Comment appeler une personne sourde ?

Très bonne question !

Tout doit être fait dans le respect de la personne, mais aussi de tout être vivant et du matériel 😁

🤚🏼Établir un contact visuelle

– Faire des signes et se mettre devant la personne

– Allumer la pièce

– Taper de la main sur l’épaule

🔸ou par vibration

– Des coups sur la table

– Taper du pied (efficace quand c’est du parquet)

– Envoyer un texto pour faire vibrer son portable !

Evidemment, demandez à la personne son mode connexion préféré.

PS . Aucun animal a été blessé pendant le tournage

Ecouter, un sacré défi !

Cela me demande une énergie de dingue !
Savoir différencier les sons, les discerner.

❌ Les sons B, D et P se confondent souvent
tel que Bain, Daim ou Pain.
❌ Ou bien les F et les V
comme feu et voeu !

Deux exemples parmi tant d’autres.
Parfois, je fais de la suppléance mentale,
je devine selon le contexte.

C’est la roulette russe
non létale, heureusement !

⚠️ Puis le temps que je traite les informations.

Quand c’est une longue question, j’oublie rapidement le début de la phrase.
Et je fais répéter.

😱 Le pire, c’est quand il y a un peu de bruits dans les alentours.
Mon appareil auditif ne filtre pas les sons.
Tout est au même niveau.

✅ Ce n’est pas pour rien que j’utilise mon micro-bluethooth, et que je fais circuler dans le public.
Cela me permet d’entendre le son directement dans mon appareil auditif.
Et réduit les bruits ambiants.

Cela arrive qu’une personne veuille me parler sans micro.
Mais le problème, c’est quand le bluethooth est activé, je n’entends plus l’environnement.
Le micro est donc nécessaire dans ce cas-là !

Ecouter me pompe beaucoup d’énergie.
Au bout d’un certain temps, je perds en efficacité.
Une grosse fatigue auditive s’installe.

✅ J’apprécie quand les questions sont clairs, brefs.
✅ Le must, c’est quand les questions sont écrites.

Lors de certaines interventions, on a pu utiliser une application pour projeter les questions sur grand écran.
Un sacré régal.

J’adore écouter mais dans de bonnes conditions.

Et vous ?
Comment ça se passe pour écouter?

Hâte de vous écouter en commentaire,
😁 enfin, vous lire plutôt !

PS : Pour rappel, je joue à Saint-Etienne (42) à 20h, au café remue-méninges ce vendredi 6 juin !

PS2: Photo de Noémie Allardet

Sourd-muet ?

Un sourd-muet ?
C’est désuet.

Plutôt sourd-bavard
Qui manie avec art
La langue des signes
Ou bien l’oral, en étant digne.

Sa voix peut jaillir
Et faire sourire
Ou reste en silence
Avec prestance.

Chaque personne fait son choix
Pour utiliser ou pas sa voix.

La langue des signes a sa grammaire
Spécifique à chaque pays, point éphémère.

Pour l’oral, on peut coder les sons
Pour mieux les discerner, loin des pinsons.

J’ai écrit ce poème hier soir, après avoir lu post qui m’a fait bondir.
Une personne parlait de jeunes sourds-muets et comparait la langue des signes au langage des chevaux.

4 Accords Toltèques pour une Communication Inclusive

✨ Les 4 Accords Toltèques réinventés
pour mieux communiquer avec les personnes sourdes ! ✨

La surdité, c’est un sacré défi pour s’entendre ensemble.

C’est une invitation à réinventer la communication.

Avec un brin d’inspiration des 4 Accords Toltèques,
voici un modèle simple et opérationnel pour créer un vrai lien humain 👇 :

🔑 1. Que ta parole soit impeccable :

Pas besoin de maîtriser la Langue des Signes pour être bienveillant.
Parle clairement, fais preuve de patience, et évite les jugements.
Chaque effort compte.

🤝 2. Ne prends rien personnellement :

Un regard qui semble fuyant ?
Une incompréhension ?
Ce n’est pas un rejet, mais une opportunité à la rencontre pour déjouer les malentendues.

❓ 3. Ne fais pas de suppositions :

« Ah, mais tu lis sur les lèvres ? »
« Tu parles bien pour un sourd ? »
« Trop bien, je connais la langue des signes »

– STOP !

Pose plutôt des questions ouvertes comme :
« Comment préfères-tu communiquer ? »
et laisse la personne te guider.

