Dialoguer avec un sourd, c’est possible ?

4 questions pour s’entendre !

4 réponses en toute simplicité autour de la surdité.

🔹 Que faites-vous si vous tombez en panne d’appareil auditif, alors que vous êtes en groupe ?

Je serai bien embété. Soit j’échange en langue des signes si d’autres personnes la connaissent. Ou bien, je prends un support ou sort mon application de
sous-titrage.

Mais à l’improviste, ce n’est jamais simple. Tout dépend de la bienveillance du groupe.

🔹 Est-ce que des professionnels de santé ont empêché vos parents de vous faire apprendre la langue des signes ?

Très bonne question. J’ai rien entendu.

C’est plus les pouvoirs publics qui n’ont pas soutenu la création d’une association par mes parents, en vue d’une éducation bilingue entre la langue des signes et le français écrit/oral.

J’ai donc intégré une école ordinaire avec des séances d’orthophonie.

🔸 Que diriez-vous à une personne qui perd de l’audition et qui ne veut pas se faire appareillé ?

Je lui parle de mon expérience d’appareillage qui a lieu tous les 5 ans.
Au bout de quelques jours d’adaptation et de réglages, c’est toujours un régal de bien entendre et de comprendre.

C’est comme pour les lunettes, c’est du confort auditif comme pour du confort visuel. C’est dommage de pouvoir s’en priver. Et les relations avec nos proches peuvent s’apaiser.

🔹 Peut-on évoquer autrement le handicap ?

Le mot handicap n’est pas un gros mot. Appelons un chat un chat. Tout dépend de l’intention qu’on met derrière. C’est surtout ne pas résumer la personne à son handicap.

Nous pouvons parler de nos besoins spécifiques au quotidien, de nos singularités. Cela se fait dans le dialogue et dans la bienveillance, sans s’apitoyer surtout !

Nous sommes avant tout des personnes avec nos passions, nos défauts, nos délires, nos rêves.
………………………

😱 Cela m’est déjà arrivé de ne pas pouvoir répondre à une question trop technique !
Pour cela, je demande si dans la salle, quelqu’un peut y répondre !

Pour en savoir plus, mon spectacle « Un sourd rire vaut mieux qu’un mal entendu » vous offre un grand panel de mon expérience autour de la surdité et du handicap invisible.
Et tout cela avec humour et légéreté !

Hâte de venir jouer chez vous à la rentrée scolaire !

PS : Post écrit dans la fraicheur matinale entre 5h30 et 6h30 ! Bon courage avec la chaleur !
J’ai réussi à faire baisser la température de l’appart de 29°2 à 26°9, youpi !

PS2 : Ma dernière date avant les vacances sera ce vendredi 4 juillet près de Paris. 😁

Et si on essayait ?

Dis, si on essayait de s’écouter, juste un instant
En mettant de côté ses préjugés, ses peurs.

Pas facile déjà, ça s’apprend. Faut déjà se connaitre.
Puis nous avons aussi tous et toutes des façons de comprendre.

Bien sûr, on peut toujours essayer de se respecter, de respecter l’autre
De faire un effort pour ne pas assouvir ses instincts primaires.

Fait attention au vocabulaire quand même. L’un peut se sentir attaqué
Ou bien c’est incompréhensible pour l’autre
.
Essayons de se comprendre alors, d’aller à la rencontre de l’autre
Et mettre de côté ses convictions, ses valeurs durs comme le roc.

Ce n’est pas simple, tu penses bien en fonction des expériences de chacun.
En fonction des rencontres qu’ils font, cela leur confirme ou pas
leur façon de voir la vie.

Et si on essayait de faire un effort quand même, de reconnaître l’autre
dans ce qu’il est, avec ses souffrances, ses joies, ses valeurs.

Tu voudrais reconnaître une personne qui serait raciste ? xénophobe ?  homophobe ?
antisocial ? psychopathe?  intégriste ? Ceux qui bafouent la dignité humaine et la nature ?

