Un enterrement vivifiant

Samedi dernier, je suis allé dire au revoir à un ami de mes parents. Un ami que j’avais pas vu depuis 20 ans. La dernière fois que je l’avais vu, c’était lors des vendanges dans son domaine. C’était un grand homme reconnu par ses pairs, par le village et bien sûr par sa grande famille et ses amis.
L’église était pleine et j’ai ressenti un grand calme, certes beaucoup de peine mais de la sérénité.
Il y avait beaucoup de jeunes qui jouaient un instrument et chantaient. Les chants nous ont beaucoup portés en attendant que le cercueil arrive dans la nef. Nous avons vécu un fort instant de communion quand nous l’attendions, dans un silence divin où la paix semblait présente.
Dans les témoignages, sa femme, ses enfants et ses amis, ce qui ressortait le plus c’était de la gratitude.
Un très grand merci pour celui qui a semé de la vie, de la joie, de la fraternité, le sourire en toutes circonstances. Il avait aussi transmis une foi énorme et un témoignage de fidélité avec sa femme (45 ans de mariage).
Nous avons eu un grand clin d’oeil de Dieu. L’évangile du jour était les Noces de Cana. Pour un viticulteur, c’est tombé à point nommé. Le célébrant nous a beaucoup éclairé, avec des paroles incarnées, ouvertes sur le monde, nos quotidiens. Merci à lui !
La cérémonie m’a beaucoup touché et j’en suis ressorti vivifié. Même si je regrette de ne pas avoir eu l’occasion de le revoir (alors qu’il n’habitait qu’à 6 km de chez mes parents), je garderai en souvenir sa force de vie et une sacrée union dans sa famille et ses amis. J’espère bien revoir sa femme et ses enfants rapidement, (pas dans 20 ans, n’est-ce pas ? ) ! Et oui, j’ai dû partir avant l’inhumation et je n’ai pas pu saluer ceux que je connaissais.

Bref, merci à toi Vincent et à ta famille.

Croix en Corse, rien à voir avec le lieu de l’A-Dieu !





Des saints à savourer, à découvrir

Aujourd’hui, j’aimerai vous parler des saints. Les saints sont pour moi des exemples, des boussoles, des modèles, des inspirations mais pas des idoles.
Enfin, ça dépend des saints quand même, y en a des gratinées genre saint glin-glin.

Je peux être fan d’un saint parce qu’il me rejoint dans mes valeurs, dans mon histoire, et dans l’idéal que j’aimerai vivre.
   Saint doux, par exemple ? Pour être tendre ?

Quand l’Eglise a canonisé des femmes et des hommes, cela a été fait dans un certain contexte, une mentalité de l’époque que nous aurions du mal à comprendre aujourd’hui.
Y en pleins d’exemples mais je n’en citerai pas pour ne pas froisser ceux qui idolâtreraient ce saint ou cette sainte!
  Genre Saint Maclou, Sainté Lyon, Saint Gobain, Sainte Lucie.
Puis des saints l’ont été à cause d’une ferveur de la population locale ou même nationale et internationale! 

La vie de certains saints m’ont beaucoup aidé dans mon enfance à surmonter les difficultés. Certains m’ont beaucoup inspirés et parfois je rêvais d’être comme eux. Y en a que vous connaissez très bien, même de nom : Saint François d’Assise, Saint Jean Bosco, Saint Ignace de Loyola, Sainte Thérèse d’Avila, Sainte Bakhita.
Je préfère ceux qui sont savoureux comme Saint Agur, Saint Aubert, Saint Félicien, Saint Marcellin, Saint Nectaire !

Pas de saintes dans ce qui est savoureux ?
  Si chez elles, y a le sein gauche et le sein droit.

