Qui est l’âne ? – Médiation animale

Qui est l’âne ?

Attends, je te raconte !

C’était lors de mon boulot à l’Ehpad.
Une médiation animale était en cours.

🐑 Deux moutons,
🦙un alpagua,
🐴 deux poneys
🫏 et un âne se trouvait dans un enclos exprès pour l’occasion.

Nous amenions les résidentes et les résidents dans l’enclos.

Échanges de regards,
caresses,
tête d’un poney qui se pose sur les genoux d’une centenaire aux anges en fauteuil.

Pendant que la médiatrice déambulait dans les chambres avec son poney blanc et marron,

🤠je gardais l’âne pour qu’il n’aille pas embêter les moutons et l’alpagua.

Je fus donc planté sous la bruine à maintenir le taquin à distance.

Au lieu d’attendre bêtement, je m’amusais avec l’âne et à lui murmurer des mots doux.

Bref, la médiation animale a provoqué
de jolis rencontres,
des réactions inattendues,
Une baisse de stress.

Même si certaines personnes ont refusé de sortir, j’ai pu réussir à convaincre pour certaines.

Si on se comporte bien et qu’on est bienveillant, aucun danger en vue.

Vous êtes à l’aise avec les animaux ?

Chroniques d’un animateur en EHPAD #3 Petits instants, cheval, patience

Il suffit d’un rien
Pour faire émerveiller.

Il suffit d’un regard,
D’un sourire,
D’un geste
Pour rendre sa dignité.

Pour que la personne se sente reconnu,
Considérée,
Même si elle est confuse ou ne réponds plus à nos sollicitations.

Toujours assurer une présence
Même si on a l’impression que cela sert à rien.

Cette journée là, elle est toute confuse, pleurait à chaudes larmes, se sentait perdu.
Alors je l’ai accompagné dehors au soleil. Dans le jardin.

Un cheval s’était approché d’elle.
Un moment magique suspendu.
Elle s’était apaisée.
Même si c’est pour quelques minutes.
C’est toujours précieux ces moments.

Travailler dans une maison de retraite, cela se s’improvise pas.
Les gestes techniques devraient être toujours imprégnés d’humanité :
Bienveillance, respect et Ecoute !

Alors bien sûr, par moments, c’est très pesant selon certaines personnes très énergivores.
Mais un soignant n’est jamais seul.
L’équipe est essentielle dans ce cas-là.

Oui je sais, c’est un post avec plusieurs sujets 😅

Bref, j’avance dans mon quotidien d’animateur avec des galères
mais surtout des petits moments de joies et de plaisirs précieux

De la danse sur le rythme du Zouk.
Un jeu de mémoire et des fous rires avec quelques résidentes.

Une discussion simple avec une résidente et son fils heureux qu’on prenne soin d’elle.

La semaine prochaine, je ne ferai que deux demi-journées car j’ai pas mal de déplacements pour mon travail de conférencier.

Chroniques d’un animateur en EHPAD #2 Poésie, mental, retours positifs

La poésie m’a redonné de l’énergie.

Depuis trois jours, je ramais dans mes animations en Ehpad !

Je tâtonnais.
J’expérimentais.
J’échouais.
Je me prenais des réflexions désagréables.
De la part d’une résidente.
D’une parente.

Malgré mes premiers jours fin octobre où mon énergie explosait, j’ai senti ma motivation partir.

🔴 A cause de quelques dysfonctionnements qui pèsent dans l’organisation.

🔴 Mon impuissance face aux personnes lourdement touchés par les troubles cognitifs.

🔴 un sentiment d’imposture

Bon c’est classique quand on commence une nouvelle expérience.

Il suffit de se renourrir de l’essentiel.
🟠 Pourquoi je fais ce travail ?

🟢 Et le must, c’est de s’appuyer sur des collègues avec qui ça se passe bien.

🟢 J’ai eu d’autres retours positifs comme celui du chef cuisinier.

Bref, vendredi dernier, j’ai dû improviser des jeux de mots car l’activité d’avant n’avait enthousiasmé personne.

D’abord des anagrammes.

Puis je leur ai proposé de trouver des mots qui rimaient avec Joli.
Et c’est ainsi que j’ai eu une liste de leurs mots.

Je leur ai composé ensuite un poème en une minute.
Cela les a beaucoup plus.

Nous en avons refait deux autres.
J’ai pris beaucoup de plaisir et ce fut bien agréable de les voir réagir et sourire.

Une bonne nouvelle, un autre animateur vient pour l’autre mi-temps.
Cela va créer de l’émulation et de la complémentarité !

Et vous ?
😁 J’imagine que vous avez déjà eu ces expériences de courbe de motivation et d’énergie ?

