Et si on essayait ?

Dis, si on essayait de s’écouter, juste un instant
En mettant de côté ses préjugés, ses peurs.

Pas facile déjà, ça s’apprend. Faut déjà se connaitre.
Puis nous avons aussi tous et toutes des façons de comprendre.

Bien sûr, on peut toujours essayer de se respecter, de respecter l’autre
De faire un effort pour ne pas assouvir ses instincts primaires.

Fait attention au vocabulaire quand même. L’un peut se sentir attaqué
Ou bien c’est incompréhensible pour l’autre
.
Essayons de se comprendre alors, d’aller à la rencontre de l’autre
Et mettre de côté ses convictions, ses valeurs durs comme le roc.

Ce n’est pas simple, tu penses bien en fonction des expériences de chacun.
En fonction des rencontres qu’ils font, cela leur confirme ou pas
leur façon de voir la vie.

Et si on essayait de faire un effort quand même, de reconnaître l’autre
dans ce qu’il est, avec ses souffrances, ses joies, ses valeurs.

Tu voudrais reconnaître une personne qui serait raciste ? xénophobe ?  homophobe ?
antisocial ? psychopathe?  intégriste ? Ceux qui bafouent la dignité humaine et la nature ?

C’est difficile d’essayer, j’avoue ! Mais c’est ça aimer l’homme, dans ce qu’il a de plus beau et ce qu’il a de plus mauvais. On peut essayer l’autre de faire prendre conscience que la vie a un autre sens que l’irrespect, l’immoral, la recherche de profit, de vouloir vivre ses pulsions.

T’en demandes beaucoup quand même. Tout dépend aussi de notre éducation, dans quel environnement tu as été élevé, de notre histoire, de notre culture.

Je sais bien, on n’est pas sorti de l’auberge avec tous ces diversités. Cela demande de réfléchir à notre condition humaine et de savoir prendre le temps de poser les bonnes questions comme : Qui suis-je ? Quel sens a ma vie ? Quels sont mes priorités ? Suis-je heureux ?

Nombreuses personnes ne se posent pas ces questions parce que ce n’est pas leurs priorités ou bien n’ont pas appris à connaitre leurs besoins, à savoir s’écouter et savoir écouter son environnement (l’homme et la nature).

Je sais bien tout ça. Après il y a souvent un écart entre ce que l’on sait et que ce l’on vit. C’est la notion de la cohérence. C’est pouvoir être aligné entre ce que je pense, ce que je dis et ce que je fais. Et si on essayait de mettre en pratique ? De passer à l’action ?

T’en demandes beaucoup, tu sais ? Tu abordes la question du courage et de la confiance en soi et aux autres. Comment peux-tu écouter l’autre si toi-même tu ne t’écoutes pas ? 
Comment peux-tu être disponible à l’autre si toi-même tu fuis tes besoins, tes angoisses ?

Attends, c’est moi qui pose les questions. Chaque chose en son temps. Est-ce qu’on peut essayer quand même de se poser, de s’asseoir autour d’un verre ?

Jusque là, ce n’est pas compliqué. Enfin, presque si on n’a pas la bougeotte. Se poser n’est pas donné à tout le monde. Etre dans l’instant T, c’est tout un art. L’un peut se sentir mal à l’aise avec ses représentations, ses peurs. L’autre voit avoir milles questions dans sa tête, penser à tout ce qu’il doit faire. 

Bien, essayons de ne pas réagir au quart de tour et voir les tenants et aboutissants. Je veux dire par là mieux connaitre le contexte, de comprendre ce qu’il s’est passé pour qu’on en arrive là. Et de s’entendre sur les mots qui peuvent nous heurter.

L’écoute, ce n’est pas simple tu sais. Cela s’apprend. Bien sûr que le monde gagnerait à se respecter, à reconnaître l’autre dans sa différence, à ne pas se juger ni juger l’autre même si c’est plus fort que soi.

C’est un idéal bien sûr. Certains pourraient croire que nous faisons un déni de réalité, que nous sommes dans un monde de bisounours. Et pourtant, je suis bien lucide sur la cruauté de certains hommes et femmes, des souffrances de certaines populations, des horreurs commises par des états totalitaires, de la complexité des relations qui se jouent entre pays, entre régions et entre personnes. Mais essayons quand même d’y croire et d’agir pour le meilleur.

Même si les signaux ne sont pas bons, et que nous sommes envahis par de mauvaises nouvelles, oui on peut quand même essayer de se révolter, et d’agir selon nos valeurs d’intégrité, de respect, de solidarité, de non-violence, de bienveillance.

