Depuis 10 jours, j’a commencé mon travail d’animateur en EHPAD, pour un remplacement de trois mois. Avec mon diplôme d’éducateur spécialisé en poche et quelques expériences dans l’animation, la direction a souhaité que j’anime le lieu de vie habité par 85 résidents. J’ai presque carte blanche, étant donné que je suis juste de passage. Je fais avec les moyens du bord, et en appréhendant le matériel d’animation au fil des jours.
La première semaine, j’ai surtout rencontré les résidents, un par un, en prenant le temps d’échanger avec eux, puis d’échanger aussi avec les infirmières, les aides-soignantes etc… J’ai déjà vécu de très bons moments et je me sens vraiment à ma place. Je souhaite vraiment que chaque personne puisse vivre le quotidien le plus sereinement possible dans la joie et le rire. Je sais, je ne peux pas m’empêcher de faire le clown dans les couloirs.
Certaines personnes ne pourront pas participer aux animations à cause de leur incapacité physique à se déplacer. Alors je mets un point d’honneur de venir leur dire bonjour, d’échanger quelques mots avec eux chaque jour. (Je vous rassure, je ne vois pas les 85 résidents par jour individuellement :-D).
La deuxième semaine, j’ai commencé mes premières animations avec des groupes de 4 personnes. La première animation fut un échec car les personnes s’étaient ennuyés car j’avais proposé un Vrai-Faux trop compliqué. L’une d’entre elle s’était exclamée à une dame de l’accueil après l’activité: « Oh ça occupe ! ».
Il est vrai que je redécouvre la gériatrie, les troubles cognitifs après quelques années loin de ce domaine. Je vais encore continuer à apprendre, à me former jour après jour même si j’ai des connaissances, un peu de pratique malgré tout.
Dans les jours à venir, je vais expérimenter un nouveau support d’animation qui est le Tovertafel ou Table magique : « Des projections lumineuses interactives et ludiques qui incitent les personnes âgées à réagir physiquement et socialement. » Affaire à suivre donc !
Allez une petite anecdote :
Alors que je faisais le tour des pensionnaires de l’EHPAD, je m’arrêtais devant une chambre grande ouverte et vérifiais ma liste de personnes que j’avais vu ou pas. Bizarre, je m’étais dit car il me semblait bien que j’avais vu Madame X correspondant au numéro de la chambre mais je ne me souviens pas de la chambre. Et là, j’entends une petite voix : « Je suis là ! ». Effectivement, c’était bien Mme X assise discrètement sur un fauteuil dans le couloir. Exactement là où j’avais discuté avec elle il y avait même pas 10 mn. Coup de fatigue car fin d’après-midi, après avoir discuté avec au moins une quinzaine de personnes dans la journée! Elle a bien ri et moi aussi.