Au bord de l’étang, un jeune prince s’était assoupi.
Un vent d’automne s’était levé et ensorcelé l’endormi.
Métamorphosé en canard, il somnolait sur l’eau.
Il ne se doutait de rien, ce doux et insconscient palôt.
Un chasseur passait par-là et le visait, un peu bourré.
Son fusil tremblait et son haleine était sulfurée.

Le chasseur tira dans le reflet du prince-canard.
Ce dernier se réveilla et s’en bouchât un coin.
Il paniquât et partit sans porter un regard
Sur son état pour aller dans un autre coin.
Sans réfléchir, il voulut crier « au-secours »
Mais son cancanement tonitruant alerta
Tous les renards et les fouines de l’Etat.
Bien mal au point face à cette invasion,
Sans volonté de force ni de persuasion
Il se réfugia sous la jupe d’une cavalière
Et trouva une solution bien hospitalière.
La jeune cavalière le prit sous ses ailes
Et lui fit un baiser sur son bec frêle.
Je vous laisse imaginer la suite.
De l’amour ou de la viande cuite.