Je suis en colère

Je suis en colère,
Ma tête expulse l’air
Formant un orage,
Plein de rage.
Mes poings se pressent
J’aimerai tout casser,
que tout disparaisse
Tout fracasser.
Ma gorge se noue.
J’aimerai crier
Tel un loup
Furieux, enragé.
Ma poitrine se comprime.
J’aimerai injurier
Cracher mon venin
être ordurier
Sans lendemain.
Je suis en pétard,
J’aimerai vociférer
Accuser sans fard
Et rabaisser.
Je suis furieux,
Mes mots sont laborieux.
Je suis dans la tourmente
mes pensées écumantes.

Mais je sais que la violence ne résout rien.
Alors je m’en vais m’isoler
Me dépenser, me défouler
Comme un saurien
Me détendre, respirer
M’exprimer par l’art ou le sport.
Suer, faire pleins d’efforts
Se fatiguer, transpirer.
Puis s’autoriser à pleurer,
Se laver l’âme et récupérer.

Et quand c’est possible,
Se dire les choses en vérité
Les douleurs invisibles,
Les reproches immérités.
Essayer de se comprendre,
D’être entendu, reconnu.
S’accorder un silence soutenu
Et se regarder sans rien attendre.

Et quand tout est possible
Se pardonner, prendre soin
Se relever avec appoint.
Rien n’est inaccessible.
Se reconnecter à ses valeurs
A ses besoins pour les prochaines heures.
Reconstruire, avancer avec conscience
Aimer en toute confiance.

Trouver des mots pour dire

Il tente de trouver les mots pour dire.

Pour se dire et comprendre. Guérir.

Apaiser les maux qui le tourmentent.

Mais il ne sait pas. Il ne trouve pas.

Ses angoisses s’éternisent et sa tête lui semble exploser.

Un rien peut l’agacer.

Il est tiraillé entre se taire et exploser.

Il voudrait bien crier mais quoi ?

Dire n’importe quoi ? Est-ce bien utile, raisonnable, justifié ?

Trouver un juste milieu, cela serait bien

Mais il ne voit pas comment il pourrait le dire.

Avec quels mots pour dire ce qu’il ressent, ce qu’il l’habite au plus profond ?

Il sait pourtant mais n’est pas certain.

Est-ce que ce sont bien ces mots-là qui l’enveloppent, le transportent.

Parfois des larmes tentent de s’échapper mais il les refoule.

Par peur d’être jugé et de se sentir dégradé, d’être submergé par ses émotions.

Alors quoi ?

Il a parfois besoin d’expirer fortement tellement il est oppressé.

Des grands soupirs pour tenter de s’ouvrir

Et d’accueillir de la fraîcheur, de la nouveauté.

Comment pourrais-t-il trouver ses mots ?

Des mots lourds ?

Des mots légers ?

Des mots tout simples et précis.

Des mots qui pourraient alléger.

Peut-être que les mots ne lui suffiront pas.

Y a aussi des mots imagés

Pour faire voyager

Des mots sonores

Qui vaudraient de l’or

Des mots tactiles

Pour des sensations subtiles.

 

 

Prenons le temps d’abord de discuter de tout et de rien, avec le temps, avec confiance.

Puis des mots sortiront en fonction du climat d’écoute, d’amitié, de bienveillance.

Nous pouvons jongler entre le rire et les larmes.

Laisser la vie émerger sans honte, sans remords.

Laisser la vie faire son chemin en lâchant ses freins, ses peurs.

Mais ce n’est pas rien.

Un cadre sécurisant nous est nécessaire pour évoluer et larguer les amarres quand nous nous sentirons prêt, un minimum.

La ballade des émotions

La Tristesse baisse la tête et avance malgré tout sur le chemin.

Elle a envie de pleurer et de s’isoler pour ne pas déranger les autres.

Peut-être rejoindre la Honte qui s’est réfugiée sous un arbre noueux.

La Colère bouillonne et serre les poings. Il a envie d’hurler

Et de tout taper sur son passage. Pour se défouler, il court

Et dépasse la Joie qui l’énerve, l’agace.

La Joie respire paisiblement avec un grand sourire,

Son regard balaie l’horizon qu’elle trouve magnifique.

Elle observe ceux qui sont restés derrière et les attends,

Sait-on jamais ?

Le dédain et Le mépris marche sur le coté, de travers pour éviter les simples.

Un petit rictus de dégoût pour signifier qu’ils ne sont pas en phase avec eux.

Ils se sentent supérieurs et ont une posture de défiance, de méfiance.

La douleur aimerait bien rejoindre la tristesse

Pour panser ses plaies et dire des mots si possible.

La nostalgie pense à ses heures heureuses perdues.

Est-ce que le futur s’annonce aussi bien. L’Inquiet marche à côté d’elle,

Se cramponnant à son bras. Moins que l’angoissé qui est tendue et respire difficilement.

La peur devient bleue et tremble quand elle voit le chemin se perdre dans la forêt.

L’excitation et la jubilation ont hâte de s’aventurer et découvrir l’imprévu

Au risque de la surprise et des rencontres inattendues.

La Tendresse essaye de tempérer les ardeurs avec douceur.

Le Contentement fait office  de médiateur et marche au côté de la Fierté.

Cette dernière se réjouit de canaliser ses amies émotions,

D’essayer de les mettre à leur juste place.

Chaque émotion a son rôle à jouer dans la ballade

Pour rejoindre la Sagesse qui les attend au côté de l’Amour.