Une balade infernale dans le Pays Basque espagnol

Dès le début, cela sentait l’embrouille.
Je suis parti avec de quoi manger et boire certes, mais j’avais oublié mon portable à la maison et surtout une carte.
Arrivé à mon point de départ à 7h, en voiture, je m’étais mis quand même en route pour ma marche de déconnexion totale.
Je ferai juste une bonne matinée de marche, initialement 3h !

Après une sacré descente, j’arrive à un pont passant au dessus d’une rivière. Dans ma tête, c’est le Baztan et je ne voulais pas le traverser. Je reste donc du bon côté, dans mes souvenirs.
C’était un chemin assez bétonné et qui serpentait avec de sacrés montées.


Je ne me suis pas inquiété même si dans un topo, ils disaient que c’était une balade familiale.

Et là, le chemin s’arrêtait après une bonne descente au bord de la rivière. Un vélo était stationné. Comme il n’y avait aucune indication depuis le début, j’ai dû choisir mon chemin.
Ce fut le début des emmerdes.
J’ai arpenté des sentiers boueux, passé dans une grange abandonné pour aller de l’autre côté, monté à 15% au moins pendant 20 minutes.

Vous allez me dire pourquoi je ne me suis pas posé des questions.
Un peu obstiné, j’ai quand même continué ma route à travers une belle forêt de hêtres bien moussu.
Enfin arrivé à un carrefour avec une borde, une maison pouvant servir d’abri, j’ai dû prendre une décision. J’étais complétement perdu. J’en étais certain.

Un coureur était passé rapidement sans que j’ai pu l’arrêter puis enfin, un Vététiste espagnol. J’ai pu demander ma route, en espagnol. J’ai cru comprendre que je n’étais pas loin.
Je continuai donc ma route.


Mais hélas, 3 fois j’ai rebroussé chemin.
La première fois, j’ai atterri dans un pâturage où les nuages m’enveloppaient doucement.
La deuxième fois, j’avais une vu sur une plaine du côté espagnol et je me disais que j’étais allé trop loin.
La troisième fois, je suis arrivé sur une maison fermée, dans une impasse.
Et là, la bruine commençait à tomber.
Je n’en pouvais plus et mes jambes commençaient à être douloureux.
J’avais déjà marché 3h.

Je décidais de rebrousser chemin en espérant bien reconnaitre les sentiers.


J’ai croisé une ramasseuse de champignons d’espagnol qui me disait qu’Alizkando n’était pas loin. Puis au fil de la conversation, elle me parlait d’Elizando qui était à 8 km.
J’étais vraiment égaré et je ne comprenais pas comment je m’étais planté à ce point.

Le retour fut très laborieux car j’errais dans une forêt profonde, dans des petits vallons. Je n’en pouvais plus. J’appelais au cas où ! Seul l’écho voulut me répondre. C’était gentil de sa part !
Tout au long de mon chemin, j’ai chuté plusieurs fois et j’ai pu me rattrapé de justesse au risque de tomber dans la pierraille humide.
Je me faisais pleins de films où on devait partir à ma recherche, retrouver mon corps paumé dans la montagne.
J’ai ralenti mes pensées car cela ne servait à rien et je pouvais paniquer et me faire mal pour de bon.
Je pensais à ma femme et ma fille, à mes amis.
Fallait que je continue et persévère.

Enfin, après 2 heures de marche sans savoir où j’étais, en découvrant des bâtisses abandonnées, et des rebroussages de chemin laborieux, je reconnus enfin ma route.
Je rationnais ma bouteille d’eau et ma réserve de fruits secs.

Je retrouvais le fameux pont du début et retrouvais avec plaisir ma voiture.
Je regardis l’heure : 15h20.
J’étais parti à 7h00.
J’avais marché 8 heure en enlevant quelques pauses.
Je n’avais jamais marché autant et mon pic-nic m’attendait dans le coffre.

De retour à la maison et après une bonne douche bien méritée, je regardais enfin la carte.
Et là, j’avais compris.
Je m’étais planté dès le début.
Il fallait vraiment prendre le pont et le chemin était beaucoup plus facile.

