Des saints à savourer, à découvrir

Aujourd’hui, j’aimerai vous parler des saints. Les saints sont pour moi des exemples, des boussoles, des modèles, des inspirations mais pas des idoles.
Enfin, ça dépend des saints quand même, y en a des gratinées genre saint glin-glin.

Je peux être fan d’un saint parce qu’il me rejoint dans mes valeurs, dans mon histoire, et dans l’idéal que j’aimerai vivre.
   Saint doux, par exemple ? Pour être tendre ?

Quand l’Eglise a canonisé des femmes et des hommes, cela a été fait dans un certain contexte, une mentalité de l’époque que nous aurions du mal à comprendre aujourd’hui.
Y en pleins d’exemples mais je n’en citerai pas pour ne pas froisser ceux qui idolâtreraient ce saint ou cette sainte!
  Genre Saint Maclou, Sainté Lyon, Saint Gobain, Sainte Lucie.
Puis des saints l’ont été à cause d’une ferveur de la population locale ou même nationale et internationale! 

La vie de certains saints m’ont beaucoup aidé dans mon enfance à surmonter les difficultés. Certains m’ont beaucoup inspirés et parfois je rêvais d’être comme eux. Y en a que vous connaissez très bien, même de nom : Saint François d’Assise, Saint Jean Bosco, Saint Ignace de Loyola, Sainte Thérèse d’Avila, Sainte Bakhita.
Je préfère ceux qui sont savoureux comme Saint Agur, Saint Aubert, Saint Félicien, Saint Marcellin, Saint Nectaire !

Pas de saintes dans ce qui est savoureux ?
  Si chez elles, y a le sein gauche et le sein droit.

J’aimerai rajouter que les saints ne sont pas parfaits. Ils n’ont pas recherché la perfection mais la sainteté. La sainteté, c’est se rapprocher au plus près de l’Evangile et d’être en communion totale avec le Christ. Ouais, je sais, c’est mystérieux et un peu fou.
Le fait de savoir qu’il y a multitude de saints et de saintes, y en a même qui sont inconnus du bataillon et le mériteraient, est pour moi une des preuves que la Foi en Jésus-Christ n’est pas vaine. Tout dépend aussi de nos expériences, de nos rencontres.
Avec la vie des saints, le but est de ne pas nous convaincre mais juste de témoigner comme la vie peut être vécue autrement. Après libre à nous d’accueillir ce qui a déjà été vécu et d’agir selon nos convictions et nos croyances.
Je préfère aller visiter Saint Malo, Saint Guilhem le Désert, Saintes Marie de la Mer, Saint Tropez, Saint Symphorien sur Coise !

Les saints et saintes ne sont pas des surhumains. Juste des hommes et des femmes qui ont vécu à fond leur foi , et qui ont eu aussi des doutes, des erreurs etc….

Même si l’on est pas chrétien, que l’on soit athée, cela peut-être intéressant de connaitre la vie de ces hommes et femmes, et pas forcément catholique aussi. Cela permet aussi une ouverture d’esprit et d’affiner encore plus le respect que l’on peut avoir pour ceux qui vivent leur foi ou pas !

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Saint Bonnet le Froid (C’est l’une des rares photos de statues de saint que j’ai pris en photo :-D)

 

Mauvaises expériences, apprentissage de la vie ?

Aujourd’hui, je souhaite partager avec vous quelques mauvaises expériences pour illustrer que je porterai toujours mes valeurs quoiqu’il en soit : Ne jamais généraliser et toujours garder l’esprit ouvert, sans juger.

Ces faits se sont déroulés quand j’étais jeune ado, en 93-95 !

