Quand la frustration devient acceptable: une expérience d’éduc

Je me souviens d’une expérience auprès des jeunes ayant des « troubles de la personnalité et du comportement » (Vocabulaire de l’époque).

Surtout avec un jeune que j’appellerai Casper.

Il avait 12 ans et s’emportait violement quand mes collègues et moi lui répondaient non. Il frappait contre les murs et claquait la porte de sa chambre. Régulièrement, je reprenais avec lui sur ses « emportements », ses colères.

Il était libre, bien sûr de pouvoir s’exprimer mais qu’il y avait des limites à ne pas franchir. Rappel du respect du matériel et des personnes. Hé oui, s’il y avait une personne qui se trouvait sur sa route, il se faisait taper ou crier dessus.

Avant de lui donner une réponse différente à ce qu’il voulait entendre, on regardait si le parcours vers sa chambre était libre. Au cas où !

Un jour, la porte de sa chambre lui est restée entre ses bras. Au fond de moi, je me marrais. J’ai pu aller le voir calmement. Comment réparer sa bêtise ?

Un autre jour, après un non, il sortit un mot inattendu : « Pouilleux ».

Bigre ! Diantre ! D’où sortait-il ce mot ? J’en étais surpris avec un sourire.  Je suis allé le voir pour le reprendre car c’était pour lui une injure. Etonnant Casper. J’avais noté qu’il n’avait plus frappé les murs ni claqué sa porte.

Enfin, le jour arriva où il ne s’était plus mis en colère après une frustration. Il était resté calme en repartant dans sa chambre. Je suis allé le voir pour le féliciter et il en était ravi.

J’ai vécu ces instants de vie il y a 11 ans. C’est comme si c’était hier. En 3 mois, il avait beaucoup évolué. Comme quoi, il faut toujours y croire et persévérer, se réajuster au cas où.

6 réflexions sur “Quand la frustration devient acceptable: une expérience d’éduc

  1. coach gun 21 mars 2016 / 7 h 16 min

    Moi, à mon age avancé, j’ai toujours envie de dire « non » à plein de chose. Mais je ferme ma gueule pour ne pas être expulsé. Je dois dire merci à qui?

    Et qu’est-ce qu’il est devenu Casper? Ce serait interessant de savoir le résultat de tant d’efforts pour qu’il dise « oui ».

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    • lesouffleurdemots 21 mars 2016 / 8 h 16 min

      Il y a non et non, bien sur! On ne peut pas dire oui à tout sous peine de renier ses propres convictions. 😉
      Pour Casper, je serai bien curieux. Il doit être un jeune adulte en ce moment! Merci pour votre visite!

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  2. coach gun 21 mars 2016 / 8 h 34 min

    Chez nous nous avons du mal à trouver des gens de caractère, des « entrepreneur », des ambitieux… pour les faiire monter dans la hiérarchie. Nous avons trop de « veaux » qui ne veulent que consommer dans un confort d’assistés.

    J’espère que Casper n’est pas devenu « un veau de batterie ». Qui n’ouvre la bouche que pour se plaindre et défendre  » ses droits » d’assistés.

    Qui sait ou est le curseur entre les veaux et les loups?

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    • lesouffleurdemots 21 mars 2016 / 8 h 38 min

      J’espère non plus qu’il ne soit pas devenu un « veau de batterie » comme tu dis. Bonne journée à toi!

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  3. coach gun 24 mars 2016 / 10 h 07 min

    Lé réussite se mesure à ce qu’il est devenu, n’est-ce pas? Un « veau de batterie » Une réussite? Personne ne le pense. Alors il faudrait avoir les moyens de mesurer un résultat. Autrement quelle différence entre la camisole chimique et la camisole sociétale?

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Soyez pas timides, venez oser dire des mots!