Un sourd silencieux – 2 – Une rencontre inattendue

C’était son propre reflet. Sa porte-miroir avait claqué. Il ne l’avait pas entendu. Ce qui le clouait sur place, de stupeur, c’était de se voir autrement. Son cœur battait à une vitesse inimaginable et un son aigu lui transperçait sa boite crânienne. Des acouphènes. C’était bien le moment. Mais Tristan s’en foutait de ces acouphènes qui ne duraient que quelques secondes. Mais voilà que son reflet lui prenait aux tripes. Il était devenu vieux. Enfin, avec des rides en plus et des cheveux gris. Moins jeune qu’il est normalement. Il voyait son reflet, immobile, comme lui. Logique. Mais son reflet lui fait un sourire. Tristan non. Il lui fait un signe de venir. Un signe de ne pas avoir peur. Son reflet parlait en langue des signes. Alors que lui-même n’en connaissais que quelques mots. Tristan respire un grand coup. Un parfum étrange l’enveloppait. Une odeur de miel et de gingembre, et un peu de formol. Il regarde ses mains. Normal. Sans rides. Son reflet l’invite encore une fois à venir. Tristan pensait bien qu’il allait se prendre la porte. Puis même qu’il briserait le miroir. Mais qui ne tente rien n’a rien, n’est-ce pas ? C’était sa devise préférée. Alors Tristan avançait et sa main gauche toucha le miroir. Ce dernier se déforma comme une douce cascade. Son reflet avait disparu derrière les filets d’eau. L’eau ne l’humidifiait pas.  Sa main disparaissait puis son bras, sa jambe gauche. Et là, il sentit qu’on prenait sa main gauche. Il disparut brusquement dans la cascade. Tristan apparut dans une gigantesque grotte de marbre blanc et noir. Il vit pleins de gens signer dans tous les sens. Un énorme écran suspendu par des drones. Il voyait du sous-titrage dans une langue bizarre avec des mots qu’il connaissait.  Une moitié de l’écran signait une personne et de l’autre, une personne qui bougeait les lèvres. Il n’entendait toujours rien. Normal, sans appareils auditifs!

Il vit des personnes en fauteuil roulant électrique. Des escaliers se métamorphosaient en rampe dès qu’ils arrivaient à proximité. Pleins de pictogrammes étaient affichés sur des devantures de magasins incrustés dans la roche. Il ne reste pas de marbre le Tristan. Il trouve ça même dingue.

Enfin, son reflet se retrouva face à lui. Il épela son nom : Tantris.

Tantris lui semblait bienveillant à son égard. Il le prit par l’épaule et le guida dans cette immense cathédrale. Un puits de lumière l’illuminait grâce de justicieux placements de miroirs sur des colonnes sculptés.

Il ressentit de fortes vibrations. Il se retourna et vit un éléphant rose. Tristan faillit défaillir. Il n’avait pourtant pas bu. Il se pince. Rien. L’éléphant passa à côté de lui et sur son dos, se trouvait deux enfants en train de manger des bonbons. Et là, un singe aux ailes de papillon vint se poser devant lui avec un grand sourire.

Mais où est-il donc ?

Une histoire à l’envers

Un pur délire.

La barque a chaviré

Sur une flaque de beaujolais.

Son Marcel péchait avec un verre de kir.

Il neigeait sous un soleil de plumes.

Muppet promenait son chat roux.

Le fiston courait et écumait

Sur le rivage des Barroux.

La petite Lily dansait avec ses pinceaux

Sur son tableau vivant de Picasso.

Elle s’était mise à rêver,la travailleuse

Sur sa machine à écrire toute railleuse.

(Vivement les vacances)

Lecture interculturelle

 ( Autoportrait Sénégalais )