Juillet 93. Camp scout en Bretagne. Ce fut mon premier camp scout, en bleu. J’avais déjà été trois ans en tant que louveteau.Il faisait doux , un grand soleil (T’es sûr que c’était en Bretagne ? ). Trois jeunes plus âgés que moi m’avaient emmené un peu à l’écart du camp. Ils m’avaient enlevé la cheminée puis m’avaient ligotés avec une corde rêche. Puis ils m’ont trainés par terre en me fouettant avec des branches de conifères. (Pourquoi tu t’es laissé faire ? ) Sans doute, j’estimais que c’était un rite de passage. J’étais naif à l’époque. J’en fus quand même mortifié et quand un des chefs scouts a vu mon torse ensanglanté, j’ai du expliquer pourquoi et les jeunes se sont bien fait remonter les bretelles. (Ils n’ont pas des bretelles, les scouts !).  Cette expériences ne m’ont pas fait dégouté du scoutisme car je savais très bien que ce n’était l’affaire que de ces trois jeunes qui voulaient trouver un bouc-émissaire, un souffre-douleur. (T’as été gâté quand même de ce côté, même au collège). Ce n’est pas la peine de faire jouer les violons.

5 février 1995 à 15h, un dimanche ensoleillé, température fraîche mais pas désagréable. J’enfournais mon vélo pour aller voir un copain. A peine sorti de la maison, au carrefour, trois jeunes d’origine maghrébine me barrait la route. Deux à vélo et un à pied. Petite appréhension. Je continuais ma route à passant à coté de celui qui était à pied. Ce dernier, rapidement, donna un coup de pied dans mon vélo. Je tombais sur la route puis machinalement, je m’agrippais à mon vélo. Le piéton tenta dé récupérer mon vélo en me frappant sur la joue pleins de fois. Je criais plusieurs fois « Au secours, au voleurs » et ils partirent tous les trois. Je fus sonné pendant quelques secondes, soulagé d’avoir gardé mon vélo. Je rentrais chez moi en tremblant. Ma famille était à l’étage. J’étais resté seul à pleurer dans le salon puis je suis allé voir mes parents. Mon grand frère qui m’avait vu tout rouge, partit à la recherche de mes agresseurs en vélo. Il revient plus tard penaud.
Quelques jours plus tard, trois jeunes d’origine maghrébine (pas ceux qui m’avaient agressé) allaient me croiser dans une ruelle près de chez moi. Une peur m’envahit mais je restais juste prudent, pas méfiant.
Bref, cette expérience ne m’a pas fait devenir xénophobe. Je ne me suis pas dit que tous les jeunes maghrébins étaient des voleurs. Parce que je savais très bien que la généralisation n’avait aucun sens. (Mais qu’est-ce qui t’a aidé a ne pas t’enfermer dans la crainte et la peur ? ). Attends, j’ai encore quelques appréhensions enfouies, aujourd’hui, si je croise une bande dans la rue, je ne peux pas m’empêcher d’avoir une crainte mais j’arrive à me raisonner. Ce qui m’a aidé ? Ce sont les lectures et des échanges interculturelles. Quand j’étais plus jeune (de l’âge de 2 ans à 6 ans), j’ai cotoyé à l’île de la réunion des enfants de toutes origines, pendant 4 ans.

Je dirai que c’est aussi ma foi chrétienne qui m’aide toujours à croire en l’autre, parce que je crois en un Dieu d’Amour, complètement loin de l’image que nous pouvons avoir d’un Dieu qui juge, qui ignore, violent. (Paf, ça y est, t’avoue que tu crois en Dieu. Tu vas te faire cataloguer, étiqueter. Tu partages comme ça, en public ? ). Et alors, je ne peux pas renier une partie de ce que je suis. Parce que j’en ai aussi eu des mauvaises expériences dans l’Eglise.  Avec un prêtre par exemple, qui m’a humilié en public quand j’étais servant d’autel, parce que je n’avais pas entendu une consigne. Comme j’avais déjà rencontré d’autres prêtres bienveillants, je compris que c’étaient avant tout des hommes avec leurs qualités et défauts, avec leurs personnalités, leurs souffrances. Qui suis-je pour juger ?

Bonnes ou mauvaises, les expériences nous fortifient malgré les douleur, les galère, les désillusions, les larmes (ça va, n’en fais pas trop non plus, arrête les violons aussi) ! Facile à dire quand on ne vit plus cette souffrance.

En tout cas, je vous souhaite de vivre de belles rencontres, de belles expériences pour contrebalancer les mauvaises expériences et les regarder de manière plus apaisée !