J’aimerai rajouter que les saints ne sont pas parfaits. Ils n’ont pas recherché la perfection mais la sainteté. La sainteté, c’est se rapprocher au plus près de l’Evangile et d’être en communion totale avec le Christ. Ouais, je sais, c’est mystérieux et un peu fou.
Le fait de savoir qu’il y a multitude de saints et de saintes, y en a même qui sont inconnus du bataillon et le mériteraient, est pour moi une des preuves que la Foi en Jésus-Christ n’est pas vaine. Tout dépend aussi de nos expériences, de nos rencontres.
Avec la vie des saints, le but est de ne pas nous convaincre mais juste de témoigner comme la vie peut être vécue autrement. Après libre à nous d’accueillir ce qui a déjà été vécu et d’agir selon nos convictions et nos croyances.
Je préfère aller visiter Saint Malo, Saint Guilhem le Désert, Saintes Marie de la Mer, Saint Tropez, Saint Symphorien sur Coise !

Les saints et saintes ne sont pas des surhumains. Juste des hommes et des femmes qui ont vécu à fond leur foi , et qui ont eu aussi des doutes, des erreurs etc….

Même si l’on est pas chrétien, que l’on soit athée, cela peut-être intéressant de connaitre la vie de ces hommes et femmes, et pas forcément catholique aussi. Cela permet aussi une ouverture d’esprit et d’affiner encore plus le respect que l’on peut avoir pour ceux qui vivent leur foi ou pas !

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Saint Bonnet le Froid (C’est l’une des rares photos de statues de saint que j’ai pris en photo :-D)

 

Mauvaises expériences, apprentissage de la vie ?

Aujourd’hui, je souhaite partager avec vous quelques mauvaises expériences pour illustrer que je porterai toujours mes valeurs quoiqu’il en soit : Ne jamais généraliser et toujours garder l’esprit ouvert, sans juger.

Ces faits se sont déroulés quand j’étais jeune ado, en 93-95 !

Juillet 93. Camp scout en Bretagne. Ce fut mon premier camp scout, en bleu. J’avais déjà été trois ans en tant que louveteau.Il faisait doux , un grand soleil (T’es sûr que c’était en Bretagne ? ). Trois jeunes plus âgés que moi m’avaient emmené un peu à l’écart du camp. Ils m’avaient enlevé la cheminée puis m’avaient ligotés avec une corde rêche. Puis ils m’ont trainés par terre en me fouettant avec des branches de conifères. (Pourquoi tu t’es laissé faire ? ) Sans doute, j’estimais que c’était un rite de passage. J’étais naif à l’époque. J’en fus quand même mortifié et quand un des chefs scouts a vu mon torse ensanglanté, j’ai du expliquer pourquoi et les jeunes se sont bien fait remonter les bretelles. (Ils n’ont pas des bretelles, les scouts !).  Cette expériences ne m’ont pas fait dégouté du scoutisme car je savais très bien que ce n’était l’affaire que de ces trois jeunes qui voulaient trouver un bouc-émissaire, un souffre-douleur. (T’as été gâté quand même de ce côté, même au collège). Ce n’est pas la peine de faire jouer les violons.

5 février 1995 à 15h, un dimanche ensoleillé, température fraîche mais pas désagréable. J’enfournais mon vélo pour aller voir un copain. A peine sorti de la maison, au carrefour, trois jeunes d’origine maghrébine me barrait la route. Deux à vélo et un à pied. Petite appréhension. Je continuais ma route à passant à coté de celui qui était à pied. Ce dernier, rapidement, donna un coup de pied dans mon vélo. Je tombais sur la route puis machinalement, je m’agrippais à mon vélo. Le piéton tenta dé récupérer mon vélo en me frappant sur la joue pleins de fois. Je criais plusieurs fois « Au secours, au voleurs » et ils partirent tous les trois. Je fus sonné pendant quelques secondes, soulagé d’avoir gardé mon vélo. Je rentrais chez moi en tremblant. Ma famille était à l’étage. J’étais resté seul à pleurer dans le salon puis je suis allé voir mes parents. Mon grand frère qui m’avait vu tout rouge, partit à la recherche de mes agresseurs en vélo. Il revient plus tard penaud.
Quelques jours plus tard, trois jeunes d’origine maghrébine (pas ceux qui m’avaient agressé) allaient me croiser dans une ruelle près de chez moi. Une peur m’envahit mais je restais juste prudent, pas méfiant.
Bref, cette expérience ne m’a pas fait devenir xénophobe. Je ne me suis pas dit que tous les jeunes maghrébins étaient des voleurs. Parce que je savais très bien que la généralisation n’avait aucun sens. (Mais qu’est-ce qui t’a aidé a ne pas t’enfermer dans la crainte et la peur ? ). Attends, j’ai encore quelques appréhensions enfouies, aujourd’hui, si je croise une bande dans la rue, je ne peux pas m’empêcher d’avoir une crainte mais j’arrive à me raisonner. Ce qui m’a aidé ? Ce sont les lectures et des échanges interculturelles. Quand j’étais plus jeune (de l’âge de 2 ans à 6 ans), j’ai cotoyé à l’île de la réunion des enfants de toutes origines, pendant 4 ans.