La balade que j’ait faite, je ne le recommanderai à personne ! 😀

Moralité : Prenez une carte !

Toujours se rappeller

Toujours se rappeler que la vie est un chemin,

Un chemin qui peut s’arrêter le lendemain.

Mais que ce chemin est appelé à s’enrichir,

A être labouré, fructifié avec pleins de rires.

Hiver (2).JPG

Toujours se rappeler que rien n’est acquis.

Tout se travaille comme le lien, la santé

Tout est à prendre soin avec simplicité,

En s’abandonnant à l’imprévu.

Cela ne veut pas dire ne plus rien maîtrisé.

Au contraire, c’est garder le contrôle de sa vie

Sans se crisper, ni être agrippé, tendu.

Plus facile à dire que de faire, mais l’aventure en vaut le coup.

Nous sommes appelés à s’émerveiller, à se réserver des moments de pauses

Pour se ressourcer et être disponible aux autres, rester en lien

Toujours se rappeler à vivre, à revoir ce qui nous est essentiel.

C’est comme des formations que l’on fait tout au long de notre vie professionnelle.

Se reconnecter à l’être humain, à la nature, aux énergies positives.

Ce sont les rappels qui nous font avancer

Et font vivre ce que nous sommes.

 

Chaque jour, j’essaie de faire quelque chose de nouveau,

De faire des découvertes, de contempler et de prendre du temps avec les miens.

Depuis quelques jours, je me lève plus tôt le matin pour un éveil corporel,

Pour écrire, pour lire un paragraphe inspirant et me caler des objectifs positifs pour la journée.

Je suis beaucoup plus productif le reste de la journée et cela fait un bien fou.

Mais parfois, cela demande des efforts comme tout travail mais ce n’est que bénéfique.

 

J’avais envie de partager avec vous mes réflexions du jour à la suite d’un stage de théâtre, et surtout suite à la lecture d’un texte écrit par une jeune femme qui allait mourir. N’attendons pas demain pour être lucide, et pour prendre la vie comme un vrai cadeau malgré les tracas quotidiens.

Rien ne m’empêchera d’avancer

Malgré la tristesse, malgré les deuils ou les colères,

Toujours je m’avancerai vers la vie, la joie, la sérénité.

Même si je tombe une fois ou plusieurs fois, je me relèverai

Non pas en serrant les dents mais en respirant, en y croyant.

Ce n’est pas de la folie de croire que l’on peut toujours avancer

Mais c’est du courage et de la persévérance.

Malgré des souffrances, des trahisons, j’avancerai selon mes valeurs,

Avec mes rêves, mes projets, mes fiertés d’avoir fait ce que j’ai pu.

Quand je dis avancer, ce n’est pas aller droit contre le mur sans écouter les conseils, les avertissements. C’est pouvoir continuer sa route avec vigilance et accueillir ce qui peut m’aider à franchir les obstacles, à les contourner si besoin pour éviter de tomber dans des gouffres sans fond.

Même si je suis triste, rien ne m’empêchera de goûter à des moments de joies.

Même si j’ai tout pour être heureux, rien ne m’empêchera d’avoir des moments de colère et de ras-le-bol.

Si tu m’ordonnes de me taire, rien ne m’empêchera de parler avec d’autres moyens avec des gestes, des dessins, de la musique et de dénoncer vos affaires crapuleuses.

Si tu m’ordonnes de fermer les yeux, rien ne m’empêcherai pas d’entendre vos pulsations, vos silences comploteurs, vos pas qui en disent long sur vos affaires louches et de fuir vos cruautés.

Si tu me coupes les jambes, rien ne m’empêchera pas d’avancer avec la force de mes bras, avec la volonté de vivre.

Si tu dresses des murs, des fossés, des barbelés hauts de 6 mètres, rien ne m’empêchera d’essayer de passer de l’autre-coté et de trouver un coin de paradis.

A chaque fois qu’un obstacle me tombera dessus, j’en ressortirai plus fort, plus déterminé.

Qui es-tu donc toi pour m’empêcher de vivre, de vouloir me déshumaniser comme si je n’avais aucune ambition, aucune valeur ajoutée ?

Qui es-tu donc pour m’empêcher d’aller à un endroit plus tranquille loin de la guerre, loin de la violence ?