🌟 4. Fais toujours de ton mieux :

Même maladroit.e, ton effort sera apprécié.
Laisse ta peur de mal faire de côté
et explore des outils, signes ou moyens d’échange.

C’est en essayant qu’on se connecte vraiment.

Parce que la communication n’est pas une compétence innée, mais une responsabilité partagée. ✋🧏

Et si on réinventait ensemble une communication plus inclusive, sans préjugés, et surtout, avec le cœur ? ❤️

Qu’en pensez-vous ?

A travers ma conférence-témoignage, vous aurez en plus des outils pour mieux communiquer,
Et mieux appréhender la diversité du monde des sourds.

Etant concerné par la surdité, vous le vivrez de l’intérieur !
Et bien sûr, ces 4 accords toltèques font aussi partie de ma vie quotidienne.
Question de cohérence !

Alors partant pour déjouer les dialogues de sourds ?
Allez, je suis tout ouie :
vivien@apprendreaecouter.com

Pourquoi je ne signe pas ?

Pourquoi je ne signe pas alors que je suis sourd ?

Voici une question qui revient régulièrement dans les échanges après ma conférence.

👌Ma famille est entendante.
Mes amis sont entendants.
Mon entourage social est entendant.

Néanmoins j’ai des amis sourds qui sont plutôt dans l’oral, utilisent la LPC et parfois la LSF.

J’ai ré choisit mon mode de communication qu’est l’oral et qui est ma langue maternelle.
C’est le théâtre qui m’a beaucoup porté dans ce choix.

🤗 J’ai construit aussi mon choix à travers des rencontres même si j’ai pu apprendre la langue des signes françaises et me former.

Et je parle juste de mon expérience de sourd oralisant appareillé bien sûr.
Le monde des sourds est très varié !

🧐Il ne faut pas oublier que la langue des signes est une langue française, son propre mode de pensée qui fonctionne par images.

Il y a un vrai travail à faire sur le bilinguisme LSF \ Français écrit et oral car tout peut être complètementaire.
Rien n’est supérieur à l’autre.

💪Un juste équilibre à trouver en respectant chaque choix de communication.

PS : pour mieux connaître mon parcours, je t’invite à voir mon prochain spectacle à Avignon :

Quand l’accessibilité fait défaut, une expérience éprouvante !

J’ai vécu une expérience éprouvante.

C’était ce jeudi dernier, le 8 juin, au salon autonomic.

Avant de débuter ma conférence, vint deux sourdes signantes. Je leur avais informé qu’elles pouvaient aller voir Signes de Sens ou l’accueil du salon et solliciter une interprète.

Au bout de 10 mn elles n’ont pas trouvé. Elles se sont installées malgré tout.

Je m’étais préparé et ait découvert qu’il n’y avait pas de sous titrage car le matériel avait été volé la nuit d’avant 😱.

J’expliquais la situation aux personnes en signant du mieux que je pouvais. Elles sont restées quand même.

Perplexe, je commençais à jouer et là tous les deux signèrent et conversèrent avec deux autres personnes dans la salle.
4 personnes sur 8 c’est très voyant.

Puis je comprenais ce qu’elles disaient. Elles ralaient parce que je parlais, je n’étais pas vraiment sourd et que ce n’était pas accessible.

Bref, en tant que conférencier et sourd, je ne me suis pas senti respecté. J’ai arrêté et je m’etais mis en colère.

Je leur ai répété que j’étais désolé pour ces soucis d’accessibilité et que je n’étais en aucun cas responsable.

Je leur ai demandé de me laisser jouer et si elles voulaient continuer à parler, à signer que c’était dehors.

Je me suis retrouvé malgré tout dans une situation très délicate j’avoue. Elles sont sorties. Mais j’étais tellement dans l’émotion que je ne pouvais plus jouer. J’ai dû annuler mon intervention.

Mais 5 mn après, avec une spectatrice qui m’a rassuré et était toute désolé, 4 personnes sont arrivées en retard et voulait me voir jouer.

Il y avait 3 personnes de la RATP que j’avais invité le matin même à leur stand et une collègue.
Après un temps de respiration de 3 mn, j’ai pu rejouer devant finalement 7 personnes.

Cela s’est finalement bien passé et j’ai pu avoir de chouettes échanges par la suite.

En tout cas, cette expérience m’a ébranlé et fatigué, tellement que je n’avais pas l’énergie pour écrire sur LinkedIn hier.

