Vivien, a sourd-in work #2 Professeur pour enfants sourds

Muni de ma licence de géographie et une petite base de langue des signes, je fis mes premiers pas dans un établissement pour jeunes sourds à Nantes. Je suivis les pas d’un professeur d’histoire-géo qui m’apprit les bases de l’enseignement. Il m’avait pas mal soutenu par la suite car j’étais, dès le premier jour, confronté aux moqueries des jeunes sourds (5èmes-4èmes). Pourquoi ? Car pour eux, j’étais un faux-sourd puisque je parlais et signais très peu. Ils en profitaient pour parler très vite malgré les mise en garde de leur professeur principal.

Une semaine après la rentrée, un mercredi après-midi, la direction me demanda de remplacer un professeur de français le lendemain avec des 5èmes. Je ne vous dis pas le gros stress que j’ai eu le soir. On m’avait dit: »Fais ce que tu veux »!
Ce fut un grand saut dans le vide, sans élastique.

N’ayant pas eu le permis, la direction m’obligea à acheter un scooter car je devais aller dans des classes hors de l’établissement à 30 km de Nantes. 3 fois par semaine, je fis 60 km en scooter par jour. Je me souviens que je m’étais assoupie en fin de journée sur une longue ligne droite et je m’étais retrouvé sur la voie de gauche. Heureusement, pas de voiture en face et je pus reprendre mes esprits.
J’ai fais des classes de primaire aussi, des CP jusqu’au CM2 de façon ponctuelle. J’ai préféré travaillé avec les élèves de CE2 !
Quelques semaines plus tard, je dus remplacer un professeur de technologie en 6ème/5ème SEGPA. J’étais épuisé et je n’eus aucune proposition pour me former en LSF. J’appris sur le tas.

Avant les vacances de Toussaient, je reçus un courrier stipulant que j’allais être licencié pour insuffisance professionnelle. J’eus très peu de soutien de la part du syndicat, même si j’avais eu une présence lors de la réunion de licenciement fin novembre.

Cette expérience m’a fait prendre de la distance par rapport au monde des sourds signants, au monde de la langue des signes.

Heureusement, j’habitais en colocation et j’eus beaucoup de soutien de mes amis et de ma famille. A peine un mois après, je postulais pour un concours d’éducateur spécialisé. Un seul, à Tourcoing !
Et je passais le BAFA, et créait une pièce de théâtre, un seul sur scène : « Le bruit du silence ». Pour se remettre d’un « échec », la meilleure remède est de se lancer dans des projets qui tiennent à coeur.

Mon prochain boulot ? Juste un job d’été : animateur BAFA !

5 réflexions sur “Vivien, a sourd-in work #2 Professeur pour enfants sourds

  1. carrie4myself 19 octobre 2020 / 22 h 11 min

    Si peu de reconnaissance pour tant de travail!!! Pas sympa leur part!
    Se rendaient ils compte du travail en amont que tu devais fournir: preparer ton cours etc.?….. Pas top!

    Aimé par 1 personne

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