Est-ce qu’on empêche des occidentaux ou des gens riches de s’installer dans d’autres pays que la leur ?

 

A-t-on le droit d’empêcher une personne de vouloir fuir les violences, les cruautés, la mort ?

 

Rien ne m’empêchera de croire en un monde meilleur, de croire qu’un jour enfin l’Europe ouvrira ses frontières, ira à la source des problèmes migratoires, et en assumant ses responsabilités.

Rien ne m’empêchera d’être ce que je suis, malgré mes fragilités, malgré ce que peuvent dire les autres de manière négative.

Rien ne m’empêchera d’agir en connaissance de cause, avec discernement et d’assumer les conséquences.

Qui peut donc peut m’empêcher d’écrire mes convictions, mes valeurs, mes rêves ? Personne.

 

Je souhaite du bon courage pour tous ceux qui peinent et je me réjouis pour ceux qui arrivent à se relever et à continuer malgré tout.

La route d’Eddy – 2

Douleur insoutenable au genou et à la tête. Il se retrouve au seuil de la tour, plié en trois, complètement groggy. Eddy essaie malgré tout de reprendre sa respiration avec des râles de temps en temps.

Je sais Aline. Je respire. Il me faut reprendre mon souffle. Ne pas se laisser aller. Je te promets ma douce de persévérer coûte que coûte.

Il rampe vers son sac malgré le sol sec et rocailleux. Il trouve sa trousse à pharmacie. Antalgiques et bandages pour caler son genou. Il n’a rien de cassé. Juste un énorme hématome. Malgré un lancement fulgurant au niveau de la rotule, il est rassuré. Ses mains tremblent et un sanglot lui prend à la gorge. Eddy tente de se contrôler, de reprendre souffle pour ne pas perdre pied.

Il lui semble apercevoir une ombre descendre de la tour.

Une peur l’envahit comme si un démon du passé veut le reprendre dans sa folie. Non, il n’est pas fou Eddy. Il était juste désespéré. Comment aurait-il pu vivre serein après ce qu’il a vécu ? Il a envie de crier et d’hurler sa rage pour le faire fuir. Reprendre raison, rester lucide.

Allons-y Aline. Je refuse de retomber une fois pour toutes. Je sais que je suis coupable mais il faut tourner la page une fois pour toute. Coupable mais pas responsable. Comment les autres ont-ils pu comprendre, juger ce que j’ai vécu ? Que savent-t-ils de mes douleurs, du poids que je porte ?

Aline, j’aurai tant voulu que tu vives. J’aurai tant voulu entendre tes cris pendant que je dormais.

Eddy reprend son bâton, se redresse difficilement. La douleur passe doucement. Eddy arrive à avancer malgré tout. Il boite tout en délicatesse. Son sac à dos lui semble moins lourd. Etrange sensation.

Un cerf surgit de la forêt, majestueux avec ses bois ramifiés. L’animal s’arrête, fixe du regard Eddy. Fier, il reprend sa route tel Artaban*.

Oui, Aline, de la mesure en toute chose. Redevenir fier mais pas prétentieux. J’ai pris ma décision.

(A suivre…)

*Fier comme Artaban : Cette expression est une référence au roman historique « Cléopâtre », paru au XVIIe siècle. Un des personnages, Artaban, était un individu extrêmement arrogant et fier. Depuis cette époque, « fier comme Artaban » est restée et désigne une personne trop prétentieuse. Source : L’internaute.

Episode précédant : La route d’Eddy – 1

Une photo, une histoire: Valentin – 2

Retraite Chalais (24)

C’est Gloria. Elle a eu le cran d’aller voir Valentin. Pourtant, son père lui avait interdit d’aller le voir. Par peur. La vie de Valentin a changé du jour au lendemain. Pendant que Martha s’occupait de la cuisine ou bien du ménage, Gloria stimule ses jambes. Elle les masse en le regardant d’un air confiant. Puis un jour, Il essaie de se lever. Un premier pas. Il manque de tomber mais Martha et Gloria le soutiennent. Tremblements et respiration forte. Chaque jour qui arrive, il fait un pas de plus. Valentin sent en lui une détermination à vivre et à se venger. Mais pas à se venger par la violence. Il a une idée derrière la tête. Il s’entraîne à marcher de plus en plus loin dans la maison. Quand la marche ne le fatigue plus, il prend la décision avec Gloria d’aller voir chaque habitant à la nuit tombée. Un à un pour parler de son plan. Pour sauver le village, pour relever la vallée. Il aime aller par la porte dérobée de son parc, le matin, pour espérer, car il a pleins de projets et de vengeance sereine.