Je dirai que c’est aussi ma foi chrétienne qui m’aide toujours à croire en l’autre, parce que je crois en un Dieu d’Amour, complètement loin de l’image que nous pouvons avoir d’un Dieu qui juge, qui ignore, violent. (Paf, ça y est, t’avoue que tu crois en Dieu. Tu vas te faire cataloguer, étiqueter. Tu partages comme ça, en public ? ). Et alors, je ne peux pas renier une partie de ce que je suis. Parce que j’en ai aussi eu des mauvaises expériences dans l’Eglise.  Avec un prêtre par exemple, qui m’a humilié en public quand j’étais servant d’autel, parce que je n’avais pas entendu une consigne. Comme j’avais déjà rencontré d’autres prêtres bienveillants, je compris que c’étaient avant tout des hommes avec leurs qualités et défauts, avec leurs personnalités, leurs souffrances. Qui suis-je pour juger ?

Bonnes ou mauvaises, les expériences nous fortifient malgré les douleur, les galère, les désillusions, les larmes (ça va, n’en fais pas trop non plus, arrête les violons aussi) ! Facile à dire quand on ne vit plus cette souffrance.

En tout cas, je vous souhaite de vivre de belles rencontres, de belles expériences pour contrebalancer les mauvaises expériences et les regarder de manière plus apaisée !

Le conte du cri de bébé

Il était deux foies qui se concertaient pour intégrer le corps d’un petit bonhomme à naître. Le cœur, avec un ton sans émotion voulait presser la situation. C’est le cas de la vessie qui voulait faire sa petite place en attendant qu’un foie prenne sa place. Gonflés à peine, les poumons chuchotaient que l’heure n’était plus aux palabres. Une crise de foi était en cours. Le cerveau se mit à vibrer de colère et envoya des décharges. Les membres du petit bonhomme firent pleuvoir des coups contre la paroi maternelle. La rate riait jaune mais l’intestin le remit en place. Histoire de mieux digérer la situation. L’estomac en avait gros sur la patate. Il a dû abuser d’acides et il fut complètement shooté. L’œsophage essaya de contrôler la situation. La thyroïde envoyait pleins d’hormones pour décider et clore le problème. Le compte à rebours fut lancé et n’allait pas tarder à se mettre au rouge. Le cervelet émit des signaux d’alarme et les artères fonctionnaient à merveille, heureusement. L’information passait sans bouchon. Manquerait plus que ça. Que les canaux sanguins deviennent le périphérique de Paris aux heures de pointe.

Enfin, l’un des deux foies déclina et laissa sa place. Ce sont les reins qui ont pu calculer le coup de la diplomatie et de la séduction.

Et c’est ainsi que le petit bonhomme put sentir en lui une tempête se calmer malgré des douleurs insoutenables. Il poussa un grand cri de soulagement quand il émergea de son cocon de la neuvaine infernale.

Voilà pourquoi le bébé crie, à cause des histoires de pouvoirs entre les organes qui veulent avoir la meilleure place.