Essayons avec les moyens du bord, avec ce que nous pouvons faire avec nos limites et nos forces. Essayons de partager ce que nous sommes sans convaincre, juste témoigner et d’être en cohérence entre notre être et nos actes. J’essaye de continuer à croire, de regarder ce qui se construit, de regarder les choses positives sans renier les difficultés.

Oui, essayer, c’est déjà faire un premier pas vers l’autre et vers soi-même ! Essayer, c’est déjà commencer à s’ouvrir l’esprit, la raison et le coeur.

Allez, essayons de prendre le temps de lire,d’écouter, de prendre de la distance, d’apprendre, de respirer et pleins d’autres choses. D’être soi et vivre !

 

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« Comment il te regarde l’autre ? »

Le regard des autres te titille, nous titille.
Parfois même un peu trop et nous bloque dans notre liberté.
T’as parfois l’impression d’être jugé, regardé de travers parce que t’es différent.
Ou bien parce que tu as réagi de manière bizarre, hors norme.
Tu as souvent l’impression qu’on te regarde comme une bête en cage.
Et parfois, ce ne sont malheureusement que des impressions.
En te jugeant bizarre, tu te donnes une image défaussée aux yeux des autres.
C’est parce que tu te juges que tu as l’impression qu’ils portent sur toi un regard réprobateur.
Nous interprétons facilement ce que peuvent penser les autres sur nous.
Mais nous ne pouvons jamais savoir ce que pensent les autres.
Je sais bien que ce n’est pas simple de prendre de la distance par rapport aux autres.
Que pensent-ils donc de moi ? Ils complotent contre moi ? Ils disent du mal sur moi ?
Mais peut t’importe, en fait, ce qui compte, c’est ta propre conscience et toi seul connaît ta valeur.
Facile à dire qu’à le vivre, je sais. C’est le chemin de toute une vie d’avancer avec sa propre liberté intérieur.
Ecoute ou vois plutôt ceux qui sont bienveillant avec toi et reconnaissent ta vraie valeur, qui acceptent tel que tu es.
Déjà, faut s’accepter pour être accepté au fur et à mesure du temps.
Se détacher du regard des autres prend du temps et surtout dépend ce que tu fais, en cohérence avec tes valeurs profondes et tes actes de chaque jour autour de toi.
Le regard des autres peut dépendre du regard qu’on porte sur soi, et de s’assumer pleinement sans porter un regard de jugement sur les autres.
Avec mon expérience de la surdité, le regard des autres était amplifié par les paroles que je n’entendais pas. Quand je les voyais parler devant moi sans rien comprendre, des questions me venaient : Parle-t-il de moi ? De quoi cause-t-il ?
Quelle personne sourde ou malentendant n’a jamais vécu ça ?

Peu importe comment les autres te regardent. Ce qui compte, c’est comment tu assumes pleinement ta personnalité, ton caractère, ce que tu es.

Regarde-moi

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Regarde-moi.
S’il te plait, regarde-moi.
J’ai l’impression que tu me fuis.
Je ne me sens pas reconnu.
As-tu honte de moi ?
Que représente mon visage pour toi ?
As-tu peur de voir mes fragilités
Alors que je suis peut-être fort ?
Tu me rejettes parce que je te déçois ?
Regarde-moi sans projeter de dessein sur moi.
Je suis une personne libre, entière et fière.
Mais ça, tu ne le sais pas
Si tu ne me regardes pas.
Tu as peur de plonger dans mon regard
De voir mon intimité bafouée, ballotée.
Ton regard est important pour que je puisses grandir
M’appuyer sur des personnes qui me font confiance,
Et surtout qui croient en moi.
Je voudrais te regarder mais ton visage s’incline.
Tu te détournes de moi.
Tu n’en as pas conscience peut-être.
Mais moi, je te regarde.
Renouons une vraie relation.
Je compte sur toi
Comme je compte sur chaque personne
Sur qui je pose mon regard.
Mais un regard simple, sans défiance
ni méfiance ou dégout.
Juste un regard d’ouverture.
C’est percevoir une partie de l’être.
Donner son regard, c’est se montrer en partie.
Alors, c’est ça ?
Tu ne me regardes pas pour ne pas que je vois
Ton malaise, ta souffrance de me voir galérer ?
Tout ça parce que je ne rejoins pas tes désirs,
Que tu aurais voulu que je tende vers ton idéal ?
S’il te plait, regarde-moi pour qu’on se parle vraiment.
J’espère que le temps viendra au dialogue.
S’il te plait, regarde-moi sans projection, sans peur.
N’aie-pas peur de moi, je suis tout autre
Et tu pourrais en être fier et rassuré.