Vendredi Lecture #2 – Soeur Fidelma de Cashel

Cela faisait quelques temps que je souhaitais vous parler de cette héroïne dans une série de romans policiers de Peter Tremayne.
Fidelma de Cashel est une dalaigh (Avocate des cours de justice) en Irlande dans les 650-700. Elle est aussi religieuse et elle est souvent confronté aux conflits religieux entre les rites pénitentiels de Rome et les rites catholiques d’Irlande.

Peter Tremayne a écrit 30 livres où Soeur Fidelma est envoyé sur des affaires criminels pouvant soit ébranler les cinq royaumes dont son frère Colgù est roi de Muman, un des royaumes. Ou bien sur des affaires où se confrontent les rites anciens, païens et la nouvelle foi catholique.

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Pourquoi je souhaitais vous en parler ? Parce que je suis fan de Fidelma, une soeur très érudite, très futée qui arrive à démêler les mystères. Elle est parcourt les terres d’Irlande mais aussi a du enquêter à Rome (Le suaire de l’Archevèque) – Même voir cet excellent article :   Le suaire de l’évêque de Peter Tremayne   .
Elle doit aussi se retrouver en France lors du concile d’Autun où elle sera confronté aux conflits entre les différents peuples burgonds, romains etc… (Le concile des maudits) ou dans le Morbihan (La colombe de la Mort) avec les britons !

Je me régale à lire les joutes oratoires sur les questions théologiques et aussi sur les lois du Fénéchus, lois très avant-gardistes pour l’époque car ils laissaient énormément de place aux femmes. La preuve, Fidelma a eu le plus haut-grade au niveau de la justice irlandaise.

Puis surtout la plume de Peter Tremayne ne faiblit jamais pour nous tenir en haleine, avec des descriptions de toute beauté des paysages irlandaises ou bien d’autres contrées que Fidelma visite.
On suit avec intérêt aussi son amitié avec Frère Eadulf, un couple étonnant tant leurs caractères sont différents mais des valeurs qu’ils partagent sans cesse sur le sens de la justice et une foi au plus juste de l’Evangile !
Et quand je finis une enquête de Fidelma, je relis plusieurs la fin avec son plaidoyer savoureux à souhait. Je ne suis jamais déçu.

Bref, j’ai hâte de retrouver les livres que je n’ai pas encore lu des aventures de Fidelma !
Je vous souhaite de la découvrir et de vous laisser emporter par sa fougue et d’autres personnages attachants de la série.

 

Tout que ce j’aimerai dire

Tout ce que j’aimerai dire ne va pas plaire à tout le monde.

Je ne pourrai jamais satisfaire chaque personne sinon je me mentirai et cela serait hypocrite.

Et pourtant il faudra bien que je m’exprime, témoigner sur ce que je pense et sur ce que je vis.

Si je ne partage rien, comment pourrais-je grandir dans mes réflexions sans confronter mes idées avec les idées des autres ?

C’est sûr que partager mes idées, je dois m’attendre à essuyer des critiques de toutes sortes, des plus agréables aux plus virulentes et acerbes.

Je reconnais que faire part de ses idées, c’est se rendre vulnérable, plus fragile mais elles peuvent évoluer, être nuancé selon comment l’autre m’écoute et essaye de me comprendre.

Il peut arriver aussi que mes opinions peuvent paraître tranchées, et pourtant, si on prend la peine d’aller plus loin, cela peut être plus subtile que cela à la lumière de mon histoire, de mon environnement familial, social ou professionnel.

Pas facile de s’exprimer quand l’autre apprend que je suis catholique, ou bien musulman, ou bien athée (et ainsi de suite selon ses croyances ou pas). Des réticences peuvent apparaître et je peux être malheureusement vite être étiqueté.

Est-ce que ma liberté d’expression a des limites ? Pour la part, oui. Je ne pourrai pas me moquer de la faiblesse de l’autre. Je ne me vois pas rabaisser l’autre par mes mots. Je pourrai rire de tout en fonction du contexte et du lien de confiance que j’ai avec l’autre personne.