Cela m’avait peiné bien sûr que mon intervention n’ait pas pu être accessible complètement.

Vivement une accessibilité optimale et sans tension !

Je rêve vraiment que chaque personne puisse choisir son mode de communication, en toute connaissance de cause sans être juger, et de pouvoir s’épanouir sans écraser l’autre. On devrait pouvoir s’entendre sur ce rêve, non ?

Ma relation avec la langue des signes est compliquée

Ma relation avec la langue des signes est compliquée !

Tout d’abord, la langue des signes n’est pas ma langue maternelle.
Certes, je suis né sourd mais j’ai grandi dans un environnement entendant.

❌ Mes parents ont tenté de monter une association et faire en sorte que je sois dans une école bilingue LSF / Français orale mais les pouvoirs publics n’ont pas suivis.
Alors j’ai intégré une école ordinaire avec beaucoup d’orthophonie et du soutien scolaire.

✔ Vers 15 ans, j’ai découvert la langue des signes en rencontrant des jeunes sourds lors des colonies mixtes entre enfants sourds et entendants. J’avais l’impression de retrouver une nouvelle famille.

❌ Après ma licence de géographie, je suis parti dans un Institut pour Jeunes sourds pour être professeur remplaçant pour enfants sourds. Alors qu’initialement, je voulais être élève-professeur et passer le CAPEJS.

Lors de mes premières semaines, tous les collégiens me considéraient comme un faux sourd car je parlais. Ma langue des signés étaient précaire.
Au bout de trois mois, je fus viré pour insuffisance professionnelle.
⭕ Je tirais un trait sur la langue des signes pendant quelques années.

✅ En 2014, quand j’ai eu mon diplôme de licence pro de documentation scientifique, je fus embauché en tant que documentaliste dans un lieu d’informations sur la surdité. Je fus ravi et j’ai repris un peu la LSF.

🔴 En 2015, je fus rejeté par un collègue interprète LSF pendant une semaine lors de sa venue aux bureaux. Si je lui parlais, il ne me répondait pas. Si je lui signais, tout allais bien. Pour lui, comme j’étais sourd, je devais apprendre la langue des signes.
A cause de cette situation, entre-autres je fis un burn-out.

Ces rencontres ne m’ont pas beaucoup aidé à aborder la LSF sereinement.

✔ Quand j’ai lancé ma conférence-théâtralisée, quand je pouvais au niveau finance, je faisais appel à une interprète LSF. Je me régalais par moments avec des clin d’oeil avec elle.

😱 Enfin, un jour de 2019, j’ai joué ma conférence-théâtralisée devant une soixantaine de personnes dont les trois quarts du public étaient sourdes. J’avais mis le paquet grâce au soutien de Talentéo en ayant du sous-titrage, une codeuse LPC et un interprétariat en LSF.
😵 Lors des questions-rapides, je fus bien malmené même si sur le coup, je ne m’étais pas rendu compte.

✅ Finalement, en 2021, je me suis formé en langue des signes françaises pour pouvoir échanger plus facilement lors des rencontres, surtout lors des salons. J’ai le niveau A2 pour l’instant.

Et maintenant ?
J’avoue que cela ne me manque pas car je suis bien dans la langue orale et je prends du plaisir à parler, à être sur scène avec la voix.
Cela ne m’empêche de rester en lien avec le monde de la langue des signes malgré quelques traumatismes relationnels.

Pour résumer, nous aimerions être respectés dans notre choix de communication et que cela ne soit pas imposé par l’environnement. Et surtout que ce choix puisse être accessible en tout lieu et en tout temps !

Merci pour ta lecture !

Ah oui, je ferai mes voeux 2023 bientôt, promis ! 😀

Etre sourd n’est pas un problème

Etre sourd n’est pas un problème.
C’est surtout mon environnement qui a un impact.

Comme dirait Bernard Mottez, la surdité est un handicap partagé.
📣 Tout est question de communication, d’échanges, d’outils qui sont mis en place pour pouvoir dialoguer sans accroc.

👥 Tout d’abord, J’aime bien être dans un groupe où ça parle chacun à son tour, où l’on fait attention à ne pas faire trop de bruits.

Cela ne va pas nuire à l’ambiance.
C’est juste différent et plus confortable.
Et surtout beaucoup moins fatiguant.

