Nos vieux, si tout se passe bien, nous serons comme eux.
Nos vieux sont nos histoires singulières, particulières, uniques.
Nos vieux sont des jeunes qui ont eu des idéaux, des rêves, des passions.
Nos vieux sont nos mémoires, nos vies remplies de souffrance et de joie.
Dans un village de la brousse sénégalaise, un vieux couple enlèvent la coque des arachides pour nourrir leur entourage.
Dans nos contrées françaises, un vieux couple sont seuls dans une maison, regardant hagard un ciel pluvieux.
Au coin du feu, autour des jeunes et des adultes, une vieille dame leur raconte une histoire. Pas de murmures et de ricanements brisent l’aura de la conteuse.
Chez nous, la grand-mère est déjà dans sa chambre loin du brouhaha de sa famille, qui se chamaille, l’ont mis à l’écart parce qu’elle radote.
Au pied d’un immense manguier, sur une natte, sont assis des vieux en silence avec fierté. Des gens du village viennent les consulter pour des conseils de récolte, d’éducation de leurs enfants.
Dans les maisons de retraite, ils sont parqués dans un salon, figés comme des statues en attendant le repas.
Mes vieux, mes grands-parents, sont morts et j’aurai tant bien aimé parler avec eux, connaître encore plus leurs vies, qu’ils se réjouissent de ce que nous vivons, qu’ils nous accompagnent dans nos épreuves avec confiance et espérance.
Quelle relation avons-nous avec nos vieux ? Quel lien, quel regard avons-nous envers eux ?
Mettons-nous à leur place.
Comment j’aurai aimé qu’on s’occupe de moi ? De quelle manière pourrait me respecter dans ma dignité, ma liberté malgré mes dépendances ?
Comment j’aurai aimé qu’on me voie, qu’on me considère, qu’on me reconnaisse ?
Ils sont toujours des adultes, des individus qui méritent de la bienveillance, de la douceur, de la tendresse même s’ils nous renvoient des choses difficiles dus à leur âge. Ne les enfermons pas dans leurs pathologies, dans leurs maladies etc…
Ils ont chacun leur place dans la société à leur manière.
Que je vous rassure, chez nous, je connais des maisons de retraite qui respecte chaque personne âgée, une volonté de l’intégrer et de lui laisser une place en toute liberté.
Donnons-leur la possibilité de continuer à vivre dans une ambiance de joie, de sérénité, de créativité malgré les douleurs, les souffrances.
Nos vieux, que leurs fins de vies soient la meilleure possible.
Nos vieux ? On devrait dire nos aînés ?
Qu’en ces temps difficiles, prenons encore plus soin d’eux !
