Un silence assourdissant. Tristan entendait un vacarme continu dans sa tête. Les gens, autour de lui, sur la place, semblaient lui parler. Mais il ne comprenait rien. Il ne percevait aucun son de leurs voix. Dans ses oreilles, des sons de rochers grignotés par la mer s’éternisaient. Un mal de crâne le prenait. Tristan fendit la foule, affrontant des regards surpris ou indifférents. Il se dirigea vers une maison en brique rose. Une porte était ouverte. Il s’y engouffra pour pénétrer dans une pièce sombre, vide. Il se recroquevilla contre un mur décrépi. Les bruits se font plus forts. Insoutenable. Son rêve devenait un cauchemar. Il voulut s’isoler encore plus mais son affaire ne s’arrangeait pas. Il voulut réfléchir, comprendre pourquoi, mais la douleur lui était insupportable. La souffrance était soudaine, insidieuse, sournoise. Il serrait sa tête avec ses mains. Comme s’il voulait déboucher une bouteille. Comme s’il voulait enlever un temps son cerveau. Il essaya de crier mais rien. Devenu muet. Ses cordes vocales étaient figées. Un comble. Certains diraient qu’il serait sourd-muet. Non, Juste un sourd silencieux à cause de ses douleurs. Et quand bien même, mais sans douleurs, certains sourds refusaient de parler pour ne communiquer qu’avec la langue des signes.
Soudain, il sentit une main toucher son crâne, le masser. Douloureux mais cela lui faisait du bien malgré tout. Ses acouphènes semblaient fondre dans un petit chuchotement d’un ruisseau. Il ouvrit les yeux et aperçut Tantris. Tristan lui fit un geste pour lui dire merci. Il respira profondément puis referma ses yeux.
Une note de musique le fit sursauter.