En vue du café-littéraire à l’auditorium de Chaponost, ce samedi 6 avril, je vais présenter mon livre « Murmures de la brousse sénégalaise ». Pour me replonger dans l’ambiance, je vous partage quelques photos des lieux où j’ai passé un an en 20016-2007.
Cour du collège Jean-Paul II de Vélingara (cela a du bien changé depuis, surtout le grand arbre à droite qui a été coupé 😦 )Cour du collège Jean-Paul II de Vélingara Devant ma chambreMa chambre ! Bureau où j’écrivais la plupart de mes poèmes et mon carnet de bordDans une rue de VélingaraRassemblement familiale
Quelque part dans la brousse près de VélingaraLe début de mon addiction au Bissap (jus aux fleurs d’hibiscus)Ma mission de bibliothécaire (dépoussiérage de tous les livres tous les deux jours obligatoire)En sortant de Vélingara (selon mes souvenirs, peut-être le village d’après)Un plat unique pour repas! là, c’était du porc (porc que j’avais vu mourir égorgé le matin même!)Aux abord du Collège quand les pluies reviennent après 9 mois de saison sèche !
Et pour finir, un joli clin d’oeil à un de mes collègues professeurs, Charles, sur son fameux vélo bleu !
En attendant mes prochains ebooks sur la surdité et le social, j’ai le plaisir de vous annoncer que mon recueil de poèmes est en format ebook, accessible sur ma nouvelle page crée pour :
Le petit Gulliver
Sur le rebord d’une fenêtre,
Rêvait un petit être
Avec une veste et des guêtres.
Il envoyait paître
Son ombrelle noire
Sur la vitre du soir.
Avec son chapeau de velours,
Il en faisait un abat-jour
Et éclaira son visage
Meurtri par les voyages.
Il s’appelait Gulliver.
Un comble pour un nain vert
Lui qui songeait à grandir
Avec ses pieds de cire.
Alors il se met à imaginer
Tel un géant au gros nez
Franchissant avec merveille
Les abîmes du sommeil,
Gravissant avec panache
Les sommets des vaches.
Mais Gulliver se réveillait
Parcourant ses papiers,
Relatant ses périples lointains.
Pour se noyer, il prend du thym
Et en fait de l’alcool très fort.
Il boit pour ne plus boire
Ses souvenirs du dehors
Et pour ne plus avoir d’espoir.
Soudain, une goutte d’eau
Heurta lourdement son dos.
Un parfum de rose se dégagea
Et une silhouette se dévisagea.
Une petite fée
Toute décoiffée
S’approcha sans tarder
De Gulliver hébété.
Ce dernier brisa la vitre
Avec son vieux pupitre
Et s’envola tout en riant
Avec la fée en criant
Les milles amours
Pour toujours.
C’est la nuit noire.
Le vent se lève
Et fait choir
Des sons brefs
De branches mortes.
Toute une cohorte
D’arbres murmure,
Chuchote sur les murs
Envahis par des coléoptères.
Des scorpions surgissent de terre
Et embrassent des mulots égarés.
Un grondement sourd fait vibrer
Les ailes des renards volants.
Des fresques d’éclairs
Illuminent la savane claire.
L’orage s’avance, bien lent
Dangereux sur le village endormi.
Et la nuit passe,
Des choses se trépassent
Dans l’ignorance.
Le soleil en transe
Se lève, rouge tomate
Et chasse les automates
Nocturnes carnivores.
Le silence est d’or.
Extrait de mon livre « Murmures de la brousse sénégalaise », Editions Bod, 2013.