De manière discrète, il prend le temps de visiter les peureux, les têtus, les solitaires. Il souhaite rompre le visage de l’ignorance, de la crainte pour aller à la rencontre. Bien sur, il se heurte à l’agressivité mais il prend patience. Il ne force pas la liberté de l’autre. Il tape juste à la porte, s’annonce et attend. Puis il reviendra sans cesse avec douceur et tendresse. Gloria a réussi à convaincre son père de préparer le plan de Valentin. L’hiver passe alors que chaque villageois a été interpellé par la vigueur et le courage de Valentin. Ils se sont tous préparés pour le grand jour. Cela se passera au printemps où ils devront affronter leurs peurs.

( A suivre…)

L’importance du témoignage

Qu’est-ce qu’il y a de mieux qu’un témoignage pour toucher les gens et les aider à réfléchir ?

Un témoignage pour faire vivre une expérience, une vie menée de façon particulière, différente comme chacune des personnes.

Certains peuvent se dire qu’ils n’ont rien à témoigner alors que c’est faux. Nous avons tous un grain particulier, un trésor enfoui en nous qui ne demanderai qu’à sortir et à enflammer le monde.

Le témoignage n’est pas forcément des paroles, un discours devant un public mais c’est aussi la façon de vivre avec les autres vécus dans la sincérité et la simplicité.

Un très mauvais orateur peut très bien toucher les personnes avec sa façon d’être, avec sa façon de regarder chacun et d’agir avec sagesse.

Le meilleur témoignage est la rencontre car un lien peut se créer, se jouer même si en lisant une autobiographie, un interview peut tout aussi être bouleversant.

Le témoignage, pour ma part, touche quand c’est vécu de façon juste et sincère. Une relation de confiance se joue entre le récepteur et l’émetteur.

« S’il y a réussi à vivre comme cela malgré ce qu’il a vécu, alors je pourrai réussir. » Imaginez si la personne prend conscience plus tard que le témoin était un escroc. La trahison peut causer des blessures profondes.

 

Je vous souhaite d’entendre, de lire des témoignages et qui pourraient épicer votre vie ou bien vous réconforter. Puis n’ayez pas peur de témoigner. Votre vie n’est pas si anodine que vous pourriez le croire. Et elle peut toujours grandir la flamme qui est en vous, le grain de folie qui vous épanouirait de façon croissante.

Alors confiance et persévérance, jamais seul.

Même un seul de tes pas

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Même un seul regard, un seul de tes mots

Reconnaissant son être et ses maux,

Sa mémoire ne l’oubliera pas de sitôt.

Il continuera à espérer sans être pataud.

Même une seule caresse sur son visage figé,

Il continuera à sentir, à aimer, à piger

Ta présence à ses côtés, immobile.

Son sens de la vie aura toujours un mobile.

Même si tu l’as à peine parlé, à peine croisé,

S’il a été touché, il se souviendra de toi.

Le temps n’a pas de prise sur nos joies prisées

Gardées au fond de nos mémoires qui se déploient.

Même si l’âge nous cueille dans la faiblesse,

Notre corps restera marqué de nos victoires

De nos quotidiens, de nos belles histoires,

Même si des trous viennent et nous blessent.

Continue à semer avec ce que tu es, avec ce que tu fais.

Des mercis inattendus viendront dans un certain temps.

Plus nous nous laissons surprendre, plus c’est un bienfait

Qui nous aidera à croire, à avancer dans l’instant.

N’aie donc pas peur de faire le premier pas

Même s’il est tout petit, presque insignifiant.

En mettant toute ton énergie, il deviendra vivifiant

Et jaillira plus loin que tes rêves sans trépas.