Je vois une psy et j’assume

Depuis 25 ans, j’ai eu plusieurs thérapeutes pour un meilleur équilibre de vie mentale. En effet, j’en avais bavé avec ma surdité en relation avec mes pairs, puis avec mes multiples expériences professionnelles.
De nos jours encore, être suivi par un psy est mal vu car synonyme de faiblesse, de fragilité et même de folie.
Je dirai tout le contraire : voir un professionnel nous permet de ne pas tomber dans les extrêmes (addictions, conduites dangereuses, violences). Il est même nécessaire de pouvoir dire des choses à un tiers professionnel. Il est compliqué de confier des choses intimes à des proches de peur d’être jugé, d’être catégorisé. Parfois, la famille peut être source de mal-être, comme pour l’école ou le travail.

J’ai rencontré pour la première fois un psychologue vers 1995. C’était bien un gars je crois dans mes souvenirs. C’était suite à des harcèlements que j’avais vécus lors de mes années collèges. Il me fallait poser des mots sur mes maux. Bon, je reconnais que ce psychologue là ne m’a pas du tout aidé. Je l’ai même fui. Il marmonnait dans sa barbe et son cabinet était sombre, affalé dans un sofa. Le parfait cliché du psychanalyste. Je ne me sentais pas vraiment écouté. Il faisait « mmmh » tout en écrivant. Bref, raté pour ma première rencontre avec un psy.
Pendant mon adolescence qui a été très dure, j’avais lu une note d’un médecin qui disait « tendance dépressif ». Comment grandir avec cette étiquette ? C’est l’écrit qui m’a permis de tenir, pour ne pas rester seul face à mes maux.

Lors de mes années d’éducateur spécialisé (2004-2006), j’ai eu besoin d’échanger avec une psychologue. Je me souviens que c’était une jeune et qu’elle était surnommée « pitbull ». C’est elle-même qui le disait. J’ai beaucoup apprécié son franc-parler. On abordait vraiment le quotidien, des astuces pour surmonter les angoisses…
Cela me faisait beaucoup de bien de poser les choses, de me recentrer, et en parlant, je pouvais prendre conscience des mécanismes de défense que j’avais, de faire des liens entre ce que je vivais et mon passé. (Oui, cela arrive parfois et c’est important de pouvoir prendre soin de son enfant intérieur = oui notion un peu bizarre quand on sait pas ce que c’est… et pourtant qui a toute son importance).

Par la suite, au fil des déménagements, j’ai suivi une thérapie selon mes besoins et mes finances.
C’est une psychiatre qui m’a permis de poser le pied et de freiner quand je faisais un burn-out en juillet 2015. Oui, je le dis et j’assume, j’ai été hospitalisé car j’étais épuisé psychiquement. Ce n’est pas seulement la psychothérapie qui m’a aidé à rebondir. C’est aussi mon environnement familial et amical mais surtout auss mes balades quotidiennes dans la nature avec mon appareil photo. Je pourrai vous en parler dans un autre article.
Mais Vivien, fais gaffe, tout de suite, on va croire que t’es instable, fragile. Tu te grilles complètement ! Que va-t-on penser de toi ? Comment vas tu être perçu ?
Comment telle personne va me percevoir ? C’est son problème. Bon j’avoue que ce n’est pas facile le regard des autres. On ne peut pas grandir si on s’appuie seulement sur le regard des autres. On a son propre chemin, sa propre perception de son vécu.


La thérapie m’a permis de prendre du recul face à la diversité des expériences vécues : géographe, comédien, écrivain, volontaire de solidarité internationale, directeur de camps, documentaliste, évaluateur de « Tourisme et handicap » , formateur sur les handicaps, coordinateur de classes de découvertes sur l’Afrique, organisateur d’évènements et bien sûr éducateur spécialisé. On pourrait croire que je me disperse. Pas du tout, je me diversifie. Et cela implique parfois de vivre des expériences un peu ratées comme quand j’étais documentaliste ou bien professeur pour enfants sourds.

Ce n’est que très récemment que j’ai compris que j’étais hypersensible et très certainement multipotentiel. Cela s’exprime par la créativité, la variété et l’adaptabilité. C’est grâce à la vidéo d’Emilie Wapnink que j’ai découvert cette notion.
– Vivien, tu t’égares ! Tu juxtaposes tes idées sans faire les liens nécessaire à la compréhension pour ton ami lecteur !
Je m’égare ? J’ai tellement de choses à dire, je souhaite tellement m’exprimer, partager mes idées qui fusent … et me fatiguent parfois.

« Un multipotentialiste est une personne curieuse, créative et passionnée ayant une multitude de centres d’intérêts et une créativité effervescente. Le multipotentiel n’a pas de vocation clairement définie, c’est un grand explorateur, un véritable petit « Ninja ». Au sens fort, lorsque la personne est bien alignée, elle est douée dans divers domaines d’activités différents et elle est performante. Au sens faible, elle cultive un large champs d’intérêts dans des domaines indépendants, sans pour autant que cet intérêt soit accompagné d’un haut niveau de performance. » Source : Elaine Brière, Coach


Au final, je vois régulièrement une psy et je n’ai pas honte. Je suis satisfait parce que je me sens vraiment écouté.
Se sentir en confiance avec un professionnel de l’écoute est primordial. Et vivement que ça soit remboursé par la sécu car la santé mentale n’est pas à brider.