Non, c’est jamais simple de trouver une juste mesure surtout quand on s’adresse à une personne ou public que l’on connait pas et surtout qu’on ne sait pas comment cela va réagir.

Je reconnais parfois mes limites face à des personnes qui sont dans une position radicale.

Est-ce qu’on peut limiter son expression en fonction de son impact que l’on peut avoir ? Des impacts de violence, de colère ?

Tout ce que j’aimerai dire peut blesser certaines personnes sans que je le veuille.

L’autre qui reçoit mes paroles est un mystère. Il a sa propre liberté aussi de réaction qui peut se décliner sur milles facettes en fonction de ses représentations, de son vécu, de ce qu’il sait et de ce qu’il a appris.

Au fur et à mesure que je m’exprime, je comprends mieux la citation de Voltaire : «  Je ne suis pas d’accord avec vous mais je ferai tout pour que vous le disiez ».

Si je me tais et n’ose plus m’exprimer, je pourrai m’isoler et me ruminer des colères, des incompréhensions parce que je n’aurai pas pris la peine de parler de ce qui m’habite et d’avoir un retour. Je pourrai exploser par la violence pour une idée que je n’aurai pas pu dire.

Osons dire nos mots et osons nous écouter malgré la crainte de critiques, de retours pas agréables à entendre.

Jamais je ne pourrai imposer ma pensée à l’autre. Je ne peux que témoigner, partager et avancer dans un dialogue vrai, sans hypocrisie, sans jugements.

Je reconnais que s’exprimer, ce n’est jamais facile. Mais quand je m’exprime et que je suis entendu sans être jugé, cela fait un bien fou.

Pour finir, je souhaite vous partager le témoignage d’un ami prêtre, aumônier en prison :

« Certains des personnes que je rencontre en cellule ont approuvé les attentats. Je leur ai dit : « Je prierai pour vous ». Ils ont accueilli mes propos et m’ont demandé de revenir les voir ! ».

Lettre à certains de mes frères musulmans

Arrêtons de prendre tout au premier degré.

Pour ceux qui se sentent attaqués parce que Charlie Hebdo a dessiné le prophète. Vous savez bien que c’est un journal satyrique, que c’est un journal avec un certain humour. Vous ne pouvez pas imposer vos lois du Coran à d’autres religions qui ne sentent pas concernés. Pour vous, vous n’avez pas le droit de dessiner Mahomet. On ne peux pas imposer cet interdit à ceux qui ne sont pas dans la religion musulmane. Combien de livres anciens ou récents, combien de bandes-dessinées ont représentés ont représenté votre prophète? énormément. Et pourtant, ils n’ont pas été rejetés, ni brûlés.

J’ai mal en voyant tant de réactions de haines et de colère. Est-ce que cela vaut vraiment la peine de s’insurger pour un dessin. Le problème est qu’avec un dessin, on peut l’interpréter différemment et être reçu plus ou moins bien selon son degré d’ouverture au monde.

Je suis catholique croyant et j’ai été blessé par Charlie Hebdo avec certains dessins sur l’Église, sur le pape. Mais rien ne m’oblige à regarder cette revue, puis je sais que c’est provoquant. Et pourtant, je n’irai pas les voir et leur casser la figure parce que cela ne me plaît pas. La violence ne résout rien. Ils vous provoquent par leurs dessins? Provoquez les par des dessins, des caricatures! Répondez avec les mêmes armes, crayons contre crayons.

Rien ne sert de maudire ni de se venger.

Je reconnais que je suis direct, un peu raccourci peut-être avec certaines limites de mes mots à cause de l’émotion mais comme un frère, je voulais vous le dire, vous en parler.

Que peux-t-on faire pour avancer, dialoguer et permettre que nous soyons moins atteint dans notre foi, dans nos croyances?

Nous pouvons partager nos croyances, témoigner, se comprendre mais nous ne pouvons pas imposer nos croyances pour respecter la liberté de penser et de s’exprimer.

Faisons des efforts chacun de notre côté.

Je souhaite vraiment que chaque personne puisse trouver sa place avec ses croyances ou pas, et de ne pas avoir honte de vivre sa foi.