Apprecions les sens que nous avons. Ne regrettons pas ce que nous perdons. Juste se contenter et savourons Le moindre plaisir, nos passions.
Depuis toujours, Je suis sourd Puis pas d’odorat Ce n’est pas drama.
Je me suis habitué en m’appuyant sur la vue et le toucher. Surtout la vue pour observer, contempler, chercher Les couleurs, la lumière, les contrastes, le paysage. Depuis je ne cesse de vouloir faire des voyages.
Des voyages à travers les cartes, les photos. Juste à quelques pas de chez moi. Quand je peux, je marche, je fais du vélo. Cel n »est jamais neutre, toujours avec émoi.
Sans son, sans odeur, j’écris Ou bien je déclame, je murmure Pour briser les préjugés bien durs. Alors je persévère sans mépris.
Explorons nos forces mille fois, Avec nos vulnérabilités, avec foi. Kiffons ce que nous sommes déjà Et oser se lancer tel un ninja.
Avec vous, j’aimerai sentir la joie De s’entendre, de se comprendre. Comme un feu grégeois, Que nos rires puissent se répandent.
Ce n’est pas parce que je n’ai pas d’odorat que j’ai le Covid. Sinon, je l’aurai depuis ma naissance. Ce n’est qu’à partir de 14 ans qu’on a su que je n’avais pas d’odorat suite à un bilan olfactif et un scanner des sinus. Je faisais bien illusion dès le début car je reproduisais par observation de mon entourage. Je savais que les toilettes sentaient mauvais et que les fleurs sentaient bon, enfin certaines. J’imitais la réaction des gens face à une situation olfactif comme quelqu’un qui a transpiré ou mieux qui a peté. Ne pas avoir d’odorat n’avait pas trop de conséquences chez moi, quand j’étais dans ma famille. Bien sûr, je ne peux pas sentir le gaz si ça fuit. C’est pour cela que j’ai évité le gaz quand je me suis installé tout seul et en couple par la suite. C’est la même chose pour le cramé. Cela m’est déjà arrivé de cramer mon repas n’ayant pas senti que ça commençait à attacher. Maintenant, je gère mieux les cuissons et si il le faut, je reste dans la cuisine ou je fais souvent des allers-retours.
Mais Vivien, pour la nourriture, comment tu faisais ? Puisque 80% du goût passe par l’odorat ? Effectivement, mon goût est assez limité mais suffisant pour apprécier ce que je mange. Je suis beaucoup plus sensible à la texture, au visuel. Je reconnais les 4 éléments du goût : Salé, sucré, amer et acide. Il faut que les plats soient assez relevés sinon c’est fade pour moi. Je pense que ce n’est pas pour rien que j’apprécie les mélanges de saveurs. Mais je ne saurai pas identifier les aliments si elles sont trop mélangés comme dans une soupe ou une purée. Je pourrai juste les reconnaitre avec leur consistance et leur couleur.
Curieusement, je peux reconnaitre certaines odeurs fortes car cela chatouille mes narines comme une menthe forte, de l’éther et de la fumée. Enfin, de la fumée quand je l’ai en plein pif. Cela me brûle la gorge. Expérience vécue dans un hôtel à Madagascar (Cabane individuel par chambre) où j’ai failli y passer avec mon petit frère. Son oreiller était tombé sur l’antimousique et avait dégagé une forte fumée. C’est parce que je toussais énormément que cela m’a réveillé et suis allé ouvrir la porte. Mon frère s’est réveillé puis est allé jeter l’oreiller dehors qui s’est embrassé brusquement au contact de l’air. Mon petit frère ayant l’odorat a été malade alors que moi non, alors que nous avions avalé la même quantité de fumée. C’était fin juillet 1998 et il n’y avait pas de détecteurs de fumée.
Ne pas avoir d’odorat ne me dérange pas. Ce n’est pas pour autant que je ne me douche pas, ni ne me lave pas, hein ? Je vous vois venir les coquinous. J’ai bien compris qu’une bonne odeur était importante dans la vie en société. Cela m’arrive de mettre du parfum, parfois un peu trop sans m’en rendre compte.
A vue de nez, je ne m’en sors pas trop mal sans l’odorat.