Cher Flavio, mon ami
Lors de notre dernière discussion, je t’ai vu enthousiaste alors que tu as vécu un burn-out récemment. Je t’ai vu batailler dans ton boulot d’infirmier, te donner corps et âme pour les patients. Puis tu as dû lâcher prise, par épuisement total. Tu as dû prendre soin de toi. Tu as accepté de te laisser faire et de ne plus donner sans rien recevoir. Comme dit un certain auteur, tu as été touché par la maladie du don[1]. Tu t’es trop donné. Maintenant, tu acceptes de recevoir et l’intègre en ton for intérieur. D’un sentiment de sentir indigne de compliments, de remerciements, tu es passé dans une posture d’accueil.
Tu acceptes aussi de te reposer, te prendre soin de toi, de prendre ton temps. Ton temps pour retrouver l’essentiel et ce qui fait sens dans ta vie.
Tu sais que la plupart des gens qui ont un burn-out sont des personnes généreuses, idéalistes, exigeantes vis-à-vis d’eux-mêmes. Oui, tu es une belle personne et tu ne peux pas gâcher cette idée-là.
Tu ne peux pas gâcher tes talents, tes qualités et c’est pour cela que tu t’es lancé dans tes projets qui te tiennent à cœur comme la peinture. Tu essaies de trouver un juste équilibre. Tu fais de mini-projets à court terme pour avoir des satisfactions. Puis des grands projets qui te semblent réalisables, à la hauteur de tes appétences, de tes dons.
Tu souhaites te faire plaisir en faisant plaisir aux autres. Vivre ta passion avec tempérance et équilibre peut t’emmener loin dans la vie. Tu essaies de prendre du plaisir en faisant la cuisine, en marchant, en allant voir des amis, en jouant avec tes enfants, tes neveux et nièces.
Oui Flavio, tu fais bien de rêver. Tu fais bien aussi de regarder les choses positives puisque tu vas mieux. Tu remercies les personnes qui t’enrichissent même pour des broutilles. Tu as appris à être vrai et non plus à être gentil. Mais tu sais que c’est un entrainement de tous les jours. Tu restes malgré tout humain.
Tu saisis ta chance d’être entouré d’amis, de ta famille, de tes enfants. Tu ignores les personnes toxiques et tu te fais entourer des personnes bienveillantes. Il n’est plus bon de laisser prise aux pervers narcissiques, aux cyniques, aux aigries sur sa personne.
Tu as le droit de vivre. Tu as le droit de choisir ta vie. Tu as le droit d’agir et de décider par toi-même en connaissance de cause.
Continue mon cher ami à avoir des projets, à avoir des rêves à n’en plus finir, à recevoir ce qui te fais du bien, à les intégrer et à pouvoir les donner dans une juste mesure.
Je te dis tout ça parce que je l’ai vécu aussi. Oui, la vie vaut la peine d’être vécue malgré les tempêtes les plus dévastateurs.
[1]Burn-out, la maladie du don, Pascal Ide, Éd. Emmanuel, Quasar, 2015, 192 p.
J’ai transmis à 2 amies qui sont aussi passées par là, tes mots touchent juste, Vivien, merci ! 🙂
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