❌ Pour s’entendre, il faut éviter les bruits parasites.
Certes l’environnement sonore mais aussi mettre de côté les préjugés, les non-dits, les rires étouffés,
✔ Bref, j’ai besoin d’évoluer dans un environnement sonore où je me sens en sécurité.

Ensuite, J’aime bien pouvoir accéder aux informations sans avoir à demander de l’aide tel que les transcriptions écrites pour les podcasts, les sous-titrages pour les vidéos.

💪 Une pensée pour Sophie Drouvroy qui a écrit un post sur sa fatigue mentale liée à l’accessibilité numérique.

S’adapter pour que toute personne puisse accéder aux informations sans difficulté doit être automatique, un réflexe normal.

Il existe pleins de solutions techniques.
Le tout, c’est de savoir où trouver, n’est-ce pas ?
L’important, c’est de comprendre l’outil et de pouvoir s’en servir.

Tiens, voici une base de données où tu pourras trouver pas mal d’outils pour sous-titrer les vidéos et les podcasts: https://github.com/emma11y/sous-titres/

Se rendre accessible aux personnes sourdes et malentendantes, tu toucheras quand même 6 millions de personnes en plus.
Ce n’est pas négligeable, n’est ce pas ?

Ne reste pas sourds aux bonnes pratiques.

En connais-tu ?

PS : Post écrit suite à un lever très tôt, vers 4h30. En me réveillant, la première phrase du post m’est venu en tète, en boucle! 😅

Sourd n’est pas égal langue des signes

😁 Sourd n’est pas égale langue des signes.
Comment ?
😳 Tous les sourds ne pratiquent pas la langue des signes ?

Et non !
👉 Il y a 6 millions de personnes sourdes et malentendantes.

483 000 personnes avec une déficience auditive profonde ou sévère
100 000 utilisent la Langue des signes Française (LSF)
On compte au total 250 000 français formés à la LSF

𝑆𝑜𝑢𝑟𝑐𝑒𝑠 𝑐𝑟𝑜𝑖𝑠𝑒́𝑒𝑠 : 𝑆𝑢𝑟𝑑𝑖 𝑖𝑛𝑓𝑜, 𝑂𝑀𝑆 𝑒𝑡 𝑙’𝐼𝑁𝑆𝐸𝑅𝑀

👋 Trois modes de communication : L’oral, la langue française parlée complétée (une aide à la lecture labiale) et la Langue des signes.

🤔 Il n’y a que 600 000 personnes qui portent un appareil auditif ou sont implantés.
Il reste un nombre conséquent de personnes qui ont une surdité légère à moyenne qui se débrouillent comme elles peuvent.

👴 👵 Ah oui, la surdité ne concerne pas que les vieux. Enfin, ceux et celles qui sont jeunes depuis longtemps.

➡ Il y aura de plus en plus de jeunes qui vont devenir sourds tôt à cause du volume sonore de leurs air-pods, casques, entre-autres!
D’où l’importance de faire de la prévention et de sensibiliser !

😎 Et pour ma part, la langue des signes n’est pas ma langue maternelle. Car que j’ai grandi dans un environnement entendant. Et à l’époque, aucune solution existait pour une éducation bilingue Français / Langue des signes.

Donc, ne sois pas surpris si je privilégie la langue orale.
J’y suis bien avec même si je peux utiliser la langue des signes, bien sûr.
Je me suis formé l’année dernière pour avoir un niveau A.2

Donc c’est bien d’avoir appris les bases de la langue des signes.
✔ Mais le plus important, c’est de se renseigner sur le monde de communication de la personne sourde ou devenu-sourde, sans risquer de commettre d’impair.

Alors ? Qu’en penses-tu ?
Connais-tu le monde des sourds ?

Allez, je t’attends en commentaire, je suis tout ouïe

Peux-tu tout comprendre en lisant sur les lèvres ?

Pour tout te dire, je ne comprends pas tout mais entre ce que j’entends et l’expression du visage et le contexte peut m’aider. Je fais beaucoup de suppléance mentale, c’est dire que je tente souvent de deviner le sens de la phrase.
Parfois, je répète ce que j’ai entendu pour être sûr.

Il y a l’ALPC (Association nationale pour la Langue française Parlée Complétée) qui organise beaucoup de stages, d’ateliers pour apprendre à coder, donc à mieux comprendre la parole. Il soutient aussi les familles et forme les parents et professionnels.

J’avoue que pour ma part, je ne l’utilise pas mais j’aurai pu m’en servir en étant enfant.

Alors, prêt à coder ?