Chroniques d’un éducateur #23 Etre éduc en foyer d’accueil médicalisé et écolo, est-ce compatible ?

Bonjour tout le monde, depuis début novembre, j’ai commencé un CDD de trois à temps partiel dans un foyer d’accueil médicalisé que je connais très bien. Les retrouvailles furent bien sympathiques après un mois d’absence. Et oui, j’avais fait une formation d’un mois en langue des signes niveau A.2.

Bref, j’aborde le sujet de l’environnement avec vous au sein du travail. Un peu difficile, pourquoi ?
C’est très simple.
Je change mes gants à chaque fois que j’accompagne un résident pour la toilette ou changement de protection. (Pas couches, sinon trop infantilisant comme terme pour des adultes). Pour notre unité, je dirai 30 gants utilisées par jour. Puis les gants en papier spéciaux pour les soins. Un sacré paquet aussi ! Tout est question d’hygiène !
Ensuite, le nombre de protections et alèses jetés par jour. Je devrais m’amuser à peser les poubelles, tiens !
Enfin, les plats du traiteurs qui sont en plastique et régulièrement y a pas mal de restes qui sont jetés à la poubelle.
On parle surtout pour les déchets sanitaires et culinaires.
Pour l’eau, au niveau des douches, pour certaines personnes, je laisse couler l’eau chaude sinon ils ont vite froid. Je reconnais que je me fais facilement arroser. Bref, économies d’eau, raté. Mais à réfléchir comment faire mieux tant que cela n’impacte pas le confort des résidents. Et pour les machines à rincer la vaisselle, j’essaie de remplir au maximum le panier, ce que ne font pas malheureusement certaines de mes collègues.
Et enfin l’électricité. Les fauteuils électriques sont chargées toute la nuit. La journée, nous essayons au maximum d’éteindre les lumières qui ne servent à rien.

Personnellement, c’est ballot, je suis obligé de me déplacer en voiture (30 mn de voiture à travers la campagne). En vélo, j’aurai mis 1h30 mais de nuit et en finissant à 21h30, un peu risqué! J’espère bien trouver un prochain boulot plus accessible en transports en commun ou vélo!

Ces situations se retrouvent aussi dans les hôpitaux, les maisons de retraites etc. Comment mettez-vous la question de l’environnement au sein de votre métier ? Y pensez-vous ?

Au passage, n’oubliez pas de commander mon livre « Mots ailés d’un éduc » : https://fr.ulule.com/mots-ailes-d-un-educ/ (oui, je ne perds pas le Nord :-D)

Ma part du colibri pour préserver notre planète

Ma préoccupation pour l’état de notre planète est liée aussi à ma préoccupation pour les populations les plus impactées par les changements climatiques (tempêtes plus puissantes, sécheresses accrues, incendies plus virulents).
Même si je sais que ma part du colibri n’a pas grand impact dans le quotidien de ces populations mais au moins j’y contribue par mes actes.
Mais alors comment ?
Déjà en réduisant les déchets et en évitant au maximum la pollution plastique. Pour cela, j’achète en vrac.

Bocaux en vrac

Certes, cela prends du temps mais c’est nécessaire et parfois, ça vaut le coup au niveau prix aussi. On fait aussi les produits ménagers nous-même ! C’est plutôt ma femme qui gère le mieux. Chacun ses compétences :-D.
Pour les yaourts par exemple, je les achète en verre ou bien nous les faisons nous même !
On fait le maximum pour acheter du local et bio. Ce n’est pas simple mais on y arrive. Et on consomme beaucoup moins de viande. La seule viande qu’on mange, si cela arrive, elle vient de la ferme pas loin de chez nous qui fait de l’agriculture raisonnée. C’est une chance, en effet.
C’est vrai qu’il y a des produits qu’on ne mange plus et cela ne nous manque pas. C’est un choix et on l’assume.
Et pour les transports ?
L’avion, c’est fini. Cela fait deux ans que j’en ai plus pris et on privilegie le train comme on peut. Et on essaie d’être raisonnable en voiture en privilégiant les transports en commun.
Depuis novembre, nous avons le vélo électrique. Et nous puisons sur l’éléctricité des énergies renouvelables avec Enercoop.
Au niveau vêtements, on va dans les friperies ou bien dans des magasins équitables mais c’est rare car c’est cher malgré tout. Je fais souvent le tri dans mes vêtements et je donne le superflu.
Là où j’ai encore du mal, c’est internet car cela consomme énormément d’énergie. Netflix consomme énormément d’énergie ainsi que les vidéos. Je pense que ce n »est pas pour rien que je fais moins de vidéos et que je privilégie l’écrit.
Puis le hic, ce sont les piles auditives que je jette tous les deux semaines. Pour mon appareil auditive, je n’ai pas encore trouvé des piles rechargeables.