Chroniques d’un animateur en EHPAD #1 Reprise, chapeaux pour créer du lien

C’est reparti pour un tour.
Depuis le 24 octobre, j’ai repris un boulot d’animateur en Ehpad.
C’est pour l’instant un remplacement, à mi-temps.

J’avais déjà vécu cette expérience en 2020 : Animateur en Ehpad

Un nouveau lieu donc, en campagne à 25 minutes en vélo électrique.
Ces derniers temps, j’affronte souvent le brouillard, et heureusement bien équipé en lumière et gilet réflechissant.

Certes, et sur le terrain ?
Je reprends un peu mon habitude d’aller saluer les habitant(es) le matin, toujours le sourire bien sûr !


Une petite nouveauté :
J’utilise un petit accessoire pour créer du lien.
Un chapeau, point pour faire la quête, mais pour faire réagir !

« Oh, mais vous avez un joli chapeau »
« Et vous n’êtes pas ridicule, cela vous va bien »
« Vous ne ressemblez à rien » 😅

Ça a bien fait jaser dans les couloirs,
Dans les chambres
Dans le hall d’accueil.

Sortir du cadre, rien de mieux pour susciter l’attention !

Chaque jour, je tenterai un nouvel accessoire pour rompre la monotonie.

A chaque début de repas, avant le service, je passe à chaque table avec des petits jeux.
J’ai d’abord fait un jeu de mémoire, un tour de magie puis des énigmes pour faire devenir un animal, un fruit ou un métier;

Cette semaine, cela sera des chansons en vue, de la pétanque, des jeux individuels et une sortie d’un salon de thé (enfin, normalement si j’ai la voiture 😀 )

A la semaine prochaine pour une nouvelle chronique !

Un animateur en EHPAD #11 Couloirs et défouloirs

Les couloirs sont mes domaines de jeux, de présences auprès des résidents qui circulent, ou bien ceux qui sont juste au seuil de leur chambre.
Le nombre de fois que je parcours ces couloirs entre les étages, en passant par les escaliers! J’évite les ascenseurs par souci écologique et pour faire du sport 😀
Parfois, quand passent des collègues, je fais une courbette, un geste cordial ou exagéré pour ajouter une touche d’humour selon les humeurs de chacun et leur caractère aussi. Je ne fais pas les mêmes blagues à tout le monde! Je m’adapte. Parfois, je place des mots d’encouragements.
Je chantonne aussi dans les couloirs. Je tente de passer incognito mais avec ma délicatesse légendaire, cela ne marche pas.

Bref, cette semaine, j’ai beaucoup échangé avec certains résidents pour le journal de la résidence qui va paraitre mercredi prochain. C’était sur le thème de l’automne.
J’ai beaucoup apprécié cette phrase entendue d’un résident :
‘J’aime l’automne pour ces couleurs ocres mais je ne l’aime pas car il précède l’hiver que je déteste. »
Une autre personne m’a confié ses souvenirs d’adolescents quand il faisait les vendanges dans le Beaujolais.

Ce jeudi, j’ai pas mal lu des contes de Nouvelle-Zélande avec la Légende du Kiwi. Je pourrai vous la réciter presque par coeur ! Pourquoi presque ? Certains noms d’oiseaux en maori sont un peu dures à dire 😀 genre : Pipiwharauroa ! Je me suis bien amusé à faire plusieurs voix!
En début d’après-midi, j’avais réuni avec succès trois personnes dans un salon et ce fut une réussite en terme de lien social car elles ont pu échanger après même si par moments c’était un dialogue de sourds. (Domaine que je connais très bien !)

Etre animateur dans une EHPAD, c’est vraiment une vocation. On ne peut pas le faire que pour gagner des sous. (Enfin, pour le peu qu’on gagne!). Je dirai même plus quand il s’agit de prendre soin des personnes âgées dépendantes. On se doit être formé, sensibilisé, supervisé pour relire nos pratiques.

Très bonne semaine à vous et à très bientôt

Un animateur en EHPAD #10 Dans la tête d’une résidente

Depuis le temps que je voulais écrire un texte sur ce sujet, c’est fait ! Inspiré bien sûr de ce que j’ai pu observer lors de mes passages dans les chambres en animation. Bonne lecture !

C’est long d’attendre de partir
D’être aux cieux pour voir mon amour sourire.
Mes yeux se ferment chaque nuit
Pour espérer un jour sans bruits.

Entendre une douce éternité
Dans ma chambre, seule à répéter
Mes gestes et mots invisibles.
Je regarde un monde insensible.

Pourquoi suis-je né pour la liberté
Pour bientôt mourir dans la dignité ?
Pourquoi vivre et risquer l’amour
Pour s’éteindre dans la solitude des jours ?

