Diagnostiqué !

Ce lundi, je suis parti à l’hôpital pour faire une batterie de test. Je n’avais pas très bien compris pourquoi. Une batterie, c’est ce que ma mère m’avait dit. J’ai dû louper le collège et rencontrer plusieurs médecins et d’autres personnes. Cela a duré une semaine. Pour mon bien, m’avait-on dit !

Et maintenant ? J’ai rencontré une psychologue, un neuropsychiatre, une orthophoniste, une psychomotricienne, un psychiatre, et des noms bizarres dont je ne me souviens plus.

A cause de cela, j’ai loupé mon activité favorite telle que le rugby que j’avais le lundi soir et le mercredi après-midi. J’ai pu rentrer dormir à la maison mais dans la journée, j’ai dû attendre parfois longtemps dans une chambre avant de voir une personne. Oh j’avais quand même des revues de gamins et du coloriage.

Un samedi matin, maman a reçu le courrier. C’était pour dire ce que j’avais. Un médecin nous donnait rendez-vous dans deux semaines pour en parler.

J’ai un syndrome de Doctuche de Mortan. Je suis dysprachique. Je suis dysfolique. Je suis dysmorphique et enfin j’ai une déprésurisation à tendance sicidaire.

Tous ces mots me plombent ma journée. Je ne sais plus quoi faire. Je suis un peu perdu et ma mère est complètement désorientée. Mon père ? N’en parlons pas, il est complètement ahuri et il est parti abattre des arbres qui menaçaient de tomber sur notre maison. Cela m’a donné un effet bombe atomique.

Je me sens étiqueté, ficelé, emprisonné dans quelque chose que je ne veux pas. Je sens une colère bouillir en moi et j’ai envie de pleurer en même temps.

Et mes talents, qu’est-ce qu’on en fait ? Ce que je sais faire, que vas- t-on en faire ? Est-ce qu’on va me regarder comme un syndrome à deux pattes dont il faut prendre soin et guérir les symptômes.

Je me sens à la fois perdu et lucide. Je me sens parfois naïf, idiot mais aussi j’ai des lueurs d’intelligence. C’est ce qui me rassure. Cela m’arrive d’avoir un esprit critique et je me surprends d’en avoir. Cela me fait plaisir. Mais ça, personne ne l’a relevé. Et c’est frustrant. Non, c’est pire ; C’est injuste.

Voilà, on m’a diagnostiqué ! On m’a étiqueté.

(Histoire imaginée selon des faits réels)

S’afficher handicapé?

J’ai entendu une histoire d’une dame qui demandait un pin’s pour son fils. Un pin’s avec un logo « Sourd » pour bien montrer que son fils est sourd et qu’on arrête de le regarder bizarrement car il ne réagit pas tout de suite, ou bien, il ne comprend pas donc il est idiot.
Est-ce vraiment nécessaire de s’afficher sourd, aveugle, déficient intellectuel, tous les handicaps qui ne sont pas visibles ?
En quoi un pin’s pourrait résoudre un problème de communication ?
Pour moi, cela ferait reculer et un échange n’aurait pas lieu. Tiens, il est sourd, je ne sais pas parler le langage des signes, je passe mon chemin. Il me semble que c’est vite stigmatisant.
Puis le pin’s renfermerait la personne dans son identité dans la surdité etc… Alors que la personne ne se résume pas à cela. Nous sommes tous plus complexes que cela et pleins de richesses en dehors de notre handicap. Oui, il fait partie de notre vie et il est parfois gênant dans certaines situations de la vie. Sinon, nous ne sommes pas « handicapés ». On l’est face aux autres qui sont dans la « norme ».
Alors, s’afficher ? Pas vraiment. Mais informer selon le contexte, oui quand il le faut pour ne pas être dans des situations tendues, difficiles à vivre.
S’afficher, c’est d’avance se mettre une étiquette, se classer alors que nous valons mieux que cela.
Ceux qui pensent le contraire, je serai intéressé de connaitre leur avis !