Jusqu’à maintenant, ils étaient muets.
Ils subissaient les violences verbales.
Ils se renfermaient telle une pierre tombale.
Le vacarme venait les secouer, les remuer.
Et voici que se lève une flottille
De sans-voix pour prendre la Bastille
Aux mille maux dans un profond silence.
Aux moult regards assurés, ils s’élancent.
Leurs respirations rythmées pulvérisent
Les verbiages boiteux. Ils cautérisent
Leurs dignité, leur identité, leur liberté
Sur les pacotilles des déculottés.
Entendez-vous leurs cris harmonieux
Sans haine mais avec une sourde colère ?
Ressentez-vous leur rage révolutionnaire ?
Leurs gestes deviennent chirurgicaux, précieux
Pour dire avec sincérité leur véritable humanité.
Ils veulent rompre toute violence, toute vanité.
Par leur solidarité et leur endurance à la joie,
Ils affronteront les douleurs sans les rabats joies
Pour un horizon d’humour et de plénitude.
Ils fructifieront leur énergie avec certitude.