C’est pas seulement les actes qui sont importants mais aussi une posture envers la nature et notre environnement social. Tout est lié. Plus on est bienveillant envers la nature, les animaux, plus on est bienveillants envers les homme. Enfin, on essaie d’y tendre. On essaie du mieux que nous pouvons sans entrer dans la radicalité et d’être cohérent entre nos actes et nos paroles.
Le témoignage des pratiques est plus convainquant que forcer les gens à changer de pratique. Cela fait partie de l’éducation à l’environnement (naturel et humain).
Il y aurait une formation qui serait sympa à découvrir et à expérimenter (j’ai failli mais j’étais trop fatigué lors d’une séance) :
C’est la fresque du Climat. (cartes pour mieux comprendre le dérèglement climatique)

Alors, qu’est-ce que je veux transmettre à ma fille, à nos enfants ?
Quelle trace je veux laisser sur notre terre ?

Et vous ?


Coup de gueule d’un citoyen non-violent

Quand j’écris sur les petits bonheurs ou sur les alternatives non-violentes, je n’ignore pas la dure réalité du terrain.

Quand je partage les photos de la belle nature, je n’ignore pas la détresse de notre terre face aux multinationales avides de richesses.

Je ne souhaite pas être dans le gémissement, dans la plainte face au chaos médiatique, face à la bassesse de notre gouvernement.  Au contraire, je suis très en colère mais je n’ai pas encore les armes pour m’exprimer et proposer des solutions pour faire face aux problèmes de notre société tel que le chômage, la peur de l’étranger face à l’arrivée des réfugiés, la détresse des travailleurs face au management basé sur l’argent et la rentabilité essentiellement dans le médico-social.

Bien sûr que j’ai envie de me mettre en colère, de crier et de tout casser mais ce n’est pas la solution. J’ai de la chance, il est vrai, d’avoir des mots pour les exprimer, d’avoir des ressources et un environnement qui m’apportent une certaine sérénité.

Pour l’instant, je fais comme je peux au niveau local, en m’investissant dans une association basée sur l’accueil et l’interculturalité. Au niveau environnemental, je fais au maximum d’acheter local, bio et pourtant je ne suis pas friqué. Juste ce qu’il faut pour vivre.

Et si on arrêtait de voir les gens qui se donnent à fond dans l’écolo comme des gens qui vivent dans un monde de bisounours ?

L’écologie forme un tout prenant en compte la nature et l’homme dans son ensemble. L’argent ne doit pas être un but mais un moyen pour parvenir à des solutions viables pour chacun. C’est le sens de l’écologie humaine.

Je suis particulièrement convaincu que l’éducation peut apporter des solutions face aux radicalisations, face à l’isolement. Mais une éducation bienveillante centrée sur la personne, sur l’être-même, sur sa créativité et sa soif de connaissances. Je n’appelle pas au laxisme. Il y a un juste mesure des choses pour éviter de tomber dans la radicalisation des idées.

Nous avons tous besoin d’être en sécurité dans nos valeurs, dans nos principes, dans nos échanges avec les uns et les autres.

Je crois fermement que nous avons tous à gagner à accueillir les migrants qui arrivent chez nous et nous avons évidemment les moyens si les politiques prenaient leur courage à deux mains pour attaquer les paradis fiscaux et de ne plus céder à la corruption et à l’argent facile.

Je ne comprends toujours pas que des gens acceptent encore de voter, d’avoir confiance à nos hommes politiques vieillissants et qui se portent candidats, à ceux qui ont trempé dans des magouilles etc…

Arrêtons d’être dupes.

De quoi avez-vous peur si nous nous levions tous contre ceux qui ne soucient guère de l’humain, et qui ne cherche que du profit ?

Si vous vous sentiez soutenus par votre entourage, un groupe qui ne vous lâcherait jamais, iriez-vous au combat pour la justice et la dignité de chacun ?

Je continuerai à écrire des billets positifs parce que je crois fermement que de prendre conscience des actions qui font avancer, apportent du sens peuvent nous aider à continuer à travailler pour un monde meilleur à notre échelle.

Non,  la solidarité et la fraternité ne sont pas de la guimauve.

Faites-en au moins l’expérience et continuez à vous informer avec des sources fiables.