Daniel essaye de dessiner sur sa feuille un arbre.
Du haut de ses six ans, il s’applique en tirant la langue.
Sa main s’agrippe au feutre marron pour le faire glisser
Sur le vaste désert de canson blanc.
Son autre main tient deux autres feutres, une de vert et une autre d’orange.
Il prend d’abord le temps de faire un tronc s’élevant vers le haut de la feuille.
Daniel respire, semble s’exciter mais reste calme.
Après avoir dessiné le contour, il colorie en essayant de ne pas dépasser.
S’il dépasse ? Cela sera fait exprès, c’est un arbre avec des épines.
Ensuite, Le dessinateur aguerri change de couleur pour faire apparaitre
Des feuilles aux grandes ailes de ses rêves.
Un immense palmier semble naitre.
Enfin, il fait des points jaunes sur les tracés verts.
Daniel pose ses feutres et se redresse.
Un grand sourire transparait sur son visage brun.
Il prend son œuvre du jour et se précipite vers sa mère.
Cette dernière s’émerveille :
« Tu as fait un très bel arbre mon cœur ».
Daniel ressent en lui une énorme fierté et crie :
« C’est pour toi Maman ».
Le jeune garçon rêve d’être un grand artiste.
Il voudrait dessiner des forêts où il pourrait cacher des monstres, des oiseaux mystérieux.
Il voudrait dessiner des maisons pour accueillir tous les enfants qui fuient les guerres.
Il voudrait dessiner des fleurs de toutes les couleurs pour les offrir aux gens qu’il aime.
Il voudrait dessiner sans cesse la joie qui l’anime.
Surtout ne cassons jamais les rêves des enfants.
Laissons les grandir avec le temps au gré de leurs créativités.