Pourquoi vivre une vie féconde
Et gémir aux dernières secondes ?
Pourquoi avoir appris à grandir
Si ce n’est que pour souffrir ?

Peut-être que c’est dans ma tête
Mais l’invisible me foudroie, s’entête
à revenir par vagues imprévisibles
Tels des orages cévenols, invincibles.

Parfois un doux regard m’apaise
Me berce sans moqueries, sans fadaises.
Oui, je ne suis que grabataire
Et je ne peux que me taire.

Dites-moi, suis-je condamné au silence
Pour subir de la négligence ?
Je voudrais seulement mourir en paix,
Finir de vivre dans le respect.

Copyright Vivien Laplane – Septembre 2020

Un animateur en EHPAD #9 Contrat prolongé, Solitude et impuissance

Comme c’est dit dans le titre, mon contrat a été prolongé. D’un mois, plus exactement. Mon remplacement navigue donc à vue sans possibilité de faire de grands projets. Mais je suis injuste. J’ai pu faire acheter l’application WIVY pour l’établissement. Un kit d’animations et un juke-box/ karaoké sur une tablette, facile à faire en individuelle. Je m’en sers tout le temps maintenant et je suis encore plus disponible pour les résidents. Cela m’évite de perdre du temps à concevoir des animations. J’acquiers une plus grande liberté de présence auprès de résidents qui souffrent de solitude.

Même si la personne a des soins, des services de repas et de toilettes, cela n’est pas suffisant pour elle pour pimenter son quotidien. Parfois la télévision est branchée. Et d’autres chambres, d’autres personnes regardent un mur jonchés de photos de familles (Ou pas). Pas facile de faire face aux personnes qui me confient leur ennui, ou du fait qu’ils ne savent plus où elles sont. Une impuissance peut s’incruster dans notre pratique d’animateur. Quand je peux, je prends un temps d’écoute, d’échanges. Et en fonction de la personne et de la situation, je fais de l’humour. Impuissance aussi quand la personne souffre et attends qu’une infirmière vienne la soulager. Cela fait partie aussi du quotidien. C’est sûr, c’est pas une crèche où ça braille, ça vie, ça joue ! Dans les couloirs, le silence peut devenir pesant. (Des cris peuvent surgir aussi !)

Quand l’inspiration me vient, je pousse une chansonnette !
Et quand j’ai le temps je mets de la musique de guinguette!
Quand je passe furtivement, je marche à pas de loup malicieux
En saluant discrètement, d’un air point irrévérencieux !

Promis, je vous raconterai ce que je fais comme type d’animations la prochaine fois 😀
Très bonne semaine à vous !

Un animateur en EHPAD #7 Contes à volonté

La semaine dernière, j’ai donc déambulé dans les couloirs, jour après jour, étage par étage pour conter des histoires africaines.
Le mardi matin…
– Mais Vivien, tu ne bosses pas le lundi ?
Si si, je bosse juste le lundi après-midi. Je me consacre surtout aux préparatifs de la semaine et aux visites individuelles de résidents qui ont besoin d’une présence… en fait, non, pas ce lundi là car j’avais pris mon lundi pour avoir un week-end de trois jours.
Bref, le mardi matin, exceptionnellement, je suis allé conter à l’UVP, l’unité pour les personnes qui ont alzheimer. Ce fut épique et je me suis régalé. Une personne tentait de finir mes phrases, en dansant, en bougeant dans tous les sens. Parfois, c’était approprié et parfois, point du tout. Son dynamisme ne m’avait pas du tout perturbé et je m’en suis servi parfois pour mon histoire.
Lors d’une lecture d’une phrase : »Et ils dansaient à faire trembler le ciel », elle fit une remarque que j’ai trouvé très a-propos : « Pétard, ils ont bien eu du travail pour refaire le plafond ».
Le mardi après-midi, j’ai eu le seul moment de la semaine où j’ai été à l’accueil. Ce fut très calme avec seulement 10 familles qui sont venus visiter.

Le mercredi, j’ai surtout fait des lectures de contes en individuel pour ceux qui ne pouvaient pas être en petits groupe.
Le jeudi, c’était une grosse journée avec deux petits groupes au deuxième étage et deux autres groupes l’après-midi. Le matin, c’était contes et biographie d’Yves Montand l’après-midi.
Pour la biographie d’Yves montant, j’avais fait un quizz sur sa vie et une compilation d’extraits de chansons (A bicyclette, Les feuilles mortes, A paris ) et d’extraits de films (La folie des grandeurs, César et Rosalie, Jean de Florette, L’aveu, le salaire de la peur).
Petite anecdote amusante : une résidente a rencontré une demi-heure Yves Montand dans un ascenseur puis chez son beau-frère pour visiter sa soeur malade. Complètement improvisé car il rendait visite à des amis dans le même immeuble. C’était vraiment le fruit du hasard et se souvient de lui comme quelqu’un de très grand, mince et très gentil.

