Je suis en colère

Je suis en colère,
Ma tête expulse l’air
Formant un orage,
Plein de rage.
Mes poings se pressent
J’aimerai tout casser,
que tout disparaisse
Tout fracasser.
Ma gorge se noue.
J’aimerai crier
Tel un loup
Furieux, enragé.
Ma poitrine se comprime.
J’aimerai injurier
Cracher mon venin
être ordurier
Sans lendemain.
Je suis en pétard,
J’aimerai vociférer
Accuser sans fard
Et rabaisser.
Je suis furieux,
Mes mots sont laborieux.
Je suis dans la tourmente
mes pensées écumantes.

Mais je sais que la violence ne résout rien.
Alors je m’en vais m’isoler
Me dépenser, me défouler
Comme un saurien
Me détendre, respirer
M’exprimer par l’art ou le sport.
Suer, faire pleins d’efforts
Se fatiguer, transpirer.
Puis s’autoriser à pleurer,
Se laver l’âme et récupérer.

Et quand c’est possible,
Se dire les choses en vérité
Les douleurs invisibles,
Les reproches immérités.
Essayer de se comprendre,
D’être entendu, reconnu.
S’accorder un silence soutenu
Et se regarder sans rien attendre.

Et quand tout est possible
Se pardonner, prendre soin
Se relever avec appoint.
Rien n’est inaccessible.
Se reconnecter à ses valeurs
A ses besoins pour les prochaines heures.
Reconstruire, avancer avec conscience
Aimer en toute confiance.

Et si je me calmais ?

Et si je me calmais

Face à la violence qui nous submerge.

Non pas pour m’écraser et subir

Mais pour prendre de la distance

Pour essayer de voir un chemin moins agressif,

Pour ne pas ajouter de la violence à la violence.

Bien sûr que la violence gouvernementale est intolérable

Qui génère des états de haine et de colère chez les forces de l’ordre,

Chez ceux qui subissent des injustices, chez ceux qui ne peuvent pas s’exprimer

A cause de leurs handicaps, maladies ou simplement qui n’arrivent pas à trouver les mots.

Et si je me calmais pour mieux revenir à l’essentiel et être dans la proposition

Au lieu de jeter de l’huile sur le feu, de critiquer, de vilipender, d’insulter.

La provocation stupide ne sert à rien. C’est utilisé par des personnes qui n’ont plus d’idées

Et qui ne savent que titiller de la violence verbale ou physique chez l’autre.

Pas simple de se calmer quand je suis épuisé, éreinté, dégoûté.

Et si nous nous apaisions ensemble au lieu de faire monter la mayonnaise

Au risque d’avoir des conséquences désastreuses dans les liens sociaux.

Invitons surtout les puissants, les élus à ne pas se laisser emporter par des injures,

Ou des raccourcis verbaux dangereux attaquant odieusement l’adversaire.

Et si nous construisions ensemble avec ceux qui sont porteurs de projets

Comme le font certains dans le mouvement Nuit Debout.

Tout n’est pas à jeter et tout n’est pas à prendre.

Arrêtons d’être sans cesse dans l’opposition radicale.

Bien sûr que je suis derrière l’ordinateur et que je ne suis pas dans les rues.

Mais cela ne m’empêche pas de m’informer, d’écrire, d’essayer de sensibiliser.

Cela ne m’empêche pas d’être ce que je souhaite transmettre à mon entourage,

Auprès des gens que j’accueille au sein de mon boulot.

Agissons selon nos possibilités avec nos contraintes physiques ou familiales.

 

Pleins de courage à chacun et chacune dans vos engagements.

Sachons ensemble construire des liens sociaux sans violence, sans haine et sans préjugés.

Une marche vivifiante

Je suis allé marcher.

En voyant toute cette foule infinie dont je ne voyais pas les extrémités, cela m’a fait un bien fou. J’ai senti une ambiance sereine, avec pour la plupart des étiquettes, des badges et même des lunettes « Je suis Charlie ». Puis des pancartes très diverses et variées.

Tous les deux ou trois minutes, il y avait une vague d’applaudissements. Je n’ai ressenti aucune tension. Par moment, un hélicoptère des forces de l’ordre nous survolait. Un sentiment de sécurité.

J’ai marché une heure et demi et j’étais encore loin de Bellecour. Cela a fait un bien fou de sentir cette solidarité et tant pis pour les récupérations politiques ou idéologiques.

Ce qui importe pour moi, c’est de respecter l’autre dans ses opinions, dans ses croyances et de pouvoir dialoguer sans craintes et sans préjugés. Voir l’autre dans toute sa dignité.

Cela fait un bien fou de savoir qu’en dehors de France, des gens sont aussi réunis contre le terrorisme.

Et maintenant, est-ce nous serons plus sensibles à la violence subie quotidiennement dans les autres pays comme au Nigéria en ce moment? Est-ce que les politiques changeront au moins quelques lignes dans le combat pour la liberté et le respect de chaque être humain? A se remettre en cause dans la gestion des inégalités qui créent des haines chez les jeunes en perte de repères et peuvent se radicaliser? A voir pour la suite.

En voyant cette foule, je me mets quand même à espérer. A espérer que tout n’est pas hypocrite.

Oui, tout est encore possible pour s’approcher au plus près de la paix et de la liberté.

Toujours je croirais

DSC_0108

 

Je voudrais toujours y croire

Même si l’horizon s’assombrit.

Nous ne vous oublions pas

Même si les puissants de ce monde ne disent rien.

A vous les victimes de la haine et de la cruauté humaine :

Les palestiniens, les somaliens, les centrafricains, les sud-soudaniens, les congolais, les peuples d’Amazonie, tous ceux qui vivent dans les bidonvilles.

Et je pourrai encore continuer.

Mais qu’est-ce qui me pousse à toujours croire en un monde meilleur malgré les flots de mauvaises nouvelles qui circulent à travers les infos ?

Tout simplement en ayant connaissance des mouvements de solidarité, de fraternité qui germent, fleurissent à travers la planète ou à côté de chez moi.

Ne laissons pas les puissants nous oppresser.

Continuons à lutter, à soutenir, à œuvrer.

Cessons de voir tout en noir

Car tout est possible si l’on commence à entrevoir des germes de solutions.

Ne restons pas seul à se lamenter ou à ressasser notre impuissance.

Mais sortons et faisons germer nos idées.

Venez, posons des actes pour avancer au lieu d’attendre!