Joies d’un éducateur

Comment ne pas s’émerveiller devant les progrès d’un être en devenir, en chemin ?

Peu importe son handicap, ses faiblesses, ses chutes, ses blessures. (A en tenir compte bien sûr mais à ne pas se focaliser dessus).

Quand il se relève pour la énième fois avec un sourire, malgré tout, c’est un plaisir de le voir évoluer.

Comment ne pas se réjouir quand un enfant a galéré se redresse ?

La base de notre vocation d’éducateur (travailleur sociaux, parents, profs etc.), c’est toujours en l’autre même si elle chute. Bien sûr que nous ne sommes pas superman et pouvons être tenté de baisser les bras malgré nos efforts.

Mais savoir que l’enfant, le jeune réussira un jour, cela nous donne toujours une occasion d’y croire, d’innover notre manière d’être et d’accompagner.

Se réjouir quand nous voyons l’enfant comprendre.

Se réjouir quand l’enfant fait son premier pas.

Se réjouir quand le jeune s’émerveille devant une surprise.

Se réjouir quand l’enfant me dit merci, gratuitement.

Se réjouir quand l’enfant est fier de ce qu’il a fait.

Se réjouir quand nos mots, nos actes portent du fruit et que l’enfant, le jeune s’épanouit véritablement.

Se réjouir quand un talent se déploie chez le jeune et qui se donne à fond.

 

 

Quand la joie advient, il est tellement bon d’en profiter, de la faire fructifier, de la partager pour apaiser nos galères, nos envies de râler et de s’encourager.

Puis la joie de savoir que des lieux bienveillants existent et qui fonctionnent bien. Qu’il est tellement bon de pouvoir s’en inspirer et le partager autour de soi.

Je vous souhaite de cueillir vos joies, de les entretenir et de vous en souvenir quand vous traverser des périodes difficiles.

Super prof

Mme Bermèche arriva dans une classe calme.

Ses élèves avaient déjà préparé leurs affaires d’histoire-géographie.

Ils se sont levés pour saluer l’arrivée de mme Bermèche.

Ce dernier les remercia avec un sourire et les invita à s’asseoir.

Elle demanda à Esther de faire un récapitulatif du dernier cours.

L’élève commença à exposer de manière magistrale.

Mme Bermèche fut épaté car Esther avait déclamé le « J’accuse » de Zola.

Applaudissements.

Chacun avait le défi de résumer le cours d’avant de manière originale ou un point de la leçon qu’il avait marqué.  Chacun pouvait utiliser ses dons au service de l’apprentissage de ses leçons.

La prof remercia Esther et repris le chemin de son cours sur la première guerre mondiale. Elle utilisa une télécommande qui actionna un vidéo projecteur. Elle avait préparé un diaporama dynamique avec des photos, des mini-vidéos, des scans de lettres de poilus (Les soldats, n’est-ce pas ? Vous avez pensé à autre chose ?).

Elle avait même conçu une carte dynamique montrant l’évolution des fronts.

Les élèves avaient juste à ‘écouter et à lever la main en cas d’incompréhensions ou de questions.

Puis d’un seul coup, un élève, Nicolas  s’écria : « Carton jaune ». Rires.

En effet, Nicolas avait remarqué que la prof avait glissé une image de la révolution française.

Mme Bermèche esquissa un sourire. Elle traça un trait sur un petit tableau.

Tableau de scores. Effectivement, un match d’idées incongrues s’était mis en place et quand le score atteignait dix cartons jaunes. La prof ou la classe avait un gage.  Le gage était de réaliser une caricature sur l’actualité. Mme Bermèche s’arrangeait toujours pour se représenter en souris  ce qui faisait la joie des élèves.

C’était toujours un moment de plaisir. Cela n’allait jamais à la moquerie ni aux brimades.

Tous les cours de Mme Bermèche se faisaient dans le calme et la bonne humeur. Elle avait réussi à instaurer de la confiance, un climat serein empreint de solidarité. Il pouvait y avoir bien sûr de la compétitivité mais c’était par jeu.

Mme Bermèche était vraiment attentif à chacun et avait toujours une parole valorisante. Jamais de négations.

Quand la sonnerie sonnait, les élèves restaient en place malgré tout. Selon un rite bien défini et un fonctionnement réfléchi en classe, des élèves désignés prenaient les polycopiés de la prof et les distribuaient.

 

PS : Je me suis inspiré en partie d’une histoire vraie, celle de mon prof d’Histoire-géographie que j’ai eu au lycée, mr Bermès. Lui, il se dessinait en rat et donnait des surnoms aux autres profs et même au conseiller pédagogique :  « Mr Ramon » à cause de sa grosse moustache noire.