un vocabulaire positif, valorisant même en posant un cadre, même si un jeune a fait une connerie. Nous n’évitons pas les conflits. On le provoque parfois si on sent qu’il y a un abcès qui s’infecte dans la relation, dans le mal-être. Tout doit être fait dans la bienveillance.
C’est difficile ce que vous demandez.
Bien sûr que c’est difficile. La vie est difficile et ce n’est pas une raison d’en rajouter plus pour se mépriser, s’ignorer, s’isoler et se noyer dans la rancœur. Nous faisons en sorte que la différence soit une vraie richesse et qu’elle soit vécue. Pas des paroles en l’air. Nous le vivons au quotidien. Comment croyez-vous que j’ai réussi à tenir depuis trente ans ? Comment croyez-vous que des gens arrivent à garder le sourire malgré les galères, les souffrances renvoyés ceux que nous accompagnons.
Revenons à nos moutons.
Oui, nous avons des moutons dans notre grand parc. C’est une chance que nous avons d’être à la périphérie de la ville au bord de la campagne.
Ce n’est pas ce que je voulais dire.
Mais nous y sommes. Notre foyer s’ouvre une fois par mois aux habitants du quartier en organisant une fête avec des jeux, un buffet organisé par les jeunes. C’est toujours un succès même si au début, bien sûr, les gens étaient réticents.
Pourtant, on vous entend peu parler. C’est une initiative porteuse d’espoir pour notre société.
Vous m’étonnez en vous entendant. La plupart des journalistes sont souvent à la recherche de scoops, de faits croustillants, morbides, peoples.
Vous généralisez !
Tout à fait, j’en suis conscient. Je sais très bien aussi qu’il y a des journalistes qui font du très bon boulot et je souhaite vraiment que nous les entendions plus et que le profit ne soit pas le moteur du métier mais l’homme dans son ensemble.
Une dernière question. Votre plus mauvais souvenir ?
Aucun. J’essaie de ne me souvenirs que de belles choses. Les mauvais. Je les mets dans une malle : « A ne pas ouvrir sauf si c’est pour se faire mal ».
Merci Séraphin d’avoir accepté cette interview pour le journal « Rêve au concret »
Merci à vous aussi.
Interview fictif mais pensées réels. Ecrit en 2016 !
Comment travailler dans le social quand on est soi-même handicapé, surtout si on bosse dans le milieu du handicap ?
Sourd de naissance, appareillé et oralisant, je n’ai eu aucun mal à travailler auprès des enfants soit ayant des troubles autistiques, des troubles de la personnalité et du comportement, etc. Mon handicap était pour moi un tremplin dans l’utilisation d’un autre langage tel que la communication non verbale, les regards, les gestes. Certains enfants pouvaient se sentir entendus dans leurs différences quand l’adulte est lui-même touché par une « anomalie ». J’ai essayé d’utilisé ma surdité comme une force, un outil de dialogue. C’était un bon prétexte pour dire à l’autre : « Tu vois, si tu cries, je ne t’entends plus. Si tu veux que je te comprenne, aide-moi à t’entendre ».
Mon expérience auprès des adultes déficients intellectuels était aussi très riche et ma surdité passait complètement inaperçue.
Par contre, il y a eu un public qui était très difficile pour moi, ce sont les adolescents, soit ceux des quartiers sensibles ou bien dans des ITEP. Je ne pouvais pas réagir au quart de tour quand il apostrophait. Je n’entendais que les fins de leurs phrases. Je pense aussi que mon handicap leur faisait violence. Ce ne sont que mes hypothèses et mon vécu. Ils ont profité de cette faille pour me faire tourner en bourrique. Il faudrait être solide et sur de ses appuis. Comme je n’entends qu’une oreille, donc en mode mono et non en stéréo, je ne pouvais pas deviner où on l’on criait, on l’on parlait si on ne me prévenait pas. Je me souviens d’un poste d’éduc spé où je faisais de la médiation, un entre deux : La classe et la salle de répit. J’étais souvent dans les couloirs. Un vrai marathon.
Avec mon handicap, il me fallait accepter, comme ça peut l’être aussi pour chacun d’entre vous, de ne pas pouvoir travailler dans tel ou tel endroit à cause de ses limites.
Et travailler avec un public sourd ? Pas si simple. Pour ma part, cela serait se renfermer encore plus dans son propre handicap. Il me fallait m’ouvrir à autre chose, connaître d’autres horizons et pourquoi pas, un jour, avec de l’expérience, je pourrais accompagner des personnes ayant une déficience auditive.
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