Le petit Gulliver
Sur le rebord d’une fenêtre,
Rêvait un petit être
Avec une veste et des guêtres.
Il envoyait paître
Son ombrelle noire
Sur la vitre du soir.
Avec son chapeau de velours,
Il en faisait un abat-jour
Et éclaira son visage
Meurtri par les voyages.
Il s’appelait Gulliver.
Un comble pour un nain vert
Lui qui songeait à grandir
Avec ses pieds de cire.
Alors il se met à imaginer
Tel un géant au gros nez
Franchissant avec merveille
Les abîmes du sommeil,
Gravissant avec panache
Les sommets des vaches.
Mais Gulliver se réveillait
Parcourant ses papiers,
Relatant ses périples lointains.
Pour se noyer, il prend du thym
Et en fait de l’alcool très fort.
Il boit pour ne plus boire
Ses souvenirs du dehors
Et pour ne plus avoir d’espoir.
Soudain, une goutte d’eau
Heurta lourdement son dos.
Un parfum de rose se dégagea
Et une silhouette se dévisagea.
Une petite fée
Toute décoiffée
S’approcha sans tarder
De Gulliver hébété.
Ce dernier brisa la vitre
Avec son vieux pupitre
Et s’envola tout en riant
Avec la fée en criant
Les milles amours
Pour toujours.

Extrait de « Murmures de la brousse sénégalaise », Vivien Laplane, Editions Bod, Lyon, 2013.
Joli texte pour un lilliputien des neiges… 😀
Bonne soirée Vivien.
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🙂
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un bien joli conte
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Merci Marc. 🙂
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