Merci de m’avoir lu jusqu’au bout !
Et vous ? Quel vision avez-vous de la psychothérapie ?

Source d’inspiration : http://www.slate.fr/story/211166/pourquoi-tabou-aller-voir-psychologue-therapies-confinement-patient

13 réflexions sur “Je vois une psy et j’assume

  1. catherine Jeulin Mairet 29 juin 2021 / 14 h 39 min

    Pas de honte! au contraire, du courage et il en faut pour frapper à la porte d’un ou une psy et puis on ne peut pas « tomber » sur la personne qui nous convient à nous particulièrement, alors parfois, il est nécessaire de taper à plusieurs portes, d’où pas mal de découragement, de déceptions, d’incompréhension et même de colère! Franchement je vous dis bravo Vivien, et comme votre prénom l e dit « vive la vie »! Solidairement
    Catherine

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  2. catherine Jeulin Mairet 29 juin 2021 / 14 h 42 min

    A quand la LSF enseignée à l’école dès le plus jeune âge ou bien comme dans d’autres pays en option langue vivante au collège ou au lycée…………..ce serait enfin une reconnaissance tellement nécessaire de la différence et de l’acceptation de cette différence!

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  3. malyloup 29 juin 2021 / 15 h 20 min

    Oh encore beaucoup de points communs, Vivien et ça ne m’étonne pas 😊
    J’aurais pu écrire presque tout ce que tu as écrit…sauf surdité et burn out 😉
    Pour ma part je sais que je suis hpe depuis un peu plus de deux ans et ça a enfin éclairé mon chemin (j’ai eu 4 psy et ma première expérience de psychothérapie à l’âge de 30 ans)
    Et comme toi je puise beaucoup de ressources dans la nature et la photo (j’avais d’ailleurs fait un billet « quand la photo animalière aide à vivre »)
    Merci une fois de plus pour ce beau billet, Vivien 👏👍🙏

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  4. Marion B. 29 juin 2021 / 17 h 12 min

    Je ne pourrai pas témoigner, mais je crois de plus en plus, comme beaucoup d’entre nous, aux vertus préventives des virées photo 🙂
    Bonne soirée Vivien

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  5. vanadze17 29 juin 2021 / 19 h 38 min

    Non, pas de honte ! C’est d’abord à soi (et son mal être ) qu’il faut penser.
    Mes expériences (plutôt courtes) de psy ont été très positives pour moi. J’ai eu de la chance de tomber sur des personnes compétentes. La première fois, en dépression, je voulais qu’on m’explique, je voulais comprendre ce qui se passait (sans avoir de médicaments )… J’ai également beaucoup lu le magazine Psychologies entre autre.
    Aucune honte à se faire aider, à avancer dans notre vie.
    Bravo à toi Vivien pour ton post, et bon courage pour la suite !

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    • lesouffleurdemots 29 juin 2021 / 21 h 13 min

      Merci beaucoup !
      J’avoue que j’avais des antidépresseurs et anxiliotiques jusqu’en 2016! Et après j’ai pu m’en passer malgré encore des angoisses 😀 !
      Merci pour ta visite

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  6. Christine Robledo 30 juin 2021 / 7 h 57 min

    Bonjour Vivien !

    Entièrement d’accord avec les commentaires précédents. Il n’y a pas de honte à ressentir. J’ai de même consulté une psy lorsque j’étais plus jeune et elle m’a énormément aidée. Demander de l’aide quand on en a besoin, c’est d’admettre que l’on a un problème qui n’est pas toujours conscient et que l’on arrive pas seul à résoudre. Faire la démarche d’aller consulter un psy c’est le début de la guérison…

    Bonne journée 🙂 !

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  7. Filozailes 30 juin 2021 / 9 h 48 min

    J’ose dire que tout le monde devrait aller voir un,e psychanalyste, ou un,e psychothérapeute.
    Après en avoir vu une pendant 9 mois (tiens donc :o), je peux vous dire qu’elle m’a aidée à trouver la porte de sortie, dès la première séance une enclume est tombée de mes épaules, je me suis sentie tellement légère :o)
    Nous avons tous des souffrances enfouies qui nous pèsent et nous aveuglent, et seul un ou une professionnel,le, peut nous aider à les apprivoiser pour qu’elles ne nous empêchent plus de vivre.

    Aimé par 3 personnes

  8. Lilousoleil 1 juillet 2021 / 10 h 01 min

    J’ose dire qu’en ce qui me concerne j’ai consulté beaucoup de psy et aucun n’a pu m’aider , sauf la dernière en date qui m’a parlé de tout autre chose et mon poids s’est allégé.
    Pas de honte à consulter ! voilà mon avis.
    Avec le sourire

    Aimé par 1 personne

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