Quand je n’ai pas les mots…

Quand je n’ai pas les mots pour dire ma colère

La bile et mes tripes partent en guerre.

Quand je n’ai pas les mots pour exprimer l’injustice,

Ma respiration devient un vrai artifice.

Ma tête s’assombrit, devient douloureuse.

Mes gestes peuvent devenir dangereuses.

Et pourtant je ne veux pas crier, hurler.

Et mon manque de mots fait déferler

Des maux, des douleurs, des larmes.

Quand je n’ai pas les mots pour m’exprimer

Mon impuissance vient comprimer

Mon amour-propre, mes valeurs.

Que peut-on imaginer alors ?

Quand vient le dialogue de sourds ?

Quand rien ne vient au secours ?

Que peut-on comprendre dans la rage

Quand vient les outrages ?

Dis-moi un seul mot pour m’apaiser.

Que faire pour souffler et se poser ?

Pour baisser les armes et s’écouter ?

Va-ton rester camper dans nos positions ?

Et se laisser mourir sans conciliations ?

Vite, vite, une vraie médiation !

 

Poème écrit en lien avec l’actualité où je constate avec tristesse le dialogue de sourds entre les gilets jaunes et le gouvernement, et bien même aussi entre le gouvernement et ceux qui manifestent pour préserver notre planète.

 

Et si je me calmais ?

Et si je me calmais

Face à la violence qui nous submerge.

Non pas pour m’écraser et subir

Mais pour prendre de la distance

Pour essayer de voir un chemin moins agressif,

Pour ne pas ajouter de la violence à la violence.

Bien sûr que la violence gouvernementale est intolérable

Qui génère des états de haine et de colère chez les forces de l’ordre,

Chez ceux qui subissent des injustices, chez ceux qui ne peuvent pas s’exprimer

A cause de leurs handicaps, maladies ou simplement qui n’arrivent pas à trouver les mots.

Et si je me calmais pour mieux revenir à l’essentiel et être dans la proposition

Au lieu de jeter de l’huile sur le feu, de critiquer, de vilipender, d’insulter.

La provocation stupide ne sert à rien. C’est utilisé par des personnes qui n’ont plus d’idées

Et qui ne savent que titiller de la violence verbale ou physique chez l’autre.

Pas simple de se calmer quand je suis épuisé, éreinté, dégoûté.

Et si nous nous apaisions ensemble au lieu de faire monter la mayonnaise

Au risque d’avoir des conséquences désastreuses dans les liens sociaux.

Invitons surtout les puissants, les élus à ne pas se laisser emporter par des injures,

Ou des raccourcis verbaux dangereux attaquant odieusement l’adversaire.

Et si nous construisions ensemble avec ceux qui sont porteurs de projets

Comme le font certains dans le mouvement Nuit Debout.

Tout n’est pas à jeter et tout n’est pas à prendre.

Arrêtons d’être sans cesse dans l’opposition radicale.

Bien sûr que je suis derrière l’ordinateur et que je ne suis pas dans les rues.

Mais cela ne m’empêche pas de m’informer, d’écrire, d’essayer de sensibiliser.

Cela ne m’empêche pas d’être ce que je souhaite transmettre à mon entourage,

Auprès des gens que j’accueille au sein de mon boulot.

Agissons selon nos possibilités avec nos contraintes physiques ou familiales.

 

Pleins de courage à chacun et chacune dans vos engagements.

Sachons ensemble construire des liens sociaux sans violence, sans haine et sans préjugés.