Depuis trois semaines, j’entends mal.
Euh, Vivien, t’es sourd de naissance. T’entends mal depuis heu… bien longtemps !
Bien sûr, mais là, ce n’est pas la même chose, mon appareil auditif est défaillant parce que cela fait 6 ans que je la porte. Elle s’use. Normal, je la porte 7 jours sur 7 et 16 heure sur 24 environ.
Je comprends moins bien les conversations.
Cela me demande beaucoup plus de concentration pour essayer d’entendre et d’écouter ce que disent les autres même dans un environnement calme. Cela me demande d’énergie et c’est pour ça que j’ai tendance à vouloir m’isoler et à être au calme. Ou bien, je suis partant pour jouer, faire des choses sans nécessairement devoir entendre, écouter, comprendre.
Oui, mal-entendre, c’est fatiguant.
N’est-ce pas épuisant de ne pas comprendre un enfant qui commence à parler et qu’on essaye de décrypter à longueur de journée ? C’est le même principe, à peu près !
Et quand la fatigue est présente, j’ai du mal à être disponible, plus efficace. Je pense que ça doit être la même chose pour tout le monde, non ?
C’est pour ça que j’aime bien aller dans la nature, dans le silence, m’imprégner des couleurs, observer les oiseaux et effectivement prendre des photos.
Je voudrais choisir de bien entendre pour mieux comprendre.
Choisir pour être plus présent, disponible.
Choisir de respirer, de se reposer et de trouver des solutions à court terme pour avoir une vie sociale un peu plus confortable.
Parce que s’isoler, à force, c’est mauvais pour l’humeur, pour le moral.
J’ai besoin aussi de rencontrer des personnes vivifiantes, d’échanger et de déconner parfois. Cela fait aussi du bien de se défouler. Plus jouissif quand c’est avec des personnes avec qui on est sur la même longueur d’onde. N’est-ce pas ?
Bien sûr, mal-entendre à un impact sur le moral mais cela ne m’empêchera pas de continuer de vivre et de choisir d’avancer dans mes projets, d’agir et d’être au quotidien présent avec mon entourage.
Si vous entendez mal, ne craignez pas d’en parler à votre entourage, d’en parler, de dire des mots sur vos maux.
Ne nous enfermons pas dans notre mal-être. Déjà choisir de s’ouvrir, c’est faire le premier vers l’épanouissement malgré tout.