C’est difficile d’essayer, j’avoue ! Mais c’est ça aimer l’homme, dans ce qu’il a de plus beau et ce qu’il a de plus mauvais. On peut essayer l’autre de faire prendre conscience que la vie a un autre sens que l’irrespect, l’immoral, la recherche de profit, de vouloir vivre ses pulsions.

T’en demandes beaucoup quand même. Tout dépend aussi de notre éducation, dans quel environnement tu as été élevé, de notre histoire, de notre culture.

Je sais bien, on n’est pas sorti de l’auberge avec tous ces diversités. Cela demande de réfléchir à notre condition humaine et de savoir prendre le temps de poser les bonnes questions comme : Qui suis-je ? Quel sens a ma vie ? Quels sont mes priorités ? Suis-je heureux ?

Nombreuses personnes ne se posent pas ces questions parce que ce n’est pas leurs priorités ou bien n’ont pas appris à connaitre leurs besoins, à savoir s’écouter et savoir écouter son environnement (l’homme et la nature).

Je sais bien tout ça. Après il y a souvent un écart entre ce que l’on sait et que ce l’on vit. C’est la notion de la cohérence. C’est pouvoir être aligné entre ce que je pense, ce que je dis et ce que je fais. Et si on essayait de mettre en pratique ? De passer à l’action ?

T’en demandes beaucoup, tu sais ? Tu abordes la question du courage et de la confiance en soi et aux autres. Comment peux-tu écouter l’autre si toi-même tu ne t’écoutes pas ? 
Comment peux-tu être disponible à l’autre si toi-même tu fuis tes besoins, tes angoisses ?

Attends, c’est moi qui pose les questions. Chaque chose en son temps. Est-ce qu’on peut essayer quand même de se poser, de s’asseoir autour d’un verre ?

Jusque là, ce n’est pas compliqué. Enfin, presque si on n’a pas la bougeotte. Se poser n’est pas donné à tout le monde. Etre dans l’instant T, c’est tout un art. L’un peut se sentir mal à l’aise avec ses représentations, ses peurs. L’autre voit avoir milles questions dans sa tête, penser à tout ce qu’il doit faire. 

Bien, essayons de ne pas réagir au quart de tour et voir les tenants et aboutissants. Je veux dire par là mieux connaitre le contexte, de comprendre ce qu’il s’est passé pour qu’on en arrive là. Et de s’entendre sur les mots qui peuvent nous heurter.

L’écoute, ce n’est pas simple tu sais. Cela s’apprend. Bien sûr que le monde gagnerait à se respecter, à reconnaître l’autre dans sa différence, à ne pas se juger ni juger l’autre même si c’est plus fort que soi.

C’est un idéal bien sûr. Certains pourraient croire que nous faisons un déni de réalité, que nous sommes dans un monde de bisounours. Et pourtant, je suis bien lucide sur la cruauté de certains hommes et femmes, des souffrances de certaines populations, des horreurs commises par des états totalitaires, de la complexité des relations qui se jouent entre pays, entre régions et entre personnes. Mais essayons quand même d’y croire et d’agir pour le meilleur.

Même si les signaux ne sont pas bons, et que nous sommes envahis par de mauvaises nouvelles, oui on peut quand même essayer de se révolter, et d’agir selon nos valeurs d’intégrité, de respect, de solidarité, de non-violence, de bienveillance.

Essayons avec les moyens du bord, avec ce que nous pouvons faire avec nos limites et nos forces. Essayons de partager ce que nous sommes sans convaincre, juste témoigner et d’être en cohérence entre notre être et nos actes. J’essaye de continuer à croire, de regarder ce qui se construit, de regarder les choses positives sans renier les difficultés.

Oui, essayer, c’est déjà faire un premier pas vers l’autre et vers soi-même ! Essayer, c’est déjà commencer à s’ouvrir l’esprit, la raison et le coeur.

Allez, essayons de prendre le temps de lire,d’écouter, de prendre de la distance, d’apprendre, de respirer et pleins d’autres choses. D’être soi et vivre !

 

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