Le vendredi matin, je me suis consacré à l’écriture de la gazette du mois de septembre. J’avais récolté dans la semaine, des témoignages de résidents sur leur vécu à l’école. Et enfin, l’après-midi, contes pour le dernier groupe du troisième étage.

Voilà à peu près ce que je pourrai vous raconter selon mes souvenirs. Ma mémoire  fonctionne encore à peu près !

 

 

 

 

Un animateur en EHPAD #7 Une présence pour un sourire et la fatigue du masque

Un retour d’une résidente m’a particulièrement amusé. Je venais juste lui dire bonjour dès le matin et elle était contente de me voir. Puis ajoute : « J’ai bien dormi grâce à vous ».
Etonné, je lui demandais pourquoi. Une réponse toute simple : « Parce que vous venez me voir chaque jour et vous me faites rire ! ».
Cela résume bien en fait le sens de mon métier. Apporter une présence, un lien, un sourire pour égayer ces personnes très dépendantes.

Puis je voulais aborder avec vous la question du masque. Je me suis rendu compte de l’impact sur le moral que cela pouvait avoir en terme de communication. Les malentendus sont plus courants. Je fais répéter encore plus, surtout les familles qui ont des masques en tissus ! Et cela devient lourd pour les résidents et résidentes. Car ces personnes ne voient pas nos expressions même s’ils peuvent sentir nos réactions à travers le ton de notre voix ou notre regard. Mais cela n’est pas suffisant.
Personnellement, cela me fatigue même si je sais que cela a du sens pour protéger les autres, pour empêcher le virus de se propager. Je pourrai être asymptomatique. Je me lave les mains un nombre incalculable. Mais ça vaut le coup pour leur santé !

Bon, revenons aux faits tout simples. J’ai fait projeté un documentaire pour 8 huit résidents sur « les plus beaux sentiers du monde ». ce fut très apprécié. J’ai apporté mon propre ordinateur pour ne pas avoir de soucis techniques. Puis le matin, j’ai pris mon habitude aussi de distribuer le journal à ceux qui y étaient abonnés. Une résidente me surnomme « le facteur ».

Cette semaine, je vais faire ma tournée de contes africains dans les étages. Affaire à suivre !

Un animateur en EHPAD #6 Quand la passion s’y faufile

Comme tous les matins, je fais mon petit tour pour saluer les uns et les autres. Pour certaines personnes, cela leur suffit pour ensoleiller leur journée. Ensuite, en concertation avec l’équipe soignante, je privilégie deux ou trois personnes qui ont besoin de soutien, de stimulation à travers une présence, une musique que je trouve sur ma tablette ou bien une discussion à bâtons rompus. (Quand j’arrive à récupérer une perche que pourrait me tendre l’autre personne).

De temps en temps, je me suis occupé de l’arrosage sur trois points de la propriété. A l’un des endroits, devant l’unité de vie protégé, j’ai arrosé une enfilade de buissons. Comme il y avait quelques personnes qui m’observaient, je n’ai pas pu m’empêcher de danser avec le tuyau, de faire le lasso avec le jet d’eau. Cela n’a pas loupé, je me suis bien trempé. L’arroseur arrosé ! Il faisait bien chaud et cela ne m’a pas dérangé du tout. Heureusement, mon appareil auditif a échappé au naufrage !

Et l’après-midi ? J’ai accompagné quatre personnes pour une séance de table magique, ensuite revue de presse ! Ah oui, j’oubliais, j’ai fait une projection d’un film dont l’installation du home cinema dans la salle de restauration a été laborieuse. Nous avons regardé  « Le chômeur de Clochemerle » avec Fernandel. C’est amusant ! Pas prise de tête.

Ce fut ce vendredi dernier que j’ai pris deux immenses plaisirs. Quoi donc ?
Tout d’abord, pour remettre à jour le fichier des résidents, j’ai pris ces derniers en photo. De très bons moments à part quelques rares personnes qui ne voulaient pas être pris dans la boite. J’ai utilisé mon appareil photo personnel et c’était très appréciable.
Et enfin, j’ai raconté une histoire africaine devant quatre résidentes. Je l’avais encore dans ma mémoire et j’ai pu faire plusieurs voix et mimé des scènes cocasses. Une des résidentes a apporté sa touche finale à la fin de l’histoire : « Tel est pris qui croyait prendre ».

Les visites des familles vont enfin reprendre en ce début de semaine. Il n’y a eu aucun cas en plus et c’est tant mieux.

C’est reparti donc pour une nouvelle semaine !